Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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HERVÉ BAZIN

La mort du petit cheval

À

MES ENFANTS

JACQUES

JEAN-PAUL

MARYVONNE

I

Le béret vissé sur le crâne, j'entrai. Félicien Ladourd — le frère de cet affreux marchand de peaux de lapins devenu une sorte de magnat du cuir — Félicien Ladourd examinait à la loupe un échantillon de crucifix. Il le tenait tout près de son œil unique et le vérifiait avec une insistance telle qu'on pouvait la prendre pour de la dévotion. D'autres moulages du même type encombraient son bureau. L'absence de bois donnait à tous ces christs en attente de fidèles une allure singulière, peu crucifiée, sportive en quelque sorte. Je m'attendais à les voir exécuter tous, avec ensemble, les autres mouvements de la gymnastique suédoise. Mais Félicien Ladourd n'avait aucune imagination et se contentait d'être le très avisé et très sérieux directeur de la Santima , s. à r. l., florissante fabrique d'objets de piété dans laquelle M. Rezeau, mon père, et le baron de Selle d'Auzelle, mon oncle, avaient de pieux intérêts. Présentement le borgne, d'une voix plus creuse que cette orbite où s'incrustait un monocle d'étoffe noire, émettait des doutes sur la qualité commerciale du Seigneur.

— Raté, ronchonnait-il, complètement raté ! Il n'a même pas l'air de souffrir, le pauvre homme ! Et les pieds… vous avez vu les pieds ? Ça n'a jamais été des pieds de crucifié. On jurerait qu'il fait des pointes.

De l'autre côté du bureau se tenait le chef-coquilleur, la cigarette éteinte au coin d'une moue navrée. Ladourd remit sa loupe dans sa poche, reprit le crucifix, l'éloigna de lui, le rapprocha, le tourna, le retourna, côté creux, côté plein, tête en bas, tête en l'air, fronça le sourcil gauche, puis le droit, sifflota, hésita et prit soudain une décision.

— Non… finalement non. Ça ne peut pas gazer. Tant pis ! Nous sortirons notre vieux numéro 53 amélioré, en grande série. Mais tâchez de vous racheter avec notre nouvelle vierge. Il faut absolument que vous me réussissiez quelque chose qui puisse se vendre à la fois à Lourdes, à Notre-Dame du Chêne, à La Salette et à Czenstochowa. Un type intermédiaire, quoi ! Voyez ça.

A ce moment Ladourd m'aperçut.

— Tiens, c'est vous, Brasse-Bouillon ! s'écria-t-il en congédiant d'un revers de main son chef-coquilleur. Avancez donc. Pourquoi restez-vous dans le courant d'air ? Auriez-vous peur de vous compromettre ? Ma fabrique s'honore…

Il s'arrêta soudain, se gratta la gorge, fit une grimace comme s'il voulait avaler un mot rayé de son vocabulaire et rectifia, en me jetant un regard aigu de cyclope :

— Depuis longtemps, votre famille s'honore de… Enfin, elle met ici quelques capitaux et en retire de suffisants bénéfices. Vous pouvez donc y mettre les pieds et retirer votre chapeau.

Ma parole, Ladourd, Félicien Ladourd, frère du peaussier, ne persiflait pas. Il riait, tout bonnement. De mois en mois décidément — je l'avais déjà remarqué lors de ses rares visites au collège — il devenait plus rond, moins circonspect. Voilà qu'il me disait : « C'est vous », comme à l'un de ses employés, quitté la veille sur un négligent « Bonsoir ». Il m'appelait Brasse-Bouillon, avec la désinvolture réservée aux membres de la famille et interdite à tous tiers, à plus forte raison aux tiers d'origine suspecte. Le monde avait-il tant changé, depuis trois ans, pour qu'un Ladourd osât me traiter de la sorte ? Ni à La Belle Angerie , jadis, ni chez les Jésuites, on ne m'avait appris l'humilité, dont mon père assurait qu'elle était la politesse des petites gens… ou la morgue des saints. Certes, Rauvoix, le préfet d'études, nous avait mis en garde contre les nouvelles exigences du siècle et prédit les courageuses déterminations qui attendent les fils de famille point trop fortunés. Mais il prophétisait ainsi d'une voix égale au terme d'une de ses sirupeuses lectures spirituelles du vendredi soir… Il nous parlait du monde et de ses dangers, entre deux bâillements, avec la même conviction molle qui nous inculquait les vérités éternelles de l'Apologétique, et, je dois le dire, avec le même succès. Dangers du monde et peines de l'enfer, cela se valait : littérature ennuyée, réalité douteuse. De toute façon le décorum restait sauf. « Monsieur, criait Rauvoix aux bavards ou à quelque fumeur soufflant discrètement sa fumée sous sa veste, Monsieur, vous aurez un ei de conduite… et vous aurez un i si vous continuez à vous tenir comme un ilote. Rébarbatifs, les Jèzes, mais déférents. Une sécheresse polie me semblait alors beaucoup moins intolérable qu'une jovialité cavalière. J'allais donc ouvrir la bouche pour servir quelque impertinence à ce marchand, bon bougre au fond, mais bien légèrement choisi par M. Rezeau, c'est-à-dire par sa femme, pour me servir d'hôte, quand un sentiment singulier vint contredire mon humeur. L'insolence est une des jauges de l'estime. Aurait-elle baissé, la famille ? Si désagréable qu'elle fût à mon endroit, la chose devait lui être beaucoup plus pénible qu'à moi-même. Vexé, mais curieusement satisfait, je ne sus que sourire, et ce sourire soudain devint rictus. A travers la glace qui nous séparait du bureau voisin, il me fallait bien reconnaître, à peine changée et toujours très demoiselle-qui-tapote-ses-gammes, ma cousine Edith torturant le clavier d'une Underwood. Ladourd surprit mon regard et ne s'étonna même pas de mon étonnement.

— Oui, grogna-t-il, je l'emploie comme secrétaire. Elle n'est pas bonne à grand'chose, mais les Torure sont dans une situation si difficile que j'ai cédé aux instances du baron de Selle d'Auzelle.

Un rien, une nuance de considération, infléchit sa voix, saluant au passage cette fortune qui continuait à tenir le coup.

— J'emploie d'ailleurs, continuait Ladourd, un autre de vos cousins : Léon Rezeau, que m'a également recommandé votre oncle. Bien aimable, votre oncle, mais, soit dit en passant, il pratique le népotisme sur une grande échelle. Si je me laissais faire, il peuplerait la Santima de tous les membres de votre famille qui n'ont plus de rentes et qui n'ont pas de connaissances spéciales. Je ne dis pas ça pour Léon, je n'ai pas à me plaindre de lui : c'est le meilleur de nos représentants et je songe à lui confier la direction de notre succursale de Milan. Il a la bosse du commerce, ce garçon, et c'est inattendu, car il a failli entrer au séminaire… Après tout, il n'a pas changé d'article et il vend de la bondieuserie avec une ferveur qui édifie la clientèle… Mais quoi, Brasse-Bouillon, je vous choque ?

Félicien Ladourd ne me choquait point : il m'agaçait. Je n'aime trouver chez personne cette ingratitude de l'esprit, cette manière de tourner en dérision les gens et les choses qui vous font vivre, surtout quand le coupable n'a pas pour excuse l'exercice héréditaire de la condescendance. C'est un sentiment qui ne se tolère qu'à faible dose, comme le poivre. Mais j'étais encore bien plus suffoqué par cette révolution dont nul ne m'avait soufflé mot et qui, en si peu de temps, semblait avoir transformé la famille, jeté bas ses préjugés, converti ses membres à une nouvelle politique de vie. N'était-ce point ce même baron de Selle d'Auzelle qui déclarait à mon père, lors d'une de ses visites à La Belle Angerie : La situation de notre sœur est alarmante, j'en conviens. Mais je préfère la voir mourir de faim que lui dénicher un poste d'institutrice. Mieux vaut ne pas aider les siens que les aider à s'encanailler » ? Et voilà que cet intraitable mettait sa nièce sur un tabouret de dactylo, jetait dans les bras de son neveu une serviette de voyageur de commerce ! Les bons Pères, dont la chanson assure qu'ils se bornent à fesser et à confesser, nous avaient bien parlé de la crise, je le répète, mais d'une façon si suave, si chrétienne et avec un si petit c que je n'en imaginais point les brusques effets. Assourdis par les rengaines sonores des « bonnes éducations », nos tympans n'avaient pas entendu le grand craquement des budgets disloqués et le piétinement des légions bourgeoises en marche vers le bureau de placement (ou, pour le moins, enrôlées dans les dernières affaires de famille). Tandis que j'essayais de mettre d'accord au fond de moi cette sourde irritation et cette étrange impression de complicité et même de revanche, Ladourd continuait pesamment :

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