• Пожаловаться

Hervé Bazin: Vipère au poing

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin: Vipère au poing» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1972, ISBN: 978-2253001454, издательство: Éditions Le Livre de Poche, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Hervé Bazin Vipère au poing

Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Vipère au poing»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche. Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX siècle.

Hervé Bazin: другие книги автора


Кто написал Vipère au poing? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Vipère au poing — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Vipère au poing», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Hervé Bazin

Vipère au poing

I

L'été craonnais, doux mais ferme, réchauffait ce bronze impeccablement lové sur lui-même : trois spires de vipère à tenter l'orfèvre, moins les saphirs classiques des yeux, car, heureusement pour moi, cette vipère, elle dormait.

Elle dormait trop, sans doute affaiblie par l'âge ou fatiguée par une indigestion de crapauds. Hercule au berceau étouffant les reptiles : voilà un mythe expliqué ! Je fis comme il a dû faire : je saisis la bête par le cou, vivement. Oui, par le cou et, ceci, par le plus grand des hasards. Un petit miracle en somme et qui devait faire long feu dans les saints propos de la famille.

Je saisis la vipère par le cou, exactement au-dessus de la tête, et je serrai, voilà tout. Cette détente brusque, en ressort de montre qui saute hors du boîtier — et le boîtier, pour ma vipère, s'appelait la vie —, ce réflexe désespéré pour la première et pour la dernière fois en retard d'une seconde, ces enroulements, ces déroulements, ces enroulements froids autour de mon poignet, rien ne me fit lâcher prise. Par bonheur, une tête de vipère, c'est triangulaire (comme Dieu, son vieil ennemi) et montée sur cou mince, où la main peut se caler. Par bonheur, une peau de vipère, c'est rugueux, sec d'écaillés, privé de la viscosité défensive de l'anguille. Je serrais de plus en plus fort, nullement inquiet, mais intrigué par ce frénétique réveil d'un objet apparemment si calme, si digne de figurer parmi les jouets de tout repos. Je serrais. Une poigne rose de bambin vaut un étau. Et, ce faisant, pour la mieux considérer et m'instruire, je rapprochais la vipère de mon nez, très près, tout près, mais, rassurez-vous, à un nombre de millimètres suffisant pour que fût refusée leur dernière chance à des crochets tout suintants de rage.

Elle avait de jolis yeux, vous savez, cette vipère, non pas des yeux de saphir comme les vipères de bracelets, je le répète, mais des yeux de topaze brûlée, piqués noir au centre et tout pétillants d'une lumière que je saurais plus tard s'appeler la haine et que je retrouverais dans les prunelles de Folcoche, je veux dire de ma mère, avec, en moins, l'envie de jouer (et, encore, cette restriction n'est-elle pas très sûre !).

Elle avait aussi de minuscules trous de nez, ma vipère, et une gueule étonnante, béante, en corolle d'orchidée, avec, au centre, la fameuse langue bifide — une pointe pour Ève, une pointe pour Adam —, la fameuse langue qui ressemble tout bonnement à une fourchette à escargots.

Je serrais, je vous le redis. C'est très important. C'était aussi très important pour la vipère. Je serrais, et la vie se fatiguait en elle, s'amollissait, se laissait tomber au bout de mon poing en flasque bâton de Moïse. Des sursauts, bien sûr, elle en avait, mais de plus en plus espacés, d'abord en spirale, puis en crosse d'évêque, puis en point d'interrogation. Je serrais toujours. Enfin, le dernier point-d'interrogation devint un point d'exclamation, lisse, définitif et ne frémissant même plus de la pointe. Les topazes s'éteignirent, à moitié recouvertes par deux morceaux de taffetas bleuâtres. La vipère, ma vipère, était morte ou, plus exactement, pour moi, l'enfant, elle était retournée à l'état de bronze où je l'avais trouvée quelques minutes auparavant, au pied du troisième platane de l'allée du pont.

Je jouai vingt minutes avec elle, la disposant à ma fantaisie, tripotant, maniant ce corps sans membres d'infirme parfait. Rien n'est si bien mort qu'un serpent mort. Très vite, elle perdit toute allure, cette loque, elle perdit tout métal. Elle s'obstinait à me montrer cette couleur trop claire du ventre, que, par prudence, toutes les bêtes dissimulent jusqu'à la mort — ou jusqu'à l'amour.

J'étais en train de la nouer autour de ma cheville, quand retentit la cloche de La Belle Angerie sonnant pour les confitures. Il s'agissait ce jour-là d'achever un pot de mirabelles, un peu moisies par quatre ans de buffet, mais bien plus avantageuses que ces gelées de groseilles qui se laissent odieusement gratter sur les tartines. Je sautai sur mes pieds sales, sans oublier ma vipère, que je pris cette fois par la queue et à qui j'imprimai un joli mouvement de balancier.

Mais, soudain, un hurlement déchira mes premières réflexions scientifiques et, de la fenêtre de la peu courageuse Mlle Ernestine Lion, tomba cet ordre épouvanté :

— Voulez-vous lâcher cela tout de suite ! Puis, en crescendo tragique :

— Ah ! le malheureux enfant !

Je restai perplexe. Quel drame ! Appels, exclamations entre croisés, affolement de talons par les escaliers. « Madame ! Monsieur l'abbé ! Par ici ! » Où sont les autres ? Aboiement de Capi, le chien (nous avons déjà lu Sans famille). Cloches. Enfin grand-mère, aussi blanche que sa guimpe, poussant du bout de sa bottine son éternelle longue robe grise, jaillit de la porte d'honneur. En même temps surgissaient de la bibliothèque, aile droite, la tante Thérèse Bartolomi, comtesse de l'Empire, puis mon oncle le protonotaire apostolique et, de la lingerie, aile gauche, la gouvernante, la cuisinière, la femme de chambre… Toute la famille et ses satellites débouchaient des innombrables issues de La Belle Angerie, cette grande garenne.

Prudente, à la vérité, la famille ! et formant cercle aussitôt, à bonne distance de la vipère, qui tournoyait toujours au bout de mes doigts et à qui le mouvement prêtait une suprême apparence de vie.

TANTE THERESE. — est-elle morte ?

LA BONNE. — J'espère que c'est une couleuvre.

LA GOUVERNANTE. — N'approchez pas, Frédie !

LA CUISINIERE, sourde et muette. — Krrrrrhh !

L'ABBE. — Je te promets une de ces fessées…

GRAND-MERE. — Voyons, mon chéri, lâche cette horreur !

Impavide, glorieux, je tendis mon trophée à l'oncle protonotaire, qui, professionnellement ennemi des reptiles, recula d'un bon mètre. Chacun l'imita. Mais grand-mère, plus brave, parce que, n'est-ce pas, c'était grand-mère, s'approcha et, d'un brusque coup de face-à-main, me fit lâcher le serpent, qui tomba, inerte, sur le perron et que mon oncle, rassuré, se mit à retuer, martialement, à grands coups de talon, comme saint Michel, son patron.

Cependant, tout danger écarté, j'avais été déshabillé en un clin d'oeil par huit mains féminines, examiné des cheveux aux orteils, reconnu miraculeusement indemne de toute morsure. On me remit vivement une chemise, parce qu'il n'est pas décent qu'un Rezeau, même si jeune, reste nu devant des domestiques. Se détournant d'une bouillie de vipère, mon oncle s'approcha, raide comme la justice, les deux mains en balance de chaque côté de la soutane.

— Ce petit imbécile a-t-il été piqué ?

— Non, Michel.

— Remercions Dieu, ma mère.

Pater, Ave. Un petit ex-voto fut accroché dans le silence. Puis le protonotaire apostolique s'empara de moi, me jeta en travers de ses genoux et, les yeux au ciel, me fessa méthodiquement.

II

La « Belle Angerie ? » Un nom splendide pour séraphins déchus, pour mystiques à la petite semaine. Disons tout de suite qu'il s'agit d'une déformation flatteuse de la « Boulangerie ». Mais ajoutons que « l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », et l'altération du toponyme se trouvera justifiée, car je vous jure que, Boulangerie ou Belle Angerie, on y a toujours fabriqué du pain azyme.

Читать дальше

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Vipère au poing»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Vipère au poing» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Hervé Bazin: Cri de la chouette
Cri de la chouette
Hervé Bazin
Hervé Bazin: Au nom du fils
Au nom du fils
Hervé Bazin
Hervé Bazin: Le matrimoine
Le matrimoine
Hervé Bazin
Hervé Bazin: Madame Ex
Madame Ex
Hervé Bazin
Отзывы о книге «Vipère au poing»

Обсуждение, отзывы о книге «Vipère au poing» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.