Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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Papa s'impatientait.

— Nous n'en finirons jamais, Paule, si tout le monde m'interrompt. Je disais donc… Ah ! oui, je disais que, sur le coup d'une heure et demie, vous reprendriez le collier. Goûter à quatre heures. Je laisse au père Trubel le soin d'organiser votre emploi du temps avant et après la tartine. A la cloche du souper, mêmes formalités au lavabo, je vous prie. Le soir, en mangeant, nous ne parlerons que l'anglais. Il ne sera répondu à aucune demande de pain ou de vin…

— D'eau, Jacques !

— … Il ne sera répondu à aucune demande si elle n'est pas exprimée dans la langue de Disraeli, qui, du reste, était juif. Telle est la meilleure méthode pour contraindre les enfants à s'intéresser aux langues étrangères. De mon temps, l'abbé Faire, mon précepteur, avait imposé le latin. Je modernise le procédé. Aussitôt après les grâces , prière du soir, en commun, à la chapelle. Tout le monde doit être couché à neuf heures et demie, au plus tard. Voilà. Maintenant, je vous laisse. J'ai des mouches à piquer.

Mme Rezeau se tourna vers la gouvernante, tandis que son époux s'éloignait en traînant de la bottine.

— Mademoiselle, vous voudrez bien aider un peu Alphonsine dans ses travaux de lingerie. La présence du père allège en effet votre tâche.

Ernestine Lion ne répondit. Notre mère continuait :

— Je dois ajouter aux décisions de votre père diverses dispositions que je prends moi-même en tant que maîtresse de maison. En premier lieu, je supprime les poêles dans vos chambres : je n'ai pas envie de vous retrouver asphyxiés, un beau matin. Je supprime également les oreillers : ils donnent le dos rond. Les édredons suivront les oreillers. Une couverture en été, deux en hiver suffisent largement. A table, j'entends que personne ne parle sans être interrogé. Vous vous tiendrez correctement, les coudes au corps, les mains posées de chaque côté de votre assiette, la tête droite. Défense de vous appuyer au dossier de votre chaise. En ce qui concerne vos chambres, vous les entretiendrez vous-mêmes. Je passerai l'inspection régulièrement, et gare à vous si je trouve une toile d'araignée ! Enfin, je ne veux plus vous voir cette tignasse de bohémiens. Désormais, vous aurez les cheveux tondus : c'est plus propre.

— Aux colonies, remarqua le père Trubel, dont la pipe venait de s'éteindre, la chose est réglementaire.

— Mais, objecta courageusement mademoiselle, c'est que nous ne sommes pas aux colonies. Il fait froid, et surtout humide, en ce pays.

— Les enfants s'habitueront, mademoiselle, reprit sèchement Mme Rezeau. J'ai retrouvé la tondeuse qui servait à tondre Cadichon, le petit âne que ma belle-mère employait pour faire des courses au village, jadis. Je tondrai moi-même ces enfants.

La nuit tombait. Madame mère passa rapidement la main devant ses yeux, de gauche à droite, ce qui signifiait, en finnois : « Allumez la lampe ! » Notre mère s'assimilait très vite les langues vivantes. Fine alluma la majestueuse lampe à pétrole, à pied de marbre vert, puis agita la main gauche (sens général : « vite ! » ou « ça presse »), tandis que son index pointait dans la direction de ses fourneaux (donc, sens restreint : « Ma cuisine me réclame d'urgence »). Mme Rezeau déchiffra correctement et, de la version se lançant dans le thème, tapa dans ses mains, comme pour applaudir. (Allez-vous-en !)

— Vous aussi, vous pouvez vous retirer, les enfants, émit le père Trubel.

— Et un peu vite ! renchérit notre mère, qui, emportée par l'étude du finnois, se mit à applaudir frénétiquement.

VII

Si draconien soit-il, un règlement trouve toujours des accommodements. Notre mère, qui avait raté sa vocation de surveillante pour centrale de femmes, se chargea de veiller à sa plus stricte application et de l'enrichir peu à peu de décrets prétoriens. Nous étions déjà habitués à la mentalité de la méfiance, d'origine sacrée, qui cerne tous les actes et mine les intentions de tout chrétien, ce pécheur en puissance. Du soupçon Mme Rezeau fît un dogme. Compliquées de commentaires et de variantes, ses interdictions devinrent un véritable réseau de barbelés. La contradiction même ne nous fut pas épargnée. C'est ainsi que nous devions faire notre chambre avant la messe. Pour vider notre seau de toilette (il n'y a naturellement pas de tout-à-l'égout à La Belle Angerie ), il nous fallait utiliser les water-closets de la tourelle de droite, contigus à la chambre des maîtres. Et ce, en pleine nuit, à la lueur d'une lampe Pigeon, qui nous fut bientôt supprimée… Or nous devions également éviter le moindre jaillissement d'eau sale et surtout le moindre bruit susceptible de contrarier le repos de notre auguste mère. Afin d'éviter, dans l'ombre, toute collision malodorante, nous prîmes le parti d'aller vider nos ordures à pas de loup, le seau serré contre notre cœur, comme le ciboire sur la poitrine de Tarcisius.

Au début, la présence de Mlle Lion nous évitait de perpétuelles frictions. La gouvernante, à l'occasion, nous défendait. Mais Mme Rezeau le remarqua très vite.

— Ma parole, mademoiselle ! Mais vous vous faites l'avocat de ces vauriens. Vous leur cédez aussitôt que j'ai le dos tourné.

Le père Trubel, lui, se contentait de fumer sa pipe. En vain la pauvre Ernestine cherchait-elle à l'amener à ses vues.

— Ma bonne demoiselle, comprenez donc ! Ni vous ni moi n'en avons pour bien longtemps. Que cette femme élève ses enfants comme elle l'entend, cela ne regarde qu'elle. Nous sommes payés — et même mal payés — pour dire amen. Pour ma part, je ne puis trouver facilement un autre préceptorat…

Cette conversation, surprise entre deux portes, m'édifia sur le compte du père. Mais la gouvernante ne se résignait pas : elle nous aimait, cette vieille fille, et c'était bien là le pire grief de notre mère, qui ne l'avait provisoirement conservée à son service que pour donner satisfaction à l'opinion. Certaines réformes, dont rêvait Mme Rezeau, ne pouvaient être entreprises qu'après le départ d'Ernestine. Le premier prétexte pour la renvoyer fut le bon.

Il se présenta sous la forme d'une courte maladie de Frédie. Rien de grave. Une simple indigestion, due à la surabondance de haricots rouges dont nous gavait économiquement notre mère. Notre aîné ne put se lever, un matin, et mademoiselle proposa de le prendre dans sa chambre, qui était chauffée. Mme Rezeau refusa.

— Cet enfant s'écoute. Nous allons simplement le purger.

A l'huile de ricin, vous vous en doutez. Une pleine cuillère à soupe de cette bonne saleté fut présentée aux lèvres de Frédie, qui détourna la tête et osa dire :

— Grand-mère nous donnait du chocolat purgatif. Mme Rezeau serra les dents et, pour toute réponse, pinça rudement le nez de son fils, qui dut ouvrir la bouche pour respirer. Incontinent, cette douce personne en profita pour lui entonner l'huile dans le gosier. Le résultat fut immédiat. Dans un irrésistible haut-le-cœur, Frédie revomit le tout sur la robe de chambre de sa mère.

— Quel immonde enfant ! hurla-t-elle, en lui lançant à la volée une gifle retentissante.

C'en était trop pour le cœur et pour les principes de Mlle Lion, gouvernante diplômée.

— Madame, dit-elle, je ne puis plus approuver ces méthodes.

L'interpellée se retourna et, sifflante :

— Ni moi les vôtres, ma fille !

Mlle Lion s'indigna.

— Vous vous oubliez, madame. Je ne suis pas une femme de chambre.

Mais son antagoniste n'avait que faire de la forme.

— Je ne sais pas ce que vous êtes, mais je vous paie pour vous occuper de mes enfants et non pour les dresser contre leur mère. Vous avez admirablement profité des leçons de ma belle-mère, qui s'entendait bien à ce travail de division. Si je ne puis plus rien obtenir de mes fils, je sais maintenant à qui je le dois.

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