Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Et voilà un sixième personnage, épisodique, il est vrai, mais important, parce qu'il sera toujours remplacé par un autre et parce qu'il portera toujours le même uniforme impersonnel, en l'espèce une soutane.

La première de ces soutanes devait être blanche. Le révérend père Trubel appartenait, en effet, à cette compagnie de missionnaires blancs spécialisés dans les Noirs et dont le grand homme demeure ce cardinal Lavigerie, premier primat d'Afrique, premier archevêque de Carthage depuis la conquête des crouillats. Le révérend se déclara hépatique. Nous devions apprendre plus tard que son ordre l'avait rayé des cadres pour excès d'évangélisation auprès des Négresses. Mais, quand il arriva, l'impression fut considérable : trois griffes de lion pendaient à la breloque de sa montre, sous le crucifix.

Seule, Alphonsine, plus rapidement Fine, le trouva louche. Un curé blanc, ça ne se fait pas. Elle vit tout de suite un empiétement sur les droits vestimentaires de Sa Sainteté Pie XI, glorieusement régnant… Mais je m'aperçois que je fais rentrer en scène un septième personnage sur lequel je ne vous ai point fourni de lumières. « Fine »… ne l'était guère. Il faut dire à sa décharge qu'elle était sourde et muette et au service de la famille depuis une trentaine d'années, ce qui eût largement suffi à l'abrutissement d'une personne normale. Ma mère venait de l'hériter de grand-mère, qui payait cette malheureuse cinquante francs par mois. Malgré toutes les dévaluations, elle devait rester à ce tarif, mais fut décorée de l'ordre des vieux serviteurs. Elle sera d'ailleurs également décorée des titres de femme de chambre, lingère, bonne d'enfants, cireuse de parquets, elle qui n'était d'abord que cuisinière. Mme Rezeau, qui trouvait le train de vie de feu sa belle-mère au-dessus de ses moyens, renvoya successivement tous les domestiques. Fine, que son infirmité mettait à sa merci, dut accepter toutes ces augmentations, mais en conçut pour la seconde Mme Rezeau une respectueuse inimitié, qui nous sera fort utile, parfois, et qu'elle exprimait à sa façon, en « finnois » (encore un mot de Frédie), cette langue exclusivement parlée à La Belle Angerie et qui utilisait les doigts, les sourcils, les épaules, les pieds et même quelques sons primitifs.

Énumérons maintenant nos serfs.

D'abord le père Perrault. (Le titre de père, en Craonnais, est obligatoirement accolé au nom des hommes, même célibataires, qui ont dépassé la quarantaine et n'ont pas droit, de naissance, à s'entendre appeler « monsieur ». Il est officiellement employé en chaire.) Les contes de Perrault, entendez : ses histoires de chasse, ou plutôt de braconnage, sont une des rares choses qui aient enchanté mon enfance. Perrault était jardinier, garde-chasse et propriétaire d'une épicerie dans le bourg de Soledot.

Ensuite, la tribu des Barbelivien. Jean, le père, le dernier Gaulois, tenancier de la fermette annexe ; la mère Bertine, championne du battoir et du pilon à beurre (on fait le beurre, en Craonnais, dans une haute jarre, où tombe et retombe inlassablement un genre de piston) ; Bertinette, la fille, qui avait le cou tordu par une facétie des tendons ; le gars Jean, dit Petit-Jean, dénicheur.

Puis les Huault, tenanciers de La Vergeraie , accablés de filles, dont l'une ne me sera pas cruelle ; les Argier, tenanciers de La Bertonnière , grands amateurs de nos carpes, secrètement raflées de nuit dans notre étang à la bâche ou au tramail.

Enfin, Jeannie, avec qui s'en est allé le secret du fromage en jonc , le père Simon, son homme, poussant dans les fossés quatre vaches pie, le curé Létendard, les vicaires, le marchand de peaux de lapins et trois cents paysans qui allaient régulièrement à la messe du dimanche, trois cents paysans pour nous anonymes comme les corbeaux, mais qui, eux, nous connaissaient bien et nous gratifiaient au passage d'obséquieux « Bonjour, mon petit Monsieur. »

VI

Le 27 novembre 1924, la loi nous fut donnée. Cropette, galopant à travers les couloirs, Cropette, héraut de madame mère, criait :

— Tout le monde en bas, dans la salle à manger ! La cloche sonnait, au surplus.

— Que peut-on nous vouloir à cette heure-ci ? Nous sommes en récréation, bougonna Frédie, en se mouchant violemment à gauche.

Pas question de faire attendre Mme Rezeau, Nous dégringolâmes l'escalier sur la rampe. Dans la salle à manger, l'aréopage était au complet. Papa occupait le centre. Notre mère tenait sa droite et le révérend fumait la pipe, à sa gauche. Au bas bout de la table était plantée, toute raide, Mlle Lion. A l'autre, Alphonsine.

— Non, mais vous allez vous presser, tous les deux ! glapit Mme Rezeau.

Papa étendit une main solennelle et commença à débiter sa leçon :

— Mes enfants, nous vous avons réunis pour vous faire connaître nos décisions en ce qui concerne l'organisation et l'horaire de vos études. La période d'installation est terminée. Nous exigeons maintenant de l'ordre.

Il reprit son souffle, ce dont sa femme profita immédiatement pour lancer à l'adresse de nos silences un retentissant :

— Et tâchez de vous taire !

— Vous vous lèverez tous les matins à cinq heures, reprenait mon père. Vous ferez aussitôt votre lit, vous vous laverez, puis vous vous rendrez à la chapelle pour entendre la messe du père Trubel, que vous servirez à tour de rôle. Après votre action de grâces, vous irez apprendre vos leçons dans l'ex-chambre de ma sœur Gabrielle, transformée en salle d'études, parce qu'elle est contiguë à celle du père, qui aura ainsi toutes facilités pour vous surveiller. A huit heures, vous déjeunerez…

— A ce propos, Mademoiselle, coupa madame mère, je précise que ces enfants ne prendront plus désormais de café au lait, mais de la soupe. C'est plus sain. Vous pourrez donner un peu de lait à Marcel, qui a de l'entérite.

— Après le petit déjeuner, une demi-heure de récréation…

— En silence ! coupa Mme Rezeau.

— Votre mère veut dire : sans faire trop de bruit, pour ne pas la réveiller, soupira M. Rezeau. Vous reprendrez le travail à neuf heures. Récitations, cours, devoirs, avec un quart d'heure d'entracte aux alentours de dix heures, cela vous amènera jusqu'au déjeuner. Au premier son de la cloche, vous allez vous laver les mains. Au second coup, vous entrez dans la salle à manger.

M. Rezeau se frisa longuement les moustaches d'un air satisfait. Il regardait fixement devant lui, dans la direction des chrysanthèmes, disposés en large bouillée au milieu de la table. Sa main partit d'un coup sec. La mouche capturée, il l'examina longuement.

— Curieux ! fit-il. Je me demande comment cette Polyphena peut avoir échoué ici. Enfin, elle est de bonne prise.

Aussitôt, il extirpa de la poche quatre (en bas, à droite) de son gilet le tube de verre dont le fond était garni de cyanure de potassium et que nous commencions à bien connaître. Ma mère fronça les sourcils, mais ne dit rien. Elle respectait la science. Papa reprit tranquillement, tandis que périssait la Polyphena.

— Nous vous accordons, après le déjeuner, une heure de récréation, qui pourra être supprimée, par punition. Vous devrez obligatoirement jouer dehors, sauf s'il pleut.

— Mais s'il fait froid ? hasarda Mademoiselle.

— Rien de meilleur pour les aguerrir, rétorqua madame mère. Je suis pour une éducation forte. Alphonsine est de mon avis, j'en suis sûre.

A tout hasard, la sourde et muette, reconnaissant son nom sur les lèvres de la patronne, fit un geste de dénégation.

— Vous voyez, elle ne veut pas non plus qu'on les élève dans une boîte à coton.

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