Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Merde ! dit Gilles, menacé dans son prestige.

— On allège ? fait Annick, qui sans attendre la réponse pique une tête.

Je me retrouve dans l’eau. Le banc, sortant de la mer à quarante mètres de là, devient plagette entre deux rochers. La petite va, grenouillant de la brasse, crachotant, se retournant pour me voir, dans son sillage, battre un aimable, mais non foudroyant crawl. Très vite nous avons pied, nous arrivons au sec. Gilles serre la toile, pour éviter de donner de la prise au vent. La mer monte, qui va redonner du fond. Il n’y a qu’à attendre. Un îlot vide et dessus, acclamée par les mouettes, cette sirène ruisselante, au deux-pièces collé sur de perçantes pointes, sur des hanches hardies, en vérité le malheur est mince ! l’inexpérience de Gilles ne mérite pas de reproches. Nous nous regardons, nous éclatons de rire.

— Qu’est-ce qu’il y a dans cette île ? demande la naufragée.

Voyons, voyons. L’exploration me hante. Il y a des rochers et encore des rochers dont le chaos, propice à l’escalade, permet d’offrir la main. Il y a de l’autre côté, en contrebas, pour nous rendre invisibles, d’étroites terrasses semées de touffes d’armerias. Annick se penche pour en cueillir. Voilà un mois que je respire plus court, près d’elle. Dans ce décor sauvage je me sens tout primitif. De ma vie je n’ai eu plus forte envie de plaquer une fille à terre, de l’y accointer, bon gré mal gré, au bénéfice du poids. Une occasion pareille, dans cette tenue, sous ce soleil, est-ce que ça se représente ? En moi le robin, qui sait le viol plutôt cher en assises, retient faiblement le robinson. Annick se relève, sautille plus avant, s’arrête, met un doigt sur la bouche. À quelques mètres, grise et blanche, une mouette couve à même le sol. J’approche. Me voici derrière la petite cousine, ami, ami, observant la nature, les mains posées sur deux épaules qui sont rondes, qui sont lisses et sur quoi les doigts glissent comme ça, machinalement, faisant lever un frissonnant grain de peau :

— Hé, dis donc, toi ! souffle la gosse.

La voix est molle. Le sein est dur, dont ma main droite prend la mesure, tandis que l’autre, déjà plus bas… Ronsard a très bien dit la chose. Soit bénie la bretonne appétence qu’éveille si vite le bel art du toucher !

— Tu n’y penses pas ? Tu es…

Fou, chérie, fou de toi. Bouche gobée, le petit visage bascule, qui plus que jamais ressemble à celui de Mariette, pucelle. Plus beau, plus net que le sien, le buste suit, prolongé par ces longues jambes qui se dessoudent. Maître, rassurez-vous : vos collègues n’auront pas à plaider les circonstances atténuantes. Cette enfant, la voilà déjà qui le chante, son consentement, qui étire la plus jolie plainte du monde. Elle dit bien mieux que oui, cette foudroyante ardeur, à bien peu de filles donnée, qui arque celle-ci au mieux de la flèche, qui la fait haleter, secouer la tête, les yeux mi-clos, les cheveux mêlés à l’herbe et les bras en étau.

— A-bel ! An-nick !

Sur deux tons le pilote nous rappelle. J’achève moins bien ce qui fut mieux commencé. Il faut quitter Cythère. Annick se redresse :

— Ça, alors !

Elle a de la gratitude dans l’œil, mais aussi de l’étonnement, peut-être de l’inquiétude. Si douée qu’elle soit pour cette sorte de surprise (ce qui reste à prouver), elle doit comme moi soudain se ressouvenir de ce que nous avons un instant oublié : je suis le gendre de son hôte, le mari de sa cousine, le père de quatre enfants et en commençant tôt j’aurais, à la rigueur, pu être aussi le sien. Ça, alors ! répète-t-elle, tandis que, dernière privauté, je l’aide à relacer son slip dont le cordon a souffert. Il y a quinze ans, en pareil cas, Mariette aurait certainement murmuré : que vat-tu penser de moi ? Mais cette génération a le ventre innocent. Gilles crie toujours :

— A-bel ! An-nick !

— Allons-y, dit la petite, Gilles se ferait des idées.

Retâtant un peu tout, vite, en propriétaire, je l’embrasse profond. Sans les échos qui de roc en roc ressassent nos prénoms, je la doublerais sûrement. Mais elle me repousse, se relève et se met à courir. Du haut de la falaise nous revoyons le Miclou, qui bouchonne plus loin et se garde d’approcher. Gilles fait de grands gestes impatients. Annick plonge :

— Cent mètres, nage libre !

Nul ne battra l’autre. À mi-chemin, braquant vers moi une tête aux cheveux collés, Annick dit rapidement :

— Écoute, Abel, je ne veux surtout pas d’histoires avec Mariette.

J’entre dans un rouleau. J’en sors. Je murmure :

— Quand seras-tu à Angers ?

Mais elle ne répond pas. Nous sommes trop près. Gilles, qui jette de la corde, me regarde d’un drôle d’air.

Nous irons virer au phare, et sages, nous rentrerons ; et sages, nous resterons, tout le soir, dans la gentillesse générale, plus irritante que rassurante. Pour délivrer mes yeux, qui ne savent où se poser, j’irai me coucher tôt.

Mais quand Mariette aura sur le dos de la chaise rangé ses petites affaires, quand elle se sera endormie, je me relèverai doucement pour aller me regarder dans la glace du cabinet de toilette. Je ne suis plus un minet. Mais je me tiens. Du garçon il reste bien plus dans l’homme que de la fille il ne reste en sa femme. Et me voilà dans la chambre en train de guetter le sommeil de la mienne. Ému. Divisé. Exalté par la chose. Effrayé par la suite. Le rein plus joyeux que le cœur. Tu sais, chérie, je ne sais pas ce qui m’a pris : cet après-midi je me suis envoyé ta cousine. Et je ne sais pas ce qui lui a pris : elle ne s’est pas défendue. Est-ce un accident ? Est-ce un miracle ? Je n’y comprends rien. Pour le ménage à trois, je ne suis pas partant. Dans l’envie que j’avais d’elle, dans l’envie que je garde d’elle, tu n’es pas étrangère. Est-ce bien toi, là, qui dors ? Est-ce encore toi ? C’est affolant, cette impression de ne pas t’avoir trompée, mais doublée, de perdre ce que j’y gagne en te voyant respirer. C’est affolant d’être en même temps exaspéré par ta chaleur, par ton odeur, par la quiétude imbécile de toute cette maison, par l’obligation où je suis d’être ici, en pyjama et non en bas, sous la tente, avec une petite fille nue, pour qui je me sens prêt à tout foutre en l’air, à tout recommencer.

1965

1

Dieu merci, les femmes ont la paupière lourde. Telle croit encore aux candeurs de sa fille, depuis longtemps rodée ; et toutes, fort trompées (les sociologues assurent que c’est à 60 %), l’ignorent le plus souvent.

Le témoin gênant, c’est moi. Je supporte mal la confiance que je ne mérite pas. Je ne supporte pas mieux l’idée d’être seul en faute. Je me cherche des raisons. J’en trouve. Si je me suis donné de l’air, c’est parce que j’étouffais. Il y a de ça, du reste : tromper la femme dont on se sent prisonnier, c’est une ressource pour se prouver qu’on est libre ; libre au moins de la braguette ! Des remords par bouffées, j’en ai. Mais comme ils sont récents, les griefs, plus anciens, les excusent, les noient.

La situation n’a pas changé. Au contraire, elle s’aggrave. Elle ne peut que s’aggraver. En ce moment, il faudrait… Ah ! c’est facile à dire ! Il faudrait qu’elle m’assaille, ma femme, de gentillesse : je ne pourrais pas tenir et trouver, comme je le fais, dans le quotidien, un prétexte morose. Mais pourquoi Mariette ferait-elle un effort ? Elle s’aperçoit de peu de chose. Je m’absente de plus en plus ; je plane ou je suis cassant ; je dois être aigri par l’insuccès, les charges, la jeunesse qui s’en va. Je suis un homme, quoi ! Gloussant ferme, chaque jour davantage, elle s’enfonce dans le nid de poule.

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