Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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HERVÉ BAZIN

Au nom du fils

Pour Philippe Hériat.

I

Le petit fuit devant moi, pieds nus, torse nu. Quand, surpris par l’algarade au beau milieu de sa séance de culture physique, il a brusquement dévalé l’escalier pour se jeter dans la cour, puis dans la rue, sommairement habillé de sa culotte de sport — bleue à raie rouge — du lycée Charlemagne, il a d’abord affecté, une, deux, une, deux, de piquer un cent mètres, le buste droit, comme à l’entraînement. Mais, serré de près, il commence à manquer de souffle. Il ne court plus ; il avance en zigzag, par à-coups, tanguant sur des jambes molles et se retournant sans cesse, au risque de buter, pour voir où j’en suis et me jeter un regard affolé, un regard blanc, embroussaillé de cheveux.

À l’angle de la rue, il tourne court, fait encore quelques bonds et, scié en deux par un point de côté, doit s’appuyer à la murette d’une villa. Par malheur c’est la villa des Douque. Hors d’haleine moi-même et tenant à jouer les pères dignes, qui ne foncent pas comme des brutes sur leur progéniture en révolte, j’ai ralenti le pas ; je me félicite même de pouvoir le cueillir, un peu plus tôt que d’ordinaire, avant d’avoir vu bouger une demi-douzaine de rideaux. Mais l’idée que la mère Douque, armée de son éternel sécateur, est capable de pointer le nez par-dessus ses fusains et de murmurer de sa voix cotonneuse : « Allons, Bruno, allons ! Il faut obéir à son papa », m’ôte toute réflexion. Au lieu d’approcher en silence, sans effaroucher l’enfant davantage, pour le prendre par le bras et le ramener à la maison (tarif : deux cents lignes. On n’est pas pion pour rien, et, si j’ai souvent trop de voix, je n’ai jamais eu assez de main pour gifler), j’ai le tort de crier :

« Tu vas cesser cette comédie, non ! Tu rentres ? Cette fois, j’en ai assez… »

Résultat : deux fenêtres qui s’ouvrent, tandis que Bruno repart, péniblement. À cet endroit du trottoir l’asphalte cesse pour faire place au gravillon. Sur ses pieds nus le petit sautille comme les baigneurs écorchés par le silex des plages et, ce nouveau démarrage rallumant mon humeur, je m’entends grogner :

« Tant mieux ! C’est le cas de le dire : ça te fera les pieds. »

Il y a de quoi être excédé. M me Douque reste, Dieu merci, invisible. Mais de son perron, tout ganté, chapeauté, prêt à descendre sur Paris par le bus de 8 heures 17, me lorgne sévèrement M. Lebleye, le gros barbu du 14, chef comptable affligé d’une gélatineuse tendresse pour son insupportable gamine et qui a déjà dit de nous, je le sais : « Le moutard est idiot, mais M. Astin l’abrutit. » Encore trois minutes et ce sera moi le coupable qui, pour un zéro de composition française, fait un scandale dans le quartier. À la maison même on ne sera pas loin de le croire. Cillant plus vite des paupières, Laure m’entourera d’une ombre, d’un silence plus serrés. Louise, boudeuse, montera dans sa chambre et à la première occasion Mamette me soufflera dans le nez, avec une grande allégresse du chicot : « Décidément, Daniel, vous n’avez pas la manière avec ce gosse. Vous n’êtes pas son professeur, vous êtes son père. » Est-ce ma faute si cet enfant réagit comme un lièvre et, dès la moindre scène, répond aux reproches avec ses genoux ? Il me joue bien ce tour pour la vingtième fois et son zéro de composition française devient sans importance auprès de ses fuites, de plus en plus fréquentes, sans motif sérieux, et dont je n’arrive pas à savoir si, comme le soutient ma belle-sœur, elles signalent « une maladie de nerfs », ou, comme j’incline à le croire, un refus délibéré de m’entendre, une lâcheté, doublée d’une astuce, d’une espèce de chantage à l’intercession des voisins et des proches.

« Bruno ! tu t’arrêtes ? »

Nous trottinons toujours, l’un derrière l’autre. Nous avons tourné deux fois, enfilé une autre ruelle, débouché sur le quai Prévôt, pour reprendre enfin une petite allée. De ce côté-là nous sommes moins connus. Mais Bruno n’est jamais allé si loin et c’est moi maintenant qui commence à avoir peur. L’heure tourne. Michel et Louise ont dû déjà partir, sans nous attendre. Nous arriverons certainement en retard, Bruno à Charlemagne, moi à Villemonble. À la colère succède l’inquiétude ; à l’inquiétude le sentiment de mon insuffisance, de la stupidité de la situation. D’un coup de reins je pourrais sans doute le rejoindre. Mais est-ce de cette façon qu’il s’agit de le rattraper ? Je ne fais plus que le suivre, pour le voir enfin se retourner, capituler, reconnaître ses torts. Il vaudrait peut-être mieux abandonner, le laisser revenir seul, comme je laisse revenir Japie, notre chienne, mamoureuse et se traînant sur le ventre pour se faire pardonner ses escapades de printemps. Mais peut-on, en plein hiver, laisser un gosse en short trotter dans les rues de Chelles ? Puis-je, surtout, filer à mon cours avant d’avoir liquidé l’incident, obtenu de mon fils la soumission que, sous peine d’impuissance définitive, la pratique de l’autorité nous oblige à obtenir immédiatement d’un élève ? On ne reprend pas le soir un lièvre qu’on a couru le matin.

« Bruno ! »

Je ne sais plus que jeter son nom d’une voix rauque. Je regagne sur lui, presque sans le vouloir, déjà tout embarrassé de ma justice et supputant, comme pour une méchante copie, les sanctions à prendre. Il me fait pitié, il se traîne et sa respiration sifflante torture le maigre accordéon de ses côtes. Il ne se retourne même plus. Il continue sur sa lancée, sans réfléchir. Il faudrait trouver des phrases, lui dire qu’il nous rend ridicules, que je ne veux que son bien et — mieux — qu’il me fait de la peine. Mais c’est la menace qui sort :

« Le surveillant général ne va pas te rater. Et je te garantis que tu n’iras pas chez Mamette jeudi. »

Autre erreur. Dans un sursaut, dont je ne l’aurais pas cru capable, Bruno s’envole, prend dix mètres, puis vingt, puis trente et, crochetant vers un échafaudage, provisoirement abandonné, se jette sur le premier montant, solidement ancré sur son cône de plâtre. En un clin d’œil, tirant des bras, serrant des cuisses, au mépris des échardes, il atteint le premier étage. Le temps d’arriver et il est sur les planches du second, effaré, aussi stupéfait que moi de se retrouver là-haut, coincé entre la corniche et un bac à mortier. Je hurle :

« Ne te penche pas ! »

Puis je me frotte les yeux, machinalement, par-dessous mes lunettes de myope. Laure doit avoir raison. Cet enfant est à faire examiner. Notoirement sujet au vertige, incapable de suivre ses camarades sur un arbre, Bruno ne peut absolument plus jouer la comédie. La situation n’est pas stupide ; elle est grave.

« Bruno, ne bouge pas, je vais te chercher », murmure cette voix, plus doucereuse que douce et dont M. Astin se sert parfois, pour amadouer les récalcitrants, qu’il cède ensuite aux représailles du surveillant général.

La tête renversée, le nez en l’air, je me contrains à sourire ; je cherche des mots pour sortir du drame, ramener les choses à la blague, éviter le scandale majeur, l’appel à l’aide des voisins, le drap des pompiers. Mais mon regard croise celui du petit, aplati sur les madriers. L’épouvante me saisit. Dans ces yeux d’écureuil traqué, qui mesure le vide, qui hésite à sauter, luit quelque chose de plus que la peur. Quelque chose de plus dur, de plus coupant. Un malade, non, je me trompe encore.

« Mon petit, voyons… »

Ses lèvres s’écartent sur de jeunes dents, mais seulement pour laisser grelotter son menton. Et soudain un portillon claque. Le rouge au front, je fais mine de me baisser, de rattacher un lacet ; j’attends sans courage que l’inconnu, sonnant du talon sur le sol gelé, se soit suffisamment éloigné, pour ne pas lui donner le spectacle d’un docteur ès lettres en col demi-dur et pantalon rayé, s’essayant au mât de cocagne. Essai aussi risible qu’inutile, d’ailleurs : comme je retombe, moins honteux de mes muscles que de ma position, un second portillon tinte, sur une note différente et le réflexe qui me pousse sur le chantier me fait découvrir, parmi les gravats, une échelle couchée. Je m’en saisis. Mais en l’apercevant Bruno se redresse d’un coup, se met à piauler :

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