Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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J’épluche. Je griffonne. Ça ne vient pas. Je suis ailleurs. J’aimerais… Quoi donc, au juste ? Avoir quinze ans de moins. Repartir à zéro, refaire ce chemin, oui, le même, mais d’une autre façon. Je bâille. Je n’ai pas sommeil, mais l’estomac chargé, où clapotent des mélanges. Un enfant chante : c’est Yane, qui écorche une comptine. Repartir à zéro, quelle blague ! Ceux-ci ne seraient pas, que j’entends lâcher de petites sources dans les W.C. et dont les nus étroits aux saillantes omoplates vont se glisser dans la finette rayée des pyjamas. Ils ne seraient pas et celle-ci serait la même, qui les couche et les borde, celle-ci qui te les fit, celle-ci qui fut Guimarch et possédait pourtant l’incroyable privilège : refaire du Bretaudeau. Que croyais-tu ? Que voulais-tu ? La passion ne fut jamais ton genre. Les bonnes grosses réussites, on les cite : avouant du même coup qu’elles sont rares. Rien n’est vraiment ce qu’il pourrait être. Pourquoi ne trouve-t-on jamais quelque chose dont on puisse dire : c’est cela ! demande Virginia Woolf. Parce que cela n’existe pas.

Tâche jamais achevée, problème irrésolu, déprimante espérance ! Récite, va ! Déclame, toi aussi. Tu n’es pas seul. Sais-tu ce que c’est d’être seul ? On le disait naguère : le mariage est une place assiégée : ceux qui sont dedans voudraient en sortir ; ceux qui sont dehors voudraient y entrer. La rareté des clients pour le célibat signifie quelque chose. Bien sûr, il y a de bien meilleurs mariages que le tien. Mais il y en a de bien pires, où chacun attend l’heure de mettre l’autre en bière, de rafler le legs au dernier vivant. Vous n’avez point demandé, certes, à mourir le même jour, comme Philémon et Baucis. Mais comme eux, comme tout le monde, vous serez changés en arbres. En arbres généalogiques. C’est ainsi que, debout, vous dormirez ensemble, ça se chante, jusqu’à la fin du monde. Tout de même, ce n’est pas rien.

Mais voici une savate qui claque aux arêtes des marches. La porte s’ouvre. J’ai cent fois dit que quiconque devait frapper.

— Ça y est, ils sont au lit, dit Mariette. J’ai dû fermer leurs volets : il fait encore grand jour. En été, si je les laissais faire, ils se coucheraient à dix heures. Quant à toi tu vas me prendre de l’ortho-gastrine. Si, j’y tiens.

Et sans transition, car elle est venue pour le dire :

— C’était réussi, hein ? Maman m’a avoué : pour vous, à l’époque, tout ce tralala, je n’aurais pas pu. Ça ne fait rien. Je m’y revoyais…

Je ne bouge pas d’un cil. Alors soudain retrouvant une de ses grâces perdues : le trait, elle me lance :

— D’ailleurs, toi aussi. Quand tu fais ta tête de bois, c’est parce que le bois brûle.

La crainte de sombrer dans le gnangnan m’empêche souvent de souscrire à la douceur. À dépoétiser le souvenir l’homme est prompt, quand la femme l’enjolive. Notre mariage, oui, je me souviens, ce fut le même, classe en dessous. Je tiens Mariette contre moi : quand quelque chose appuie sur le bouton, quand passe le courant, le vieil aimant fonctionne. Mais nous déconnectons. Je dis :

— Bon, donne-moi un comprimé.

Elle s’en va. Le nez sur mes notes, je recommence à philosopher. Tendance quadragénaire : c’est vague, ça ne se tient guère. Je pense : la famille, le couple ne seraient pas ce qu’ils sont s’il ne fallait pas vingt ans pour faire de Nicolas un homme. Je pense : la science du mariage, milieu privilégié pour ce longuet ouvrage, est d’un rudimentaire ! Je pense : le mariage partage avec le pain ce redoutable sort : être ce qu’il y a de plus nécessaire, de plus commun, de plus gâché, de plus soumis au grattage du beurre. Je pense : on ne reste pas dans le mariage pour les raisons qui nous y ont amenés : même lorsqu’elles s’y prolongent, d’autres l’ont envahi. C’est la faiblesse et c’est la force de cette condition étrange que de renouveler sans cesse ses motifs, de nous faire passer bon gré mal gré, de la nouveauté à l’habitude, du désir à la tendresse, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Je pense : celle qui vient de redescendre n’est sous moi que la nuit et le jour, c’est l’inverse. Aucun doute à cet égard : je suis, je reste en matrimoine. Nous le sommes presque tous. “Le rôle musculeux des hommes de Cro-Magnon chez les civilisés s’étiole !” disait Tio, pointant le doigt vers Éric, malmené par Gabrielle. Mariette ne me malmène pas ; mais la première syllabe, seule, est de trop… De nouveau la savate claque. Le verre d’eau arrive, qui tremblote et Mariette qui dit :

— Tiens, bois.

Le roi boit. Sa couronne de carton à fleurs de lis dorées, il la porte parfois quand il découvre la fève. Le reste du temps, changeant de chemise au commandement, avalant — et ce n’est pas lent — les comprimés qu’elle lui tend, il est très déférent avec la reine. Abel, qu’as-tu fait de Caïn qui t’aurait enseigné des trucs violents ? Je ris. Mariette rit. Elle ne sait pas pourquoi, Dieu merci ; pour une fois, c’est elle, l’écho. Elle laisse tomber deux petits mots, tendres et propriétaires :

— Mon chou…

Eh bien, oui, je suis un chou, plein de limaces, mais un chou, tout livré à sa chèvre, puisqu’il n’y a pas de loup. Je suis insuffisant, oui. Je suis médiocre, oui. Je suis un râleur, mais un soumis, oui, tant pis ! Au moins, je le sais. C’est beaucoup de le savoir. Le sentiment qu’on a de sa médiocrité, il la transforme et dans un certain sens il l’annule. Le vrai médiocre est d’abord satisfait. Je ne suis pas satisfait. Tu vois : je m’encourage. Je me disais l’autre jour : vivre avilit. Le problème, le seul, entre nos quatre murs, entre nos quatre bras, c’est ça : dans une petite mesure, désavilir ce quotidien, ce quotidien, qui est laid par nature, qui l’est comme l’épluchure, comme l’huile de voiture, comme la procédure… Je ris ! Mariette ne rit plus. Il y a décidément quelque chose qui lui échappe. Elle s’inquiète. Elle a la larme à l’œil.

Chérie ! Je disais encore : où est celle que j’avais épousée ? Elle est là. Et je dis : où est celui que tu avais épousé ? Il est là aussi. Dans l’état où ils sont. C’est fini pour nous. Je veux dire : c’est fini de penser que ça pourrait finir autrement. Ce que ça donnera, cahin-caha, mon Dieu, c’est au bon cœur de chacun. Il suffit d’admettre que la réussite (montrez-m’en donc une vraie !) n’existe pas pour diminuer le sentiment de l’échec, le trouver relatif, refuser de s’y complaire. On s’ennuiera beaucoup. On se disputera longtemps. Mais nous aurons des instants, qui sans friser le sublime, tu parles ! iront peut-être, comme celui-ci, jusqu’au considérable. Je veux dire, bien entendu : digne de considération. On se serre, on s’écarte, on se resserre : ce n’est qu’un va-et-vient. Regarde. Le soir n’arrive pas à tomber. L’interminable crépuscule du solstice est encore assez fort pour lancer à travers la persienne ce rai de lumière où danse de la poussière. Notre poussière. Cette grisaille qui toujours se dépose à la surface des meubles, je la respire, je la souffle, elle est en moi, elle est en toi. Il n’y a pas de ménage — et ceci dans les deux sens du mot — qui puisse s’en débarrasser. Mais nous savons ce qui peut, jailli de nous, l’illuminer parfois.

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