Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Les calanques de Piana, l’Incudine et le mont Cinto vont-ils encore une fois resurgir, corser l’épithalame ? Dieu merci, ma mère, pas plus que moi, n’est portée sur la mandoline. Grésillent quelques mots. Coupée dans son élan, Mariette souffle :

— Bien, ma mère, je vous passe Abel. Il voulait justement aller vous voir.

Elle me passe le récepteur, mais garde un écouteur. Au bout du fil, il y a cette voix, si différente de celle de ma femme, cette voix calme, inusable, dont l’accent vieil-angevin amortit les syllabes. Oui, dame ! J’ai envie de vous embrasser, mes enfants. Mais non, non, à peine rentrés, vous avez certainement trop à faire pour monter à la Rousselle. Tante doit justement descendre dans l’après-midi pour une livraison et ta mère pour faire voir sa cheville à la clinique Saint-Louis. Dix fois rien, mon petit, une enflure, mais qu’il ne faut pas laisser tourner à la podagre. Nous passerons tard. Et nous remonterons très vite, avant le dîner. À tout à l’heure.

C’est tout. La ligne est libre. Je n’ai même pas eu le temps de placer un mot. Si je ne connaissais pas ma mère, si je ne savais pas qu’à son avis “fusion se passe d’effusion”, qu’elle a horreur de monter ses sentiments en épingle, je trouverais cette économie sévère. Pourtant elle m’enchante. Ma mère, votre pudeur vous hausse. De vous à moi prévaut l’intensité discrète. Et si de la bouche et des mains, envers celle-ci que vous n’avez pas faite, je me montre prodigue, cela vraiment ne vous enlève rien. Elle a repris l’appareil, votre bru. Mise en appétit, elle appelle, de notre 60.87 son 42.95, pour un jumelage qui sera sûrement suivi d’innombrables autres. Elle pose sur l’ébonite un mimi sonore, elle dit : C’est moi, Mamoune, tu as entendu ! Je te faisais la bise. Rien de neuf, non, nous venons seulement de recevoir un coup de fil de la belle-mère… Ah, non, maman, la belle-mère, ce n’est pas vous ; c’est la dame à qui l’on parle. À qui l’on parle si longuement que mon thé sifflé, mes chaussures lacées, mon pardessus boutonné, Mariette n’aura pas cessé de lui débiter des mignardises.

— Il est neuf heures, chérie.

L’appareil avance vers moi, m’entoure de fil et de tendresse. Va, chéri, va… Non, Mamoune, cette fois c’est Abel que j’embrasse. Il file au Palais. Ne raccroche pas. J’ai encore un tas de choses à te dire. Et d’abord quand te voit-on ?

Quand ? Mais tout de suite. Lorsque je reviendrai, à midi, ce sera chose faite. Mariette dira d’abord :

— Gilles m’a envoyé vingt roses.

Puis, aussitôt, mélangeant ceci à cela :

— Maman est passée en courant, pour voir. Elle revenait de chez Gab… Il est merveilleux Gilles. Il n’y a que lui à y avoir pensé.

En courant, en revenant de chez Gab. Nous sommes déjà dans le circuit. M me Guimarch revient toujours de chez quelqu’un et passe chez vous, par hasard, dire un petit bonjour. M me Guimarch tient son affaire et tient la ville en même temps.

— Tu as eu de la chance. Sans elle je ratais la béchamel, reprend Mariette.

Comprendre : M me Guimarch a fait la béchamel (au poivre blanc : signe de compétence) qui accompagne les moules. Son bachot en poche, avec son mouchoir par-dessus, Mariette s’était vaguement inscrite aux cours de C.C.C.P. (sigle tout ce qu’il y a de plus français, du cours de Coupe-Couture-Cuisine-Puériculture). Elle l’a vite séché, comme tant de filles à maman, anxieuses de convoler, mais incapables de croire que, femmes dans un ménage, elles seront pratiquement des femmes de ménage. Éblouie par des ongles de princesse, M me Guimarch, qui glorieusement touche à tout (et qu’une bonne délivre de la plonge), entend non moins glorieusement que ses filles ne touchent à rien. J’imagine qu’elle s’est, in extremis, inquiétée du résultat. Merci. Le plat du jour est, grâce à elle, très comestible. Au surplus, pour assurer qu’il n’y a pas trop de sel dans les salsifis, je ne saurais en reprendre : je n’ai pas le temps : je plaide à l’ouverture. Je repars.

Poussant mon Aronde, grillant le feu du boulevard du Roi René, je rentrerai malgré tout assez tard. Peu fier, car mon client a écopé du maximum. Mais curieux de voir enfin réunies ma mère, ma tante, ma femme, ou pour mieux dire, dans l’ordre, comme au tiercé, ma mère, ma femme, ma tante, ou pour mieux dire encore sans chercher de classement, le féminin de ma vie, ma douceur en trois robes.

J’ai ma clef, j’ouvre, mais une fois dans le salon je vois du premier coup qu’il m’en faudrait une autre pour ouvrir ces visages fermés. Les sentiments ne sont pas triangulaires. Ceux que nous aimons ne s’entr’aiment pas forcément. Il n’y a de souriantes que les roses de Gilles, dans un vase. M me Bretaudeau, polie, reçoit M me Bretaudeau. Et voilà que moi-même, effrayé, je me guinde et j’en remets :

— Tu n’as rien offert à maman ?

— Tu penses bien que si ! fait aussitôt ma mère, assise, mais non adossée, vraie Notre-Dame en noir, comme toujours austère et bienveillante.

— Mais tu sais que nous ne prenons jamais rien entre les repas, dit la tante, son exacte réplique (je ne l’appelais pas pour rien, enfant, tante Pareille).

— Et puis franchement, reprend ma mère, le porto que je t’ai laissé ne vaut rien.

L’œil gris, sous les cheveux gris, s’éclaire de malice. Ouf ! On se moque de moi. J’aime mieux ça. J’approche, je me penche, je suis baisé sur une joue, je suis baisé sur l’autre, sans plus. Mariette au milieu vient apposer son sceau. Puis je m’assieds, l’attirant sur mes genoux pour la déraidir. Ma mère enchaîne :

— Les oreilles ont dû te corner : nous parlons de toi depuis une heure. Je ne sais pas si nous avons intéressé Mariette, car nous avons surtout parlé d’un petit garçon…

— De toute façon, continue la tante, ce n’était pas une blague à faire à une jeune femme que de lui amener deux marâtres d’un coup !

Mariette sourit, mais ne se détend guère. Cette gentillesse ne la bouscule pas. Je vois M me Guimarch en semblable occasion. Je la vois d’autant mieux qu’elle m’a raconté elle-même comment elle accueillit Gabrielle arrivant — toute ronde — de Cahors : La confusion même, cette petite ! Pas d’yeux pour oser nous regarder. Alors je lui ai dit : voyons, Gab, ne faites pas la gourde, je suis la grand-mère de ce que vous avez là… Directs, les Guimarch. Massifs et par là même attirant vite les gens dans leur orbite. Pour une fille de leur clan, notre réserve doit sembler languissante. Problème à méditer. Mais déjà le pansement, qui gonfle le bas de ma mère, m’inquiète davantage :

— À propos, qu’est-ce qu’ils vous ont fait, à Saint-Louis ?

— Ils m’ont retiré une épine.

— Une épine de ton acacia, précise la tante. Elle avait au moins deux centimètres. Ta mère a marché sur une branche tombée dans l’herbe.

Et soudain nous quittons la ville. J’avais raison, je t’ai toujours interdit d’y monter, tu y montais quand même. Oui, pour cueillir ces grappes de fleurs blanches, dont nous faisions des beignets. Tranquillise-toi, je ne vais pas le faire couper pour si peu. Ça me navre bien assez de voir mourir le cornouiller. Il ne s’est pas remis de la foudre. Nous sommes à la Roussette, la maison de vacances, la capitale. Mariette bat des cils. Pour elle au contraire la rue des Lices est le centre du monde ; la bicoque de Montjean n’est qu’un poste de pêche, une cabine où se mettre en maillot pour piquer dans la Loire. Quel intérêt ont ces histoires de dahlias, de prunes et de lapins ? On passe en revue tous les voisins. C’est un cancer qu’a la mère Jeanne. Tu sais que nous avons changé de facteur. On arrive forcément à Gustave, le chef-jardinier, un vrai saint Fiacre, qui bêche, bine, serfouit, taille, butte, pique et empote comme on ne le fait plus. Hélas ! il atteint l’âge de la retraite et nous ne trouvons personne pour le remplacer. Quant au commis…

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