Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Mais au bout de la rue soudain, dans une vitrine, je le revis. Il avait changé de costume. Il marchait sur mes semelles. Je pressai le pas. N’étais-je pas encore plus minable que lui ? Je me sentais le derrière fragile et comme offert aux coups de pieds indignés des passants. J’avais beau me répéter : Abel, tu es absurde, je fonçais vers la maison comme un lapin au trou.

Je trouvai Mariette assise dans la salle. Il n’y avait rien de changé. Les jouets traînaient partout, parmi des restes de découpages, des papiers de bonbons, sur un parquet longuement rayé par les glissades. Un rideau était à demi décroché. La meute chassait à courre dans l’escalier.

— Ils sont impossibles, ce soir ! dit Mariette.

Et j’eus soudain envie de la prendre dans mes bras : une envie lâche, sentant le rabibochage. Je n’y cédai pas. Je m’assis en face d’elle, bête et gourd, les mains pendantes, le dos rond. Sans passer au Palais pour un orateur, j’ai tellement l’habitude d’y parler d’abondance que chez moi je n’ai plus de mots. Expliquer devant un tribunal quelles sont les excuses, voire même les raisons qu’avait M me Untel pour se conduire comme elle l’a fait, c’est facile. M’expliquer, non. Mais qui me demandait une explication ? On s’engueule, on s’embrasse, on s’explique rarement dans les ménages. Là encore, la bonne scène est celle qu’on ne fait pas.

Ce qui se dit en moi suffit. Elle coud, penchant le cou, à petits points serrés : un ourlet de torchon. Le torchon ne brûle pas. Moi non plus : pour tout dire, je me sens même très éteint. Tu sais, Mariette, l’inverse, je l’aurais très mal pris, sûrement. Écart de femme rend toujours un peu moins légitimes ses enfants. Mais ce sont justement chez les femmes très mères, ces enfants qui nous protègent, qui leur ôtent l’envie, comme le temps : ta maternite qui me rend parfois jaloux, m’épargne au moins de l’être de toi. Fidélité de ventouse, excuse-moi, mais c’est vrai ! Pour nous, c’est différent. Notre fidélité n’est souvent qu’une paresse des sens. La Bible — livre sacré — est pleine de galipettes de patriarches ; l’histoire de celles des rois. À mon échelon, c’est moins décoratif. Mais on dira tout ce qu’on voudra, là-dessus — et notamment que le prétexte nous sert bien — nous sommes faits comme ça : assez chiens, tirant sur le collier. Tout ceci est d’une banalité navrante (et d’autant plus que sur le coup, je te jure, ça ne me navrait pas !). Maintenant que me voici froid ou plutôt refroidi, douché, je cherche, tu vois, d’assez plates excuses. Soyons francs. L’œil louchon, certes, je l’aurai encore. Et peut-être… Mais dans l’instant je me sens végétarien. Je me dis que le petit sein d’Annick, un jour, sur ses soupirs se vautrera. Je me dis que tant de complications, d’attente pour ce que ça met en cause, vraiment, devraient pouvoir s’éviter ; qu’il est heureux, qu’il est affreux de constater à quel point la paillardise, chez nous — tenue pour virilité — et l’illusion chez vous — tenue pour romance — vous empêchent de savoir combien les hommes sont peu doués pour le mariage tout en restant cernés par l’honnêteté honteuse des engagements, le qu’en dira-t-on, le souci de conserver celle que leur mère appelle ma fille et leurs enfants maman.

Que dire encore ? Qu’elle te ressemblait. Que ceci a compté. Excuse encore, je le crains. Bien que. N’insistons pas. Toi seule peux retrouver la fille, la femme d’il y a quinze ans. Encore une fois, si tu voulais bien t’occuper de toi, c’est-à-dire de moi…

Mais quoi ? je n’avais pas remarqué : tu sors de chez le coiffeur ! Voilà longtemps que je n’avais vu sortir des cheveux cette petite oreille gauche, étonnamment nette, jeunette, provocante. L’oreille ne change jamais. Je me lève, j’approche. Brusquement je me penche, je plaque un baiser qui claque en plein cornet. On proteste :

— Abel, voyons ! Avec l’autre qui ne marche pas, me voilà complètement sourde.

7

Et puis il y eut cet accident.

J’étais chez Samoyon, le nouveau bâtonnier — mon cadet de deux ans, entre parenthèses — quand le téléphone sonna. Il décrocha, fronça le sourcil et soudain, conservant l’écouteur :

— C’est pour toi, dit-il. On te cherche partout. Ta femme a eu un accrochage, rue de la Gare.

Une seconde, je l’avoue, je pensai à ma DS neuve, prêtée à Mariette pour la journée. Mais Samoyon ne me quittait pas des yeux :

— Je crois que Mariette est un peu touchée, ajouta-t-il.

Et cette fois il me tendit l’appareil, que je lui arrachai des mains, en rougissant. Joli réflexe de penser d’abord à mes tôles ! Au bout du fil la belle-mère, affolée, m’affolait :

— Mariette s’est fait emboutir par un camion, à vingt mètres de la succursale. On l’a transportée à Saint-Louis pour la radiographier. Ce doit être sérieux. J’y cours. Gab ramassera les enfants à la sortie de l’école.

Les Guimarch, en cas de coup dur, dramatisent, mais s’organisent. Je sautai dans un taxi, appelé en hâte, en songeant que sur ce point ils étaient bien précieux. J’étais, moi, comme je suis toujours dans ces cas-là : sonné, coupable, envisageant le pire, déjà seul et voyant se serrer quatre mioches autour de moi. Je pressai le chauffeur. Devant la clinique je lui jetai un billet de mille sans attendre la monnaie. La tourière m’expliqua où je trouverai la blessée. Je me trompai de pavillon… Tout ça pour découvrir finalement Mariette rose, calme, bien vivante, affichant cette étonnante aisance qu’ont dans les lits de clinique les femmes habituées à y perdre leurs entrailles. La belle-mère était là, tirant la couverture, avec soin.

— Dieu merci, il n’y a pas de casse, dit-elle. Seulement une foulure.

Je crus qu’on me rassurait, je voulus voir, je rabattis les draps, cherchant le pied tordu, déjà emmailloté. Mamoune, Mariette me regardaient faire, avec étonnement. J’allais dire : avec satisfaction :

— Allons, tu n’es pas veuf ! dit ma femme, me crochant du bras, me tirant à elle pour un petit bouche à bouche.

Quand je me relevai, j’aperçus le coup d’œil — alarmé — qu’elle lançait à sa mère. Elle se mordit la lèvre avant d’avouer :

— Tu sais, je suis désolée, la voiture est en piteux état et le pire, c’est que j’étais dans mon tort.

Je lui tapotai la main, magnanime. Dans son tort, Mariette ? Je n’aurais pas su dire pourquoi j’étais soulagé qu’elle le fut.

1967

1

La dernière conférence, au club, nous a été donnée par un doux nationaliste local, qui parlait des gloires de l’Anjou. Nous avons eu le roi René ; nous avons eu Proust, pas le bon, pas Marcel, mais Louis : un des fondateurs de l’analyse par voie humide, le premier à isoler le glucose. Nous avons eu David et Ménage et Chevreul et Falloux et Bodin. Nous avons eu trois maisons capétiennes, allant ceindre couronne en Angleterre, en Provence, en Sicile, en Hongrie… Sur nos places publiques tout cela fait du bronze que les passants, molles Andegavi, ne remarquent même pas.

J’en suis un : vivant comme eux un petit présent, soumis à la pendule. Les jours font des semaines, les semaines font des mois, les mois des années : cette absurde évidence a besoin de rabâchage, car c’est nous qui nous y rabâchons. Quand il n’y a plus de dates dans la vie d’un homme, y a-t-il un homme dans la suite des dates ? Je suis entré en quarantaine ; et le mot a deux sens. Je suis dans ce qu’on appelle la force de l’âge. Quelle force ? La seule que je me reconnaisse, parce qu’elle me crève les yeux, c’est de savoir supporter mes faiblesses. Ce genre de qualité me paraît répandue.

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