Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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J'avais ma préférée, dis-je. Suzanne, vraiment, se coiffait trop mal. Ses taches de rousseur, sa voix de mouette et ses grands pieds la désavantageaient. Nullement combative avec ça, mais seulement châtaigne, agaçante, toute en bogue : une de ces filles qui ne sont savoureuses qu'une fois cuites, je veux dire : éprises. Quant à la molle et longue Cécile, elle était vraiment bien jeune, bien pruneau, bien gnan-gnan. Je me souviendrai longtemps de son dos rond qui lui donnait l'air d'être accrochée dans l'espace et auquel ses quinze ans de porcelaine semblaient pendre, comme une poupée à un clou.

Michelle, c'était autre chose. Et comment ! A première vue, on ne l'eût pas dit, il fallait la connaître, et pensez si je la connaissais depuis soixante-deux jours ! Elle avait des prunelles d'un bleu très pâle : nuance layette. Ni brunes ni blondes, ses tresses lui faisaient deux fois le tour de la tête : elle se refusait obstinément à se couper les cheveux, comme ses sœurs, et avait horreur des indéfrisables. Ses chevilles, ses poignets, son cou, sa taille, très minces, contredisaient son ascendance. Mais sa peau légèrement duvetée en faisait l'aveu : on pouvait même parler de poil sur les avant-bras et sur les jambes. Très journalière, elle était ravissante ou quelconque : son visage un peu anguleux (disons mieux : très dessiné) ne tolérait aucune déformation, donc aucune fatigue, aucune peine. Bref, la fille qui sourit bien, mais qui pleure mal, la beauté qui a besoin d'être heureuse. En parlant, elle inclinait volontiers la tête du côté gauche et suçait légèrement ses mots. Peu de poitrine, mais palpitante : un savant l'eût immédiatement classée dans le type respiratoire , celui des grandes amoureuses qui jouent facilement du sternum. Par bonheur, ce détail se trouvait compensé par un menton sec et une colonne vertébrale inflexible. Vouée à la romance, elle ne l'était pas au mélodrame, ni au flacon de sels.

Il existe un proverbe italien qui peut se traduire ainsi : Pour accrocher Marie, feins d'accrocher sa sœur. Sans connaître ce proverbe assez dur pour la vanité des femmes, je le mis en pratique : on a de ces intuitions, à dix-huit ans. Micou remarqua très vite mon insistance à me placer auprès de Cécile. Je m'aperçus aussi vite qu'elle l'avait remarquée : rien qu'à sa façon de tirer l'aiguille ou de casser son fil en recousant un bouton. Mais elle se rendit bientôt compte que mon insistance était négligente et sut m'en avertir par une imperceptible ironie de la commissure des lèvres. Puis ce petit jeu l'agaça. Elle n'avait point à satisfaire une tradition familiale qui, malgré la puissance de nos ressorts, en confie l'échappement aux petits rouages de la rouerie. Du rétrécissement de paupières au « Zut, alors ! », en passant par de sonores impatiences du talon et ce port de tête incliné analogue à celui du chat-qui-voit-le-chien-boire-son-lait, Michelle fit donner les nerfs. Enfin, quand la plaisanterie lui parut suffisante, sacrée petite Minerve ! elle attaqua. Pas une chaise à mes côtés qu'elle ne proclamât à la cantonade « réservée au flirt de Monsieur » ! Impossible de sortir avec Cécile sans entendre :

— Hé, vous autres ! On peut se compter jusqu'à trois ?

Micou prononçait « voussautres » et,s'emparant de mon bras gauche, me remorquait vivement, tandis que l'autre mollasse traînaillait à mon bras droit.

Un soir, enfin, j'émis la prétention d'aller chercher le beurre à la ferme, seul.

— Laissez, mes enfants, laissez votre cousin, fit la tante, fidèle à nos conventions.

Je pris mon temps. Comme je revenais, ruminant des pensées obscures, j'aperçus Micou assise au pied d'un calvaire situé à peu près à mi-chemin de Kervoyal. Malgré l'heure avancée, elle tricotait avec un beau zèle et ne leva pas le nez à mon approche. Mon ange gardien me souffla aussitôt : « Je ne sache point que tu l'aies convoquée, cette dame ! Le crépuscule tombe, poétique à souhait, mais en tout cas fort sombre. Il se pourrait que tu ne l'aies point vue. Saute le talus, mon garçon, et prends à travers champs. Si l'on te rappelle… »

— Jean ! cria Micou.

Ce jour n'est pas forcément une date. Mais qui, je vous le demande, pourrait bien en convaincre ce petit couple qui revient en balançant les mains, qui s'arrête au sommet de la falaise et semble offrir à quelque camera deux ombres chinoises bien détachées ? Deux ombres stupides, pures à dégoûter le metteur en scène, incapables du rite que suggère le couchant rouge comme un énorme baiser. Deux ombres pourtant si aériennes, si complices de l'heure et de toute la terre ! Archange en espadrilles, pour cinq minutes, et peut-être damné pour toute la vie par ces minutes, je n'ai rien à dire ni rien à penser. Très loin devant moi, la mer et le passé se retirent jusqu'au prochain jusant. Très loin devant elle, fraîchit ce peu de vent qui respecte sa jupe écossaise et porte à l'horizon une dernière mouette. Quel est donc l'imbécile qui parlait d'essayer son charme ? N'est-ce pas lui qui se trouve essayé ? Nous pouvons rentrer, lents et furtifs. Pour moi, sinon pour elle, ce jour est bien une date.

IV

Le lendemain, mes vacances s'achevaient brusquement. Nous déjeunions quand arriva la lettre hebdomadaire de Félicien Ladourd, depuis longtemps retourné à ses plâtres. La tante lut tout haut, d'une voix navrée :

« Les parents de Jean désirent expressément qu'il assiste à la retraite préparatoire des étudiants au prieuré Saint-Lô. Il faut donc qu'il soit rentré dimanche soir au plus tard pour être présent à l'ouverture des exercices lundi matin. A leur issue, il ira s'inscrire à la Faculté Catholique de Droit. M meRezeau fait remarquer que les inscriptions sont gratuites pour un fils de professeur, même honoraire . »

— Toujours la même, cette satanée Folcoche ! fis-je très haut.

— Jean, protesta M meLadourd, j'admets bien des choses, mais pas les grossièretés.

Je ravalai aussitôt ma langue. La tante, Micou, Samuel, tous faisaient monter vers moi une prière de prunelles. Par pudeur, par politesse et parce que, vaguement averti de mon infirmité, je ne tenais pas à l'exhiber, je m'abstenais depuis deux mois de toute violence verbale à l'égard des miens. En fait d'idées, les Ladourd étaient (comme la plupart des êtres) capables d'admettre et même d'adopter celles d'autrui sans les juger ; ils n'étaient point aussi souples en fait de sentiments. Ce qu'ils n'avaient pas eux-mêmes ressenti, ils ne pouvaient le comprendre que par opposition, par inversion de leurs valeurs ou, plus exactement, en les changeant de signe. Une telle compréhension, comme toutes les compréhensions qui ne viennent pas de l'expérience, mais d'une simple opération de l'esprit, restait une appréhension. Cette grosse dame qui miaulait : « J'admets bien… n'admettait rien du tout. Elle reconnaissait un fait, elle l'excusait dans ses causes, elle en refusait la terrible logique. Une logique inverse… ô suprême scandale ! Douces et confortables cervelles ! « Ma brave femme, si votre logique vient du cœur et non du cerveau, pourquoi voulez-vous que la mienne s'appuie sur les parois de mon crâne et non sur l'arc-boutant de ma sixième côte ? » Cependant, je m'expliquai :

— Le Droit ne me dit rien. Je ne serai ni avocat ni surtout magistrat. Vous me voyez sous la toque, avec la bavette au cou ? Il faut vraiment trop de candeur ou d'aberration pour faire un juge…

— Allons, allons ! reprit M meLadourd, ne t'en prends pas à ton père, maintenant. Si tu as fait un autre choix, dis-le. Mais y as-tu vraiment réfléchi, depuis ton bachot ?

Silence. Voilà trop d'années que j'étais habitué aux réponses mentales et tout le monde n'était pas ma mère pour deviner ce langage. Ce silence disait : « Il y a longtemps que je sais ce que je veux. La seule école où j'ai envie de m'inscrire, c'est l'Ecole de Journalisme, à Lille. A vrai dire, je préférerais entrer tout de suite dans un journal, pour me faire la main et surtout pour acquérir l'indépendance financière, source de toutes les autres. Malheureusement, je connais les opinions de mon père. Le journalisme mène à tout, à condition d'en sortir : mieux vaut donc ne point y entrer . Ou encore : Un Rezeau ne s'occupe pas des chiens écrasés . Dans cette famille qui a compté une douzaine de plumitifs, dont le grand, l'intrépide René Rezeau, un journaliste fait figure de parent pauvre. Avec la tête de cochon que l'on m'attribue, non sans quelque raison, Dieu sait dans quelle salle de rédaction je serais capable d'aller traîner mes guêtres ! Fournir des armes à cet énergumène, merci bien ! Le Droit, rien de tel pour redresser les esprits faux. Faire son Droit, ressource des incertains. Faire son Droit, comme on fait ses dents de sagesse. »

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