Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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— Ce pauvre garçon se rattrape, glousse la mère-poule à son époux, qui s'est octroyé huit jours de vacances et qui encombre la plage, énorme, hérissé de roux, remontant sans cesse son caleçon qui roule au-dessous d'un nombril noueux.

— Ne l'emmerdez pas trop, grommelle le borgne.

— Oh ! mon ami…

Ladourd a raison. Il y a des moments où j'étouffe, où je ne supporte plus leur sollicitude. « Où es-tu ? A quoi penses-tu ? Mon petit bachelier n'engraisse pas vite… Tiens, je t'ai tricoté un maillot… Moi, je te ferai un pull… Amène-toi, que je te photographie… Tu sais, maintenant, on ne te laisse plus tomber… Tu devrais écrire à tes frères… Et ta mère, dis, ta mère, c'est vrai que ?… »

C'est vrai que j'ai envie de respirer seul. Jadis, à La Belle Angerie , j'allais chercher mon oxygène à l'extrême pointe d'un taxaudier : à cette hauteur-là, plus vif et plus dangereux, ce n'était pas celui de tout le monde. C'est si vrai qu'à deux reprises, brusquement, j'éprouverai le besoin de les planter là et m'en irai droit devant moi. Ma première escapade ne sera pas remarquée. Mais la seconde, qui se prolongera toute une après-midi dans les champs de goémons, au delà de Penderf, plongera tout Kervoyal dans la consternation. Quand je réapparaîtrai au bas de la falaise, tous les Ladourd dégringoleront en hâte le raidillon, viendront me palper des mains, des yeux et de la voix.

— Qu'est-ce qui t'arrive ?… Comme tu nous as fait peur !… Maman est aux cent coups.

Je ne m'expliquerai point : de quoi aurais-je l'air ? Je raconterai une petite histoire : il arrive qu'on s'endorme au pied d'un rocher, dans le sable tiède. Les filles se contenteront de cette fable. Samuel sourira discrètement, flairant quelque aventure ; la « tante », plus perspicace, me glissera dans l'oreille :

— Monstre, va ! Tu te reposais de nous.

Félicien Ladourd, lui, ne me fera aucun reproche. Il attendra de se trouver seul avec moi pour me dire, de ce ton bourru que je commence à apprécier :

— Quand tu auras envie de t'isoler un peu, préviens ta tante. De cette façon, elle ne s'inquiétera pas… Non, tais-toi, je te comprends très bien. Tu sens le renfermé, tu es de la race de ceux qu'il est dangereux d'aérer trop vite… Parfois, comme aujourd'hui, va faire le point, à l'écart. Il ne faut pas trop te greffer sur nous. Nous ne sommes pas destinés à vivre éternellement côte à côte. Tout ce que nous pouvons t'offrir — et je crois que ce n'est pas rien — c'est une sorte de transfusion de sève…

Marchand d'idoles, es-tu donc aussi marchand d'idées ? Je ne déteste plus ta moue humide qui s'allonge comme une limace.

— Plus tard, tu comprendras peut-être la chance qui t'est donnée aujourd'hui. Je ne voudrais pas être prétentieux : ce n'est pas du tout le genre de la maison. Mais tu sais ce qu'il y a d'inscrit sur le socle de notre 144, cet affreux saint Jean-Baptiste pour église de campagne : « Aimez-vous les uns les autres. » Je suis idiot, hein ? Mais, vois-tu…

Et ta voix sombrera, gros poussah, dans un trémolo :

— C'est notre petit luxe. Nous y tenons. Je ne voudrais pas que tu copies une attitude, quand il s'agit d'un climat.

Au bout de deux mois, je n'avais point fait d'autre escapade. J'étais encore ainsi fait que toute permission de la tenter m'ôtât le goût de la moindre aventure. Par ailleurs, j'étais en train de suivre la seule cure applicable aux jeunes solitaires.

Il est temps, en effet, de parler d'un autre aspect de ces vacances : mon irruption dans un gynécée. Ces bras lisses, ces jambes nues vivement croisées et décroisées sous les robes courtes, ces oignons de jacinthe perçant les chandails enchantaient mes regards, à peine sournois. Je frémissais, parmi ces féminités proprettes et chiffonnières. Le louveteau flairait les agnelles. Par quelle aberration le prudent Ladourd me livrait-il les siennes, à domicile ? En me casant pour trois mois, cultivait-il l'arrière-pensée de me caser pour la vie ? Il est beaucoup plus probable que mes dix-huit ans le rassuraient. Et sans doute aussi cette sauvagerie qu'il attribuait toujours à la timidité. Sa femme, malgré ses antennes, perdait en ce domaine ses facultés de clairvoyance. S'il existe pour les mères une prétendue grâce d'état, elle s'arrête aux frontières de leur maternité ; elle devient sainte ignorance ou plutôt parfait oubli, puisqu'elles ont connu aussi, jadis, chez d'autres garçons, cet embarras de langue, ces fuites de la prunelle, cet énervement des phalanges dont leurs filles déchiffrent immédiatement le sens.

Place à prendre et socle prêt : j'ai beaucoup d'estime pour les dames qui ont de la décision et qui se réputent elles-mêmes pleines de grâces. A moi de juger, certes, mais on ne juge bien qu'en débattant, et même en se débattant contre l'emprise de ce qu'on aime… ou de ce qu'on hait. Allons, petites ! qui se décide ? Michelle, Suzanne ou Cécile ? Gentiment carrossées, vous pouvez toutes, à première vue, faire l'affaire. Si je ne fais point la vôtre, c'est un aspect secondaire du problème : cela aussi peut se débattre ou se combattre. Le plus inquiétant, c'est que, si vous n'êtes, de toute évidence, point des Madeleine, il semble non moins évident que vous n'êtes pas des Diane. Mais, toute réflexion faite, on peut tenter, avec des doublures, une répétition générale. On peut, on doit : ne serait-ce qu'à titre sportif, pour essayer mon charme… Ce charme Rezeau qui n'a rien de suave, ce charme qui nourrit son reptile. La bonne vieille mentalité, les bons vieux symboles, nous les retrouvons là, pétillant de malice et dardant leur menace au milieu de vos joies. Te souviens-tu, Folcoche, ma petite mère, du temps où je t'offensais de mon seul regard, planté dans tes prunelles. Nous appelions cela une pistolétade . En voici une autre, presque innocente et combien plus facile !

Lorgnées, ces demoiselles éprouvent, je le vois bien, ce léger frisson qui est la première impureté des filles. Elles ne sont certainement pas disposées à faire trempette dans la première émotion venue, elles n'ont rien du saule, mais, romantiques à vingt-cinq pour cent par vocation ordinaire des pucelles, elles savent ce qu'elles doivent à Delly, à Lisez-moi Bleu et aux épilogues des films américains. Je les intrigue. Donc, je les intéresse. C'est tout. Aucune coquetterie de leur part, aucune habileté. Nous avons, elles et moi, les cils très lourds. Il ne se passe rien. Il ne se chante rien. Mais ce qui se dit, d'elles à moi, n'a plus tout à fait le même cristal. Camarades, toujours. On se force.

Bien entendu, j'ai ma préférée. L'aînée, cela va de soi. Les très jeunes gens, quand ils ont à choisir entre plusieurs filles (ce qui est rarement le cas), élisent généralement la plus âgée. Ainsi parviennent-ils à se vieillir, à se donner un gage de virilité, à l'inverse des vieillards qui cherchent à séduire des tendrons beaucoup moins par vice que dans l'espoir de se rajeunir à leurs propres yeux. Micou prend donc la tête de liste. Pas plus. De toute façon, dès que mes intentions auront pris un contour plus précis, ni Suzanne, ni Cécile ne se trouveront éliminées pour autant, mais seulement mises en réserve. Je ne plaisante pas. Ma vie disposera longtemps de celle des autres et tout engagement pris en dehors de moi me semblera une sorte de trahison envers le possible, envers mon possible, quels que soient les engagements que j'aie pu prendre moi-même par ailleurs et qui ne lieront à mon sens que leurs bénéficiaires. Je ne suis pas pour rien un enfant de bourgeois : le monde peut se contenter de nos restes, qu'il s'agisse de femmes, de terres ou d'argent. Mais, chut ! ne le répétez pas : ce sentiment essentiel du clan, ce sentiment dont les transfuges eux-mêmes ont tant de mal à se défaire, ce sentiment est le plus inavoué, le moins officiel : il y a même un tas d'institutions dont le rôle est de vous empêcher d'y croire, en organisant cette prodigalité des restes qui s'appelle la charité.

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