Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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— Surveillez ce petit, Mademoiselle. Il m'inquiète. Mais je dois avouer qu'il me donne aussi de bien grands espoirs.

III

Le protonotaire, la gouvernante, les vieux domestiques, La Belle Angerie , l'hiver à Angers, le chignon de grand-mère, les vingt-quatre prières diverses de la journée, les visites solennelles de l'académicien, les bérets des enfants des écoles respectueusement dépouillés à notre approche, les visites du curé venant toucher le denier du culte et le denier de saint Pierre et la cotisation pour la propagation de la foi, la robe grise de grand-mère, les tartes aux prunes, les chansons de Botrel sur le vieux piano désaccordé, la pluie, les haies, les nids dans les haies, la fête-Dieu, la première communion privée, la première communion solennelle de Frédie avec, en main, le livre qu'avait porté notre père, et, avant lui, notre grand-père Ferdinand, et, avant lui, notre arrière-grand-père également Ferdinand, les marronniers en fleur…

Puis, soudain, grand-mère mourut.

L'urémie, mal de la famille, mal d'intellectuels (comme si la nature se vengeait de ceux qui n'éliminent pas l'urée par la sueur), lui pourrit le sang en trois jours. Mais cette grande dame — cette bonne darne aussi, mon cœur ne l'a pas oubliée — sut faire une fin digne d'elle. Écartant délibérément certains sondages et autres soins répugnants qui l'eussent prolongée quelques jours, elle réclama son fils l'abbé, sa fille la comtesse Bartolomi, qui habitait Segré, et leur déclara :

— Je veux mourir proprement. Taisez-vous. Je sais que c'est fini. Dites à la femme de chambre qu'elle prenne une paire de draps brodés sur le quatrième rayon de la grande armoire, dans l'antichambre. Quand mon lit sera refait, vous ferez entrer mes petits-enfants.

Ainsi fut fait. Devant nous, grand-mère se tint assise, le dos calé entre deux oreillers. Elle ne paraissait pas souffrir, alors que, je l'ai su depuis, cette fin est l'une des plus douloureuses. Aucun hoquet. Pas un gémissement. On ne donne pas ce spectacle à des enfants qui doivent emporter de vous dans la vie le souvenir ineffaçable d'une agonie en forme d'image d'Épinal. Elle nous fit mettre à genoux, se donna beaucoup de peine pour soulever la main droite et, à tour de rôle, nous la posa sur le front, en commençant par mon frère, l'aîné.

— Que Dieu vous garde, mes enfants !

Ce fut tout. Il ne fallait pas trop présumer de ses forces. Nous nous retirâmes à reculons, comme devant un roi. Et, aujourd'hui, à plus de vingt ans de distance, encore remué jusqu'au fond du cœur, je persiste à croire que cet hommage lui était dû. Grand-mère !… Ah ! certes, elle n'avait pas le profil populaire de l'emploi, ni le baiser facile, ni le bonbon à la main. Mais jamais je n'ai entendu sonner de toux plus sincère, quand son émotion se grattait la gorge pour ne pas faiblir devant nos effusions. Jamais je n'ai revu ce port de tête inflexible, mais tout de suite cassé à l'annonce d'un 37°5. Grand-mère, avec son chignon blanc mordu d'écaille, elle aura été pour l'inconnue dont on ne parlait point, bien qu'on priât officiellement pour elle deux fois par jour, elle aura été et restera la précédente , l'ennemie parfaite comme une légende, à qui l'on ne peut rien reprocher ni rien soustraire, même pas, et surtout pas, sa mort.

Grand-mère mourut. Ma mère parut.

Et ce récit devient drame.

IV

Maman, bien que ce mot fût par certains de nos proches tout voilé de réticences, maman, parce que nos petits cousins le disaient avec l'air de sucer un berlingot, maman, parce que le protonotaire et la tante Thérèse avaient presque la même manière de le prononcer en parlant de grand-mère, maman, malgré le « madame votre mère » terriblement lourd de Mlle Ernestine, maman, quoi ! ça nous chauffait les oreilles.

— Pourquoi qu'elle n'écrit jamais ?

— On dit : pourquoi n'écrit-elle jamais ? Vous êtes injuste, Frédie. Madame votre mère vous a écrit à Noël. Et puis, la Chine, c'est loin.

Elle n'avait pas écrit, madame notre mère. Ils, je veux dire M. et Mme Rezeau, ils avaient envoyé une carte classique, imprimée en anglais, qui disait :

We wish you a merry Christmas.

Deux signatures. La première en pattes de mouches : Rezeau. (Un chef de nom et d'armes ne met pas son prénom.) La seconde, en cunéiforme : Rezeau-Pluvignec. Toutes deux magistralement soulignées. L'adresse avait été tapée à la machine, sans doute par Li-pah-hong, le secrétaire, que nous imaginions avec une si belle tresse dans le dos et qui avait sept langues dans la bouche pour se taire.

La Chine, c'est loin. Je ne crois pas, même à cet âge, avoir admis que le cœur, cela peut être beaucoup plus loin que Changhaï. Maman ! Mme Ladourd, une voisine, qui avait six enfants et ne connaissait rien de la situation, nous débrida l'imagination :

— Une maman, c'est encore bien mieux qu'une grand-mère !

Je pense bien ! J'allais immédiatement en juger.

Rappelés par télégramme, M. et Mme Rezeau mirent huit mois à rentrer. Décimés par le mariage ou la vocation religieuse, les oncles ou tantes ne pouvaient remplacer la disparue. Le protonotaire venait de se faire nommer en Tunisie, dont le climat pourrait achever ses derniers bacilles de Koch. Mlle Lion ne désirait pas assumer de trop lourdes responsabilités. Enfin il y avait La Belle Angerie , fief d'aîné, à sauver du fisc, des hypothèques et des partages républicains.

Un beau soir, nous nous trouvâmes alignés sur le quai de la gare de Segré, très excités et difficilement contenus par la pontifiante tante Bartolomi et par notre gouvernante. Je me souviens parfaitement de leurs messes basses et de leurs soupirs inquiets.

Le tortillard, soufflant bas, avec cet air phoque qui n'appartient qu'aux locomotives de petite ligne, parut avec dix minutes d'un retard qui nous semblait insupportable, mais que bientôt nous pourrons souhaiter centenaire. Par un majestueux hasard, le wagon de nos parents stoppa exactement devant nous. Une paire de moustaches au ras de la vitre et un chapeau en forme de cloche à fromage, tel qu'on les portait en ce temps-là décidèrent Mademoiselle à passer une suprême inspection :

— Frédie, sortez les mains de vos poches. Brasse-Bouillon, tenez-vous droit.

Mais la vitre s'abaissait. De la cloche à fromage jaillit une voix :

— Venez prendre les bagages, Mademoiselle. Ernestine Lion rougit, protesta rapidement dans l'oreille de la comtesse Bartolomi :

— Mme Rezeau me prend pour la femme de chambre. Mais elle s'exécuta. Notre mère, satisfaite, découvrit deux dents d'or, ce que, dans notre candeur, nous prîmes immédiatement pour un sourire à notre adresse. Enthousiasmés, nous nous précipitâmes, dans ses jambes, à la portière.

— Allez-vous me laisser descendre, oui !

Nous écarter d'elle, à ce moment, nous eût semblé sacrilège. Mme Rezeau dut le comprendre et, pour couper court à toutes effusions, lança rapidement, à droite, puis à gauche, ses mains gantées. Nous nous retrouvâmes par terre, giflés avec une force et une précision qui dénotaient beaucoup d'entraînement.

— Oh ! fit tante Thérèse.

— Vous dites, ma chère amie ? s'enquit madame notre mère.

Nul ne broncha. Bien entendu, nous sanglotions.

— Voilà tout le plaisir que vous cause mon retour ! reprit Mme Rezeau. Eh bien, ça va être charmant. Je me demande quelle idée de nous a bien pu leur donner votre pauvre mère.

La fin de cette tirade s'adressait à un monsieur ennuyé que nous sûmes ainsi être notre père. Il portait un grand nez et des bottines à boutons. Engoncé dans une lourde pelisse à col de loutre, il traînait deux longues valises jaunes, criblées de flatteuses étiquettes internationales.

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