Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Moi, je bous, en silence. J’en ai assez. J’en ai assez. Je suis en pleine révolte, mais aussi en pleine confusion. Jusqu’ici ma vie, elle était ce qu’elle était ; elle avait quand même une certaine unité. La voici divisée. Je m’en veux, et comme dans cet état j’en veux à tout le monde, je dois être assez odieux.

Je dois même l’être tout à fait. Mariette dit je ne sais quoi. Je songe, je ne réponds pas. Elle s’énerve :

— Mais enfin tu m’écoutes ?

C’est vrai, je n’écoutais pas. Nous n’avons pas, nous n’aurons pas d’explication. À force de ne pas m’entendre avec elle, la dispute elle-même est dépassée.

Mariette, je ne l’entends plus.

Je ne la vois plus. Elle passe. J’oublie de tenir la porte.

Je ne la sens plus. Les baisers mécaniques repoussent comme la barbe. Sur le tout je passe le blaireau. On se rase tous les jours.

Je me tais, mais je griffonne : sur mon carnet de notes que cette fois j’ai mis sous clef :

Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. Mais le mariage, vous êtes censé l’avoir entrepris dans l’espérance ; c’est anormal, s’il ne réussit pas, d’être requis de persévérer.

Ou encore, en juriste :

Seuls les vices antérieurs au consentement sont pris en considération pour un jugement de nullité. Et pourtant le plus grand vice du consentement, c’est le temps, qui en détruit les motifs. Ce oui passé, dépassé, où le mort tient le vif, où celui que je fus s’est engagé pour celui que je suis, voilà qu’il devient ouais !

Et même :

Elles crient : mon tout ! Elles pensent : mon toutou.

Il advient que je me trahisse. Quand la hargne s’amuse, elle donne ainsi le change. Bête à tuer, méchante, laide, boiteuse de surcroît, la vieille guenon du procureur lui inspire des pitiés.

— Une femme dans cet état, dit Tio, ne se recase pas. Il faut bien qu’il la garde.

Je m’exclame :

— Merde ! Le mariage n’est pas un hospice.

On reparle d’Arlette. On lui aurait déniché quelqu’un. Je murmure :

— Sainte Agamie ! Priez pour lui.

Je pousse un peu, mais pas tellement. Chacun de nous pour soi-même est, sans le vouloir, bien plus cruel que l’autre. Comme les maths à Centrale, la niaiserie à la maison triomphe, cuculise tout. La négligence augmente. L’indulgence faiblit. C’est Mariette qui maintenant dit de Simone :

— Tout de même elle exagère !

Gab approuve, qui jadis fut gonflée avant l’heure. Les femmes ne sont indulgentes que très jeunes, quand elles espèrent tout, ou très vieilles, quand elles ont tout eu.

Mais à part mince morale étroite.

L’attention ne l’est pas moins, du reste. Mariette pointe le doigt vers ma pomme d’Adam :

— Tu as vu ?

J’ai vu. Fripure du cou, patte d’oie, quand approchent les quarante, nous datent sans rémission. Mais moi, au moins, j’ai une cravate.

Je n’en dirai rien : un homme supporte ces sortes de remarques ; une femme jamais, même si elle les provoque. Et quand changeant de direction son doigt pointera vers mes chaussettes (c’est sa façon de me chanter l’air du roi de Danemark) je ne lui dirai pas non plus qu’en fait d’effluves, trop souvent, les siens sont justiciables d’un autre lied :

Quand vous toussez, ma mie ,
Quand vous ouvrez la bouche
Faut avoir vu les mouches
Tomber sur le tapis !

Soyons bon : ce n’est pas de sa faute si elle a mal à l’estomac.

Étroite, étroite en tout, je vous dis. L’univers vient à elle, pour sa distraction : ça s’appelle la télé, c’est en forme de boîte. Mariette est devant, le chat sur les genoux (ce chat récemment offert par Gilles et qui partage avec elle un relécheuse propreté, une bonhomie de velours servant d’étui à griffe, un empire de cent mètres carrés).

Mais nous n’allons point éclater sur le monde. Au contraire. Rien de tel que la boîte pour nous resserrer, pour nous bloquer autour. Le cinéma, le théâtre, le concert, le stade obligent à se déplacer, font rupture. La boîte, non ; elle s’apparente à toutes les autres dont Mariette tire légumes secs ou produits ménagers. L’image est aussi un produit familier. Quand de Caunes apparaît avec son chien, il paraît que le chat s’inquiète. C’est une jolie coïncidence que Pimprenelle ait pour frère un petit garçon qui s’appelle aussi Nicolas. Seuls ceux qui manquent d’imagination s’étonneraient de voir le nôtre, extasié devant son double, sous l’apparence de Thierry la Fronde, que son frère, harnaché en Zorro, ne songe pas pour l’instant à provoquer. Le général d’ailleurs va passer, le général passe, qui s’adresse personnellement à Mariette — là, dans la pièce — et la remercie d’avoir voté pour lui, comme toute la ville (au premier tour un peu accrochée par les dents de M. Lecanuet). Et maintenant, circenses ! Le cirque est tout petit : c’est le rond de famille. Mariette est au milieu et, selon le jour, regarde des Ricains étriper du Vietcong, des provos casser des vitrines, des serpents déglutir des gerboises, des gangsters rafler des lingots et le pape, urbi et orbi, bénir la planète où se succèdent raz de marée, incendies, éruptions, viols, assassinats, chutes d’avion, déraillements, que “nos envoyés spéciaux” ont filmés pour meubler, tricoti-tricota, la petite séance du soir. La seule terreur, c’est le carré blanc. Oh la la, au lit, les enfants ! Voir tant de gens couchés morts, passe ! Mais une dame bien vivante couchée près d’un monsieur qui ne serait pas son mari…

Puisqu’il est question d’eux, parlons-en, des enfants ! Et soyons francs : j’en ai le menton qui tremble. La force de Mariette est là ; et ma faiblesse. Je le sais : plus je manque, plus elle les tire à elle. Ce ne sont plus des bébés, mais il lui faut conserver des mignons. Ma mère me disait lorsque j’avais sept ans :

— La véritable enfance tombe avec la première dent de lait.

D’après Mariette j’ai mal entendu : c’est avec la dernière. De sept à douze ans, ça fait une différence ! Je proteste. Sur le sujet je peux être très agressif. L’éducation Guimarch, si je n’y mettais bon ordre, ferait de mes fils des Éric et de mes filles des Reine. Voilà des enfants qui n’ont jamais faim à dîner : parce que Mariette les laisse pignocher dans les placards. Qui ont tendance à faire les intéressants : parce qu’on admire leurs numéros. Qui ont du retard à l’école : parce qu’on a tellement bêtifié en leur parlant la langue dada qu’ils ont du mal à parler français. Qui n’ont pas d’amis : parce que Mariette les trouve tous impossibles (Henry, voyons, le dernier de la classe ! Marco, un petit mulâtre ! Solange, la fille d’un garçon boucher !). Qui sautent sur le blanc de poulet, le quignon du pain : parce qu’ils choisissent d’abord. Qui ne font rien à la maison, même pas leur lit, parce que Mariette met un point d’honneur à les traiter en princes. Qui acceptent seulement de faire des commissions : parce qu’elle les laisse prélever sur la monnaie de quoi s’acheter bonbons et surprises. Qui la tyrannisent à tout propos, ne savent pas la laisser un instant tranquille : parce qu’elle les habitue à abuser d’elle. Qui sont peureux, timides, pleurards : parce qu’enjupés, privés des bonnes bosses et des bons bleus, de la petite expérience du risque indispensable à la croissance mentale… Seigneur ! Il paraît que les hommes n’y entendent rien et particulièrement les Bretaudeau, race jusqu’alors peu prolifique, donc sans expérience. Les très nombreux Guimarch, forcément, ont cette expérience : un peu moins que la poule, sans doute, qui doit la posséder pleinement, puisqu’elle pond deux cents œufs par an. Je veux bien. Mais je constate que tout le temps, chez moi comme chez Éric, les femmes se font avoir.

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