Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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— Entrée libre ! jeta une voix pointue, une voix de mouette.

Je n'eus pas le temps de traverser le jardin, jonché de filets à crevettes. A mi-chemin du perron, je fus entouré par un toupillement de jupes, pour la plupart écossaises ; je dus m'arrêter, piétinant parmi le gravier et les exclamations, nettement gêné par cet accueil démonstratif, par cette surabondance de mains tendues comme des palmes sur le passage du Seigneur. Pour corser l'affaire, un garçon solennellement enturbanné d'une serviette-éponge se campa devant moi et, sur le mode de la poule qui crételle, poussa triomphalement le cri de ralliement, le cri du clan : Mic-mic-mic-mic-mic-mic-micou ! Digne rejeton d'une famille qui passe tout au crible du ridicule, je ne pus m'empêcher de sourciller. « Sympathique, mais un peu cucul, la smala peau de lapin. » Je touchai deux ou trois mains, les plus larges, au jugé, en esquissant le même nombre de courbettes. Puis je balbutiai dignement :

— Mesdemoiselles… Monsieur… Je suis Jean Rezeau. J'ai l'honneur de…

— Oh là là ! ricana le garçon, tandis que les filles, interdites par mon cérémonial, m'accablaient de « vous », pépiés entre deux rires.

— Si vous voulez vous donner la peine d'entrer ! proposa l'une d'entre elles, pliée en deux et secouant une tignasse rousse.

Ma dignité sombrait dans l'effarement. Raide comme dindon au milieu de souples pintades et secouant mon rouge à leur intention, je fis trois pas vers le perron. « Tu as l'air idiot ? Il fallait te mettre à leur portée », susurrait le grand philanthrope qui m'habite. Par bonheur l'éphèbe au turban intervint.

— Altesse sérénissime, il ne faudrait pas vous foutre du monde. Le « tu » est de rigueur ici. Vous, les donzelles, alignez-vous par rang d'âge… Moi, je suis Samuel, l'aîné, vingt ans, je prépare l'Agro. Voici Michelle ou Micou, dix-neuf ans, et l'ébouriffée Suzanne, dix-sept. Cette molle chandelle s'appelle Cécile : elle a quinze ans et demi. Et demi, c'est important. Nous tombons ensuite dans la catégorie junior : Jacqueline, onze ans, Rose, six, et Madeleine, deux. C'est tout pour l'instant…

— C'est largement suffisant ! fit une voix nouvelle.

M meLadourd faisait son apparition… Peu majestueuse, l'apparition, drapée dans un peignoir mauve effiloché, traînant de molles babouches et couronnée par une auréole de bigoudis d'aluminium. Les mains sur le ventre et le ventre sur les cuisses, elle venait à moi, sans se presser. Le même soleil qui faisait sécher les filets fournit de maigres feux à ce tout petit diamant monté en tourbillon, à ce diamant pour rire qui révélait à tout venant qu'au temps de ses fiançailles elle était couturière. Mais elle me saisit aux épaules avec autorité, m'attira contre elle, m'embrassa d'une façon sonore, me prit ensuite le menton entre le pouce et l'index, me fit pivoter la tête à droite, puis à gauche, m'examina longuement et conclut :

— Piteuse mine, jeune bachelier ! Je parierais volontiers que tu as des glandes dans le cou.

Elle les chercha et les trouva. Une de ses paupières battit, comme pour voiler la lueur brève qui s'allumait dans ses yeux. L'autre se releva sur une prunelle étonnée de s'apercevoir de ma gêne, pour elle incompréhensible et aussitôt attribuée à la timidité. A la timidité !… Son sourire le disait clairement, son sourire me faisait enrager, tandis que j'incrustais mes ongles dans des paumes que rendait moites la certitude d'avoir été expédié par Félicien Ladourd dans une autre planète.

— En principe, la maison est bonne, continuait la grosse dame. Rappelle-toi que tu me dois deux kilos : c'est mon tarif. Tu pourras me dire « ma tante » : ce sera plus gentil. Je suis affreusement mère-poule.

— Mic-mic-mic-mic-mic-micou ! précisa Samuel, pour la seconde fois.

Ces Ladourd me stupéfient. Que sont-ils au juste ? Des naïfs ? Des hypocrites ? De petits saints ? Des faibles ? S'agit-il d'un genre édifiant, d'un quiétisme destiné à séduire un de ces Rezeau, partisans bien connus de la nuance janséniste ? Comment des gens, qui sont apparemment toujours d'accord ou seulement en faible désaccord sur des vétilles, peuvent-ils ne pas s'ennuyer ? Comment peuvent-ils néanmoins meubler leur maison de tant de cris ? Car elle reste sel et sucre, leur intimité. On s'embrasse constamment chez les Ladourd et pas du bout des lèvres. On s'y chamaille aussi beaucoup : simple ping-pong de mots, court échange de petites méchancetés en celluloïd. C'est en vainque j'observe ces disputes, stoppées par une larme mieux que Matamore par la première goutte de pluie. Comme ils ont tous la caroncule fragile, l'humeur leur tient lieu de colère, et il est hors de doute que, seul, le Larousse pourrait les renseigner sur le sens du mot rage , mot-clé de ma jeunesse.

Au bout de huit jours, je me rends à l'évidence : ces Ladourd sont noués les uns aux autres comme un bouquet de violettes par un brin de raphia, et ce à quoi ils tiennent par-dessus tout est ce brin de raphia. Quant aux violettes, elles sont un peu pâles, un peu dépourvues de parfum et ne donnent pas toujours l'envie de les renifler. Il est vrai que ce n'est pas la caroncule, c'est le nez qui dans la famille Rezeau est l'organe le plus sensible. Nous avons le nez placé trop haut, comme le roi Ferrante, et facilement incommodé par l'odeur d'autrui.

Au bout de trois semaines, ma sympathie s'ébranle, lourde, lente, réticente, louchant sur ses arrières : on n'accepte pas si vite un nouveau mode de vie. Celui que l'on me propose me semble assez fadasse. A dix-huit ans, on m'apprend l'enfance, cette enfance que je n'ai jamais vécue et que j'ai si longtemps considérée comme une infirmité, comme une faiblesse livrée aux muscles des parents. A dix-huit ans on m'apprend le jeu. Le jeu ! Le jeu défini dans mon souvenir par cet impératif : « Allez vous amuser ! Aujourd'hui vous gratterez l'allée du pont. » Qu'est-ce que le jeu pour ceux qui n'ont pas connu la joyeuse gratuité du geste, mais ont dû lui donner son sens propre, sa vertu défensive ? Demande-t-on au guerrier de venir jouer à la petite guerre ? N'est-ce pas déchoir que tomber de la réalité dans le simulacre (j'ignore encore que le simulacre guérit souvent de la réalité) ? « Ah ! petite bouche ! » peut s'écrier Samuel, qui me voit tiquer au milieu d'une partie de « petits papiers ». Petite bouche, en effet, pincée par la condescendance. Il faut avoir l'appétit du plaisir. En face de ces carnivores de la gaîté, je suis un végétarien.

— Edirne, Ecommoy, Eton…

— Et ton frère ! Raye, Cécile. Samuel l'a déjà annoncé.

— Ephèse, Ephraïm…

— C'est une tribu, ce n'est pas une ville, glapit encore Suzanne.

J'interviens, docte et froid :

— C'est même la tribu du bon Samaritain. Rayez… Heu ! raye, Cécile.

L'hésitation a tout détruit. Les voilà qui se trémoussent sur leur chaise, tirent leur jupe ou refont leur nœud de cravate. Rien de pire qu'un ennuyé pour vous foutre à tous ce petit rhume de l'ennui dont la toux discrète est installée dans ma gorge. Pas marrant, le cousin adoptif ! Arrivera-t-on à le civiliser ?

Au bout d'un mois, je suis enfin au diapason. Du moins, je le crois, et j'arrive à le leur faire croire. C'est tout juste si ce n'est pas moi qui donne le la. Toujours en tête pour galoper à la ferme, sauter dans l'eau froide ou partir à l'assaut de quelque dune. Je fouette la mayonnaise comme un bon bougre, j'enfonce les piquets des lignes à plies, je prépare les pelotes de vers, je braille La Paludière le soir en me couchant près de Samuel, tandis que les filles de l'autre côté de la cloison torturent le refrain ; je dors assommé par ma propre santé, je dévore leur pain frais, le pain frais de leur spontanéité. Le leur, pas le mien. En fait, je ne suis devenu ni plus loquace, ni plus vivant ; je me contente d'une exubérance mécanique. Je m'acharne à la joie, incapable de comprendre que j'en épuise rapidement le principe et la vertu.

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