Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Outré, j’ai saisi un vase qui est allé se fracasser dans la glace. J’ai vu Mariette reculer, sans un mot, vers la porte qui s’est refermée sans bruit.

— Tu as tort, a dit une voix.

Gilles était là ; et Loulou retenu à la maison par un rhume. Gilles, déjà, c’était ennuyeux. Dès le départ, dès l’histoire du bateau, il a compris. Il n’a ni preuve, ni confidence ; il ne cherche pas à en avoir ; il est discret, mais il sait ; et la chaude amitié qu’il a depuis quinze ans pour Mariette, cette affection d’infirme, tenace, fraternelle, payée de retour, appuyée de part et d’autre de gros baisers sur les joues, ne fait pas de lui le témoin idéal d’une scène de ménage.

— Tu as tort, répétait-il. J’étais là quand elle l’a ouverte. Elle a dit : “Zut, c’est pour Abel. Il va crier” et elle l’a remise dans l’enveloppe. Elle croyait avoir ouvert la lettre de Reine, arrivée en même temps et où justement elle annonce qu’elle divorce.

— Reine divorce ?

— Tu restes, dit soudain Loulou, tu restes ?

Je le pris dans mes bras : il flageolait. Des quatre, Loulou est le plus fragile. Il croit tout ce qu’il entend. Si pour crever les silences certains éclats sont bons, devant lui c’est toujours un désastre. Il y a deux ans, horripilé par les remarques de Mariette qui m’interdisait le pain (maintenant, soucieux de ma ligne, je me l’interdis moi-même), je m’étais écrié à table :

— Qu’est-ce que tu veux ? Me faire mourir de faim ?

Pendant huit jours sur mon bureau, j’ai trouvé des quignons et des bouts de chocolat (la moitié du bâton, moins les coups de dents de la tentation). Une autre fois plaidant vivement pour lui — qui venait de faire sans le vouloir une bêtise —, je me suis fait contrer (Mariette déteste que je lui chipe son rôle). Le ton montant, je l’ai vu se recroqueviller, mon gosse, coupable d’exister, incapable de supporter l’idée d’être entre nous un objet de discorde.

Cette fois, c’était plus grave. Il semblait épouvanté. Comme un tremblement de terre la fend en deux, l’ouvre sous vos pieds, imposant l’incroyable : la division de ce qui par essence est un, voilà que menaçait de se séparer le bloc papa-maman, fondement de l’univers. Puissance de la faiblesse ! Je le gardais dans mes bras, je n’osais plus le lâcher. Quand Annick le rencontre chez Éric, chez Mamoune (elle ne vient jamais chez moi), il marque un faible pour elle, elle marque un faible pour lui. Elle a cette pétulance, cette grâce, cette gentillesse — directe et pas frotteuse — que les enfants adorent. Pourtant d’Annick, maîtresse, mon tout petit garçon se montrait, sans le savoir, l’ennemi numéro un. Rien ne le détournera de croire, puisqu’il existe, que ce dont il est né doive exister encore. Rien n’a plus de force sur moi, quand cette foi lui manque, que de le sentir soudain coupé de sa racine.

Tout se gâte.

Je réfléchis. À l’hôtel d’Avrillé, qu’elle a trouvé tout de suite, l’autre jour, Annick avait l’air de connaître. Pourquoi. Comment ? Je ne peux même pas poser la question. Sur le sujet, farouche, elle pourrait trouver là prétexte à rupture. Elle le répète assez :

— Je suis libre. Tu es libre.

Pour celui-là même qui s’en réclame la liberté rêve d’étranges voies, où l’autre ne puisse bifurquer. Mais j’ai plus vif sujet d’inquiétude. Annick répète aussi :

— Nous deux, forcément, ça cassera.

Et ce n’est pas ce qu’elle dit qui me fait peur, mais la façon dont elle le dit : respiration coupée. Telle que je la connais, mouiller de l’œil, pour elle voilà l’inadmissible : c’est une délicatesse que d’arrêter aux délices ce qui deviendrait coupable dans un mouvement du cœur.

Tout se gâte.

Mariette n’a pas de soupçons, mais cherche des raisons. Je rencontre plus souvent ce regard, cet étonnement lourd de fermière qui voit le bélier donner de la tête aux murs de la bergerie. Les Guimarch ont aussi l’œil rond. La série noire, d’ailleurs, semble frapper la tribu. Le beau-père a dû se faire faire un cardiogramme. Clam, son chien s’est fait écraser. L’acné ravage Ariette. On m’a transmis pour consultation une copie du dossier de Reine : il n’est pas bon ; ses trente-quatre ans dont l’éclat baisse n’ont pas résisté à la preuve par le neuf, que lui apportait la conquête d’un play-boy ; elle s’est fait prendre en flagrant délit ; et Georges, son vieux mari, aux affaires compromises par un krach immobilier, ne semble pas lui laisser de chances de toucher un fifrelin dans sa liquidation.

Enfin, la tante Meauzet est morte subitement. L’enterrement n’a pas été triste. Le retour, après le passage chez le notaire, n’a pas été joyeux : l’ingrate laisse tout aux Meauzet ; pas un sou aux Guimarch.

5

Tio, torturant sa boutonnière où saigne le ruban rouge, m’attendait au vestiaire et j’ai compris tout de suite qu’il y avait du grabuge : il ne vient au Palais que pour me dire ce que Mariette ne saurait entendre. Pour achever de m’alerter il pointe un menton colonel, il a toute la raideur de qui, redressant le dos, cherche à redresser la situation :

— Fils, dit-il, ce sont les pompes funèbres.

Exorde bien à lui. L’humour est son vieil uniforme sous quoi lui bat le cœur, disant fils pour neveu, surtout quand ça ne va pas.

— L’office est déplaisant, reprend-il. Annick, sous le sceau du secret, vient de me téléphoner. Elle repart pour Béziers, chez sa mère qui, comme tu sais, vit séparée de son père.

Et aussitôt :

— Joli morceau, mon petit, je te fais mes compliments, bien qu’en famille ça ressemble à du cannibalisme. Allons, viens ! Le coup est dur : j’aime mieux te l’expliquer dans les allées du Mail.

Nous marchons en silence. Nous traversons la place vers les portillons qui rebattent leur ferraille sous la main des nourrices et des petits enfants. Beau symbole ! Ça n’aura pas duré, ça ne pouvait pas durer, je m’y attendais. Je viens de passer le dimanche, tout un dimanche, chasseur censé chasser près de Gien, où je ne plumais que ma caille : une caille trop chose, trop douce, inexplicablement en veine de confidences et qui disait, je ne sais plus à propos de quoi, dans l’auto :

— Tu sais, je n’ai pas tellement couru. Un étudiant, pendant deux ans. Puis six autres à la file, pour oublier le premier. Puis toi. Et qui disait dans le salon de thé où nous avons goûté :

— Quand j’étais petite, les babas, je m’en suis mis une bonne fois jusque-là.

Et qui disait dans le lit après s’en être mis jusqu’ici :

— Dis, Abel, tu ne trouves pas idiot que l’amour, ce soit la situation qui le rende moche ? Ça t’arrangerait, hein ! que Mariette reste en place, tout en glissant dans ma peau.

Proposition inversable : elle ne se l’est pas pardonnée.

Le derrière tombé sur le banc, sur le même banc où, quand je l’ai revue, était assise Odile, qui maintenant vend du tuyau, du tuyau de plomb, je reste stupéfait :

— Elle vous a téléphoné !

— Oui, dit Tio, continuant sur le seul ton qui puisse le mettre à l’aise, cette enfant a bon cœur. Estimant que les Guimarch, mis au fait, pourraient ne pas te porter le secours nécessaire ni observer la discrétion souhaitable, elle a pensé à moi pour soutenir tes pas. Je t’avoue : j’ai été soufflé. Par la chose d’abord : personne n’y a vu que du feu… et l’expression dans le cas, est idiote, car personne n’a vu ce feu qui, Dieu merci, aura été de paille. Mais le ton surtout m’a épaté. Il faut avoir un sacré toupet…

Tio s’arrête, reprend :

— Non, ce n’est pas le mot, il faut avoir, chapeau ! une espèce de courage pour annoncer froidement la couleur, en avouant que c’était trop bon pour résister, mais trop con pour persister. Pas folle d’en haut, seulement d’en bas, cette petite ! Que ça dure, que ça se sache et par sa faute, famille, enfants, situation, ça risquait, patatras, de faire beaucoup de décombres. Pour rien. Vingt et un sous trente-huit ce n’est pas rédhibitoire… La preuve ! Mais on a l’âge et le poids de ses charges. Elle t’aurait vite trouvé quadragénaire et comme elle a le matou câlin, tu vois d’ici.

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