Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Mais nous rasons Mariette avec nos histoires, s’exclame soudain la tante.

Ça oui ! Bien qu’elle proteste. Elle est en train de subir ce que j’ai hier soir subi chez elle : cette sorte d’estrapade, qui vous précipite de votre famille dans celle d’autrui. Ma main glisse le long d’un bras nu. Je suis là, chérie, dit la main. C’est seulement le petit garçon qui était parti faire un tour. Pour tout avouer, je me sens aussi dépaysé. Il y a un mois, je vivais encore avec ma mère. Ces choses m’étaient quotidiennes. Elles me restent familières. Mais ce sont déjà des souvenirs. Elles le sentent bien, ces vieilles dames, qui se lèvent, qui remettent leurs manteaux. Pourquoi maman jetterait-elle, sur le salon Arts-Déco, ce lent regard circulaire ? Pourquoi dirait-elle, s’interdisant tout soupir :

— Vous allez changer tout cela, j’imagine ?

Du geste évasif de Mariette, elle ne saurait être dupe.

— Mais si, mais si, reprend-elle, c’est trop vieux pour vous. Les rideaux, pensez, ils datent de mon mariage.

Parce que le nôtre l’efface, parce qu’elle y consent, ma femme ! tu peux enfin jeter à ma mère ce regard qui n’est plus d’une bru, mais d’une fille.

Et parce que nous avons eu peur, chacun, de l’apport de l’autre, de cette dot obscure d’habitudes, de secrets, ce soir après le dîner — potage Royco, œufs brouillés, poire — nous serons parfaits sous la lampe.

Déroulant ton mètre pour m’en ajuster un bout sous l’aisselle, tu as pris mes mesures avec précision ; puis tu as sollicité mon avis sur ce chandail-ci, que j’aimais assez, et sur ce chandail-là que tu trouvais mode et que tu as dès lors entrepris. Le chien marque ses voies en levant la patte. L’oiseau chante pour dire : ceci est mon territoire. La femme tricote pour afficher son homme. Après un long calcul de points et de diminutions, rêveuse et te grattant la tête du bout d’une aiguille de plastique bleu, tu as dit :

— Je ne suis pas au bout de mes peines.

En effet. Mais si tu n’as jamais que celles-là, l’ennui même ne saurait t’en lasser. Moi, tu vois, sautant de notre lune de miel à la lune de fiel d’autrui, j’examine le cas Sérol. J’ai pu joindre Agnès, cet après-midi. C’est simple. Sommation faite, si son mari n’a pas dans les délais réintégré le domicile conjugal, c’est le de piano, c’est du gâteau. Mais au diable ce juriste pour qui tout divorce est rentable ! De celui-ci l’analyse montre que rien ne l’annonçait. Pas d’histoires de gros sous, pas d’échec sexuel, nulle pression des familles, ni amant ni maîtresse, aucun antagonisme de croyances ou d’idées. Comme nous, exactement. Tes habitudes, tes goûts, tes parents, tes amis, j’en ai marre ! dit seulement la lettre de rupture. Sérol est parti, il a légalement tort. Mais je la connais un peu, Agnès. Invivable ! Il n’y en a jamais eu que pour elle. Tu verras, me disait le patron, quand j’étais stagiaire, cinq fois sur dix, les grands départs obéissent à une cascade de petits motifs. Deux qui s’adoptent, il faut encore qu’ils s’adaptent, qu’ils réduisent leurs différences. Mais pour beaucoup, c’est à prendre ou à laisser. Nous vivons de ceux qui laissent…

— Abel, dit Mariette sans lever le nez, tu vas me trouver idiote. Ta mère m’intimide…

Tête basse, elle ne cesse de tricoter. Une mèche glisse entre ses seins.

— Il y a même des moments où elle me glace, où je me demande si elle est vivante. Elle est trop bien. Les gens sans défauts, ça me décourage. Ma mère, au moins, ce n’est pas une apparition.

Nulle hostilité dans la voix. Un peu d’effroi : à la pensée que son mari, comme tant d’hommes qui admirent leur mère, pourrait rêver d’une femme conforme à ce modèle. Disons franchement, nous aussi :

— Surtout, n’essaie de ressembler ni à l’une ni à l’autre. Tu me suffis !

J’aimerais que mes craintes fussent aussi vaines que les siennes. Elle me sourit. Si je ne le savais déjà, le coup d’œil qu’elle vient de lancer au petit cadre posé sur mon bureau — et où ma mère sourit aussi — m’apprendrait ce qu’elle reproche à celle qui lui a cédé sa maison, son garçon. Le sang me monte aux joues. Pour injuste qu’elle soit, ta jalousie me tient chaud. Toi et moi, c’est du banal, puisque c’est du mariage. Mais j’aimerais réussir cette banalité. Si c’est une aventure, nous verrons dans dix ans. Pour l’heure tu es belle et rien n’est plus facile. Chérie ! J’aime ma mère. Toi aussi. Quand elle tricote pour nous, une femme où l’on entre commence à triompher de celle dont on sort.

1954

1

Une chose m’a toujours épaté : le goût des gens pour la péripétie. Dans les affaires de sentiment, chez les mariés, chez les amants, rien ne compte que le mouvement. Film, littérature, théâtre n’utilisent que deux situations :

Primo, l’entrée. Les prémices de la reproduction. Savoir si, comment, pourquoi un garçon et une fille (jadis par définition pucelle ; aujourd’hui par extension toute fille pubère et fraîchement vaccinée) pourront, malgré cent obstacles, réussir à faire un couple, à vivre heureux en ayant beaucoup d’enfants (variante moderne : à vivre heureux, bien que décidés à ne pas avoir beaucoup d’enfants).

Secundo, la sortie. Séparation, divorce ou revolver. Savoir si, comment, pourquoi un monsieur et une dame, parce qu’un autre monsieur ou une autre dame ont interféré, vont réussir à se séparer, malgré les lois et les prophètes, les remords et les finances, les familles et les moutards.

Le début, la fin de l’amour, voilà de bonnes histoires ; le milieu n’est censé intéresser personne. Je demande où est le mariage : ce mariage que les mêmes gens vivent, presque tous, et où, presque tous, ils demeurent ; ce mariage lent, long, quotidien, dont le lit n’est pas le seul autel, mais aussi la table de cuisine, le bureau, la voiture, la machine à coudre, le bac à laver. S’ennuient-ils donc si fort dans l’institution, nos voyeurs, qu’ils n’en puissent rêver (rêver seulement : il faut vivre) que le bandant exorde ou l’agréable issue ? C’est leur ration de changement, bien entendu. Mais ce curieux transfert en dit long sur les romances, alléguées par les mêmes, pour sublimer leurs caleçonnades.

Moi, ce qui me fascine (donc me tente et m’effraie) dans le mariage, c’est l’immobilité du couple. C’est le sujet : le seul qui, par définition, ne comporte pas d’intrigue. C’est cet état : le seul qui, par principe, soit permanent chez l’homme ; qui, le plus répandu, soit aussi le plus contraire à sa nature, affamée de renouveau. Je ne suis pas plus doué que les autres. Je crois n’avoir qu’un avantage : mon amitié pour le raisonnable. Je ne puis ni affecter la passion ni me passer d’affection. Ce furent toujours, en milieu bourgeois, de bonnes dispositions matrimoniales.

Mais le mariage aujourd’hui pourrait bien en réclamer d’autres que je possède moins, si j’en juge à la facilité avec laquelle je maudis le livret, à mes heures.

L’autre soir, c’était le premier anniversaire du mien. Un an de mariage, ça porte à réfléchir. Noces de coton ! Je trouvais la tradition prudente qui, à deux ans, les veut seulement de papier, à trois de cuir, à cinq de bois, à dix d’étain, à vingt-cinq d’argent et, progressant enfin dans la joaillerie, prévoit l’or à cinquante, le diamant à soixante, le platine à soixante-dix, pour retomber dans le chêne à quatre-vingts (celui du cercueil, sans doute). Depuis trois semaines le coton volait ; nous ne faisions, Mariette et moi, que nous houspiller. Pour des vétilles. Pour une note de téléphone (le coup de fil matinal à sa mère, quand il dure une heure, il aboutit à des relevés inattendus). Pour une invitation, acceptée par elle, repoussée par moi. Pour un fer électrique qui avait traversé la table. Pour rien. Pour des mots, ricochant sur des mots. Déjà, il y a cinq mois, nous avions connu une épreuve du même genre et Tio m’en avait dit :

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