Hervé Bazin - Le matrimoine

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Le matrimoine» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1967, ISBN: 1967, Издательство: Éditions de Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le matrimoine: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le matrimoine»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

Le matrimoine — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le matrimoine», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il se lève, tire sa montre — un oignon d’or, à l’ancienne —, la consulte et conclut :

— Bon ! Fils, je ne suis pas capucin, rentrons le prêche, puisque tout rentre dans l’ordre.

Je me lève à mon tour. Je demande :

— Elle n’a rien ajouté pour moi ?

— Si, dit Tio, qu’elle regrettait de ne pouvoir te dire adieu. On la comprend. Tu serais venu, les yeux, la bouche, les mains et le reste en avant ! Dans votre situation la meilleure scène est la plus courte et la plus courte est celle qu’on ne fait pas… C’est bien à cinq heures que tu plaides ? Je te laisse.

Il fait trois pas, mais ce n’est qu’un faux départ. Il se retourne :

— Un mot, encore. Pour ne rien te cacher, il était temps. Rue des Lices, on commence à penser. Ton beau-père me disait hier : “Je me demande ce qu’a mon gendre.” J’ai plaidé le surmenage ; mais il n’a pas semblé convaincu. J’ai ajouté que sa fille aurait peut-être intérêt à faire un effort de conjugalité mais, là, il n’a pas semblé comprendre. Pourtant ça crève les yeux, tu n’as pas tous les torts. Je tâcherai de coincer Mariette, un de ces jours, de lui parler sérieusement. Sois tranquille, je ne lui raconterai rien ; elle aurait pour toujours ce squelette dans le placard ! Mais je lui sonnerai les cloches : elle ne se tient plus, elle ne s’habille plus, elle tourne à la dondon qui ne vit que pour le lardon. Ces bonnes femmes ! Ça croit toujours que leur lit de noces sera le même que leur lit de mort. Elles sont montées une fois pour toutes dans le train et ne se doutent plus qu’en face il y a du paysage. Tu n’as pas sauté. Mais tu te penchais. E pericoloso sporgersi !

Le voilà qui démarre, ajoutant sans se retourner :

— À propos de ta femme, évidemment, le plus difficile, ce sera que tu lui pardonnes de l’avoir trompée ! Et que tu veuilles bien l’aider : à quoi bon faire un effort pour rester séduisante, si personne ne vous regarde ?

Il s’en va. Son pas sec disperse du gravier.

6

Vous l’auriez vu, les premiers jours ! Il passait au greffe ; il montait chez le juge d’instruction ; il déposait une requête ; il débitait ses arguments au tribunal civil, il travaillait du bras pour secouer cette salade ; il disait bonjour, il disait bonsoir avec la gravité qui convient aux salles des pas perdus ; il grattait Abel ; il lui allumait une cigarette ; il le menait aux lieux ; il le déshabillait à onze heures ; bref, à l’humeur près, aussi morose que l’appétit, il se conduisait bien, M e Bretaudeau.

Mais dessous il était moins joli. Il avait la cervelle pleine d’images scabreuses. Ce slip arachnéen qui tenait au creux de la main ! Cet écusson noir, blason dont tout le nu semblait n’être qu’un portant ! Le regret donne du dépit, le dépit de la colère, la colère du mépris : c’est une ressource. Il insultait l’objet, il cognait dans sa tête des mots contre des mots. Une fille trop bien tournée pour ne pas tourner mal, rencontrant un adulte ne craignant pas l’adultère, qu’est-ce que cela peut donner ? Ce que, apparemment, cela avait donné, ce que dit le rébus qu’on n’explique pas aux dames :

Son T L Son .

Eh, bien ! non, mes amis, ce n’était qu’un prologue ! La pucelle, la mamma ne sont pas seules à mériter la bienveillance des deux. Il y a de saintes salopes qui au sein du péché vous montrent d’un doigt pur le chemin du devoir.

La semaine passée, je m’étonnai un peu de mes réactions. Cette façon de raisonner comme un tambour, pour une rage de baguette, montrait assez où le mal se situait. Quand le cœur y va, il bat d’autres chamades. L’oncle militaire, prudent célibataire, donc plutôt déserteur des choses du foyer, ne cessait de s’en faire l’ange.

Il téléphonait :

— Ça va ? Pas de jaunisse ? Bon, tu sais, plus j’y repense, plus je trouve que la chère disparue te rend un fichu service. Son départ fait jaser. Un quidam, l’ayant vue dans ta blanche DS, l’a rapporté rue des Lices. Ne crains rien. Ils ont haussé l’épaule. La seule chose que les bourgeois aient retenu de l’Écriture, c’est qu’il faut éviter que le scandale arrive. Surtout après coup ! Dors tranquille.

Je cessai de dormir, évidemment. Quand une disgrâce nous hante, rien pour nous en distraire ne vaut la menace d’une plus grande. Cette homéopathie, vieille comme le monde, me redonnait du goût pour ce que j’avais négligé. Mariette savait-elle ? Que lui avait-on dit ? Elle me semblait différente, plus chiche de regards, plus riche de silences et comme cherchant à disparaître dans l’affairement ménager. Je réfléchissais. Dans un sens, oui, le vrai désastre m’avait été épargné. Et quelque chose de plus : si les commencements de l’aventure sont ce qu’elle a de plus délicieux, sa fin et surtout les commencements de cette fin sont ce qu’elle offre de pire. Ce corps à corps parfait, ce retour en jeunesse (si rare, expliquant tout de mon acharnement), il aurait aussi fini dans l’habitude. Rien ne sauve la féerie de la série. Ne savais-je pas, depuis douze ans de mariage, ce que devient l’instinct : dans cette institution ? Malgré tout ce qu’elle rassemble pour retenir le bonhomme, malgré ce que l’amour — quand il joue dans la pièce — peut lui donner de sacré. Cher Abel ! ne crois pas qu’avec A, ce serait toujours resté du dessert ; ce serait, comme avec M devenu de la soupe. Plus de dessert, voilà le châtiment. Il aurait pu être pire. Au lieu de te larguer, elle pouvait t’entraîner, tirant sur ton propre harpon, si gaiement enfoncé en elle ? Tu suivais. Se refaire comme un serpent change de peau, changer de vie, de ville, d’amis, d’habitudes, ça se fait ; il y en a qui osent ; il y faut de la vitalité, celle-là même qu’on a, toute fraîche, à vingt-cinq ans. L’avais-tu ? Au lit, oui. Mais debout ? C’est debout, qu’il faut avoir les reins solides, pour nourrir deux ménages : l’ancien, dont les cinq bouches sur cinq pensions seraient restées grandes ouvertes et le nouveau, par qui ta race peut-être en une autre Guimarch (remarque-le bien ! Guimarch, aussi) se serait, toujours à tes frais, encore multipliée. Non, vraiment. Annick était pleine de bon sens.

Au bout de quinze jours, Mariette se taisait toujours. Je promenais sur des souliers cirés (bien cirés : notons ce renouveau) un homme à l’air si calme, si proche des siens, que nul soupçon (sauf preuve ! mais la preuve était loin) n’en pouvait plus entamer l’apparence. Tio suivait de près les choses. Il vint me retrouver au Palais :

— Je ne sais pas ce que complotent les Guimarch. Ils ont tenu ce matin, chez eux, une sorte de conférence. C’est Mariette qui me l’a dit. Mais pour autant que je sache, leurs conseils se recroisent avec les miens. Oui, moi, je l’ai enquiquinée tout l’après-midi. L’exemple de Reine, celui d’Éric ont du poids. Je ne serais pas étonné, mon salaud, de te voir bénéficier d’une frousse bienveillante !

J’allais surtout bénéficier de la mienne. Ce même jour, comme je rentrais à pied, faute de voiture — ma DS était au garage, pour vidange — je tombai rue d’Alsace sur Darlieu, un camarade de licence, tout à fait oublié. Il me reconnut le premier, ce qui me flatta : je n’avais donc pas changé. Puis j’éprouvai, accrue, la même gêne que devant Odile : lui, il était méconnaissable, devenu quelque chose comme son propre père. J’acceptai mollement son apéritif, en refusant durant une heure de tenir pour mon contemporain ce roquentin aux yeux en cloque, au menton piqué noir comme un croupion de poulet et qui bavait des confidences. Il était marié avec la fille des Biscuiteries de Chantenay. Tu sais les petits sablés. Moi, je lui en ai fait six. C’est trop. Comme je dis toujours, même pour un fabricant ce n’est pas du gâteau ! Agent général chez son beau-père, il s’occupait des ventes secteur ouest. Ma licence je l’ai mise dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus. Il venait de s’acheter une Lancia. Un peu pour les clients, surtout pour les clientes, tu me comprends. J’ai en ce moment une petite Malouine… L’ennui, c’est que de Saint-Malo à Nantes, ça fait une trotte. Il tenait à passer la fin de la semaine chez lui. J’aime bien ma femme, remarque. Les gosses aussi. Ce n’est jamais folichon, mais deux jours sur sept ça va, je me résigne aux pantoufles. Un minable ! Sa femme je m’en fichais, je ne la connaissais pas ; je n’éprouvais pas l’embarras que nous inspire, à défaut de morale, le dérangement du puzzle où nous nous insérons. Mais il était vraiment trop satisfait de lui, en restant insatisfait de tout. Il me dégoûtait. Je lui laissai l’addition sans remords.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le matrimoine»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le matrimoine» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le matrimoine»

Обсуждение, отзывы о книге «Le matrimoine» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x