Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Par ici, le mariage Guimarch !

Et c’est ainsi pour tout Angers. Dans la bouche des gens, Mariette n’est pas celle qui a épousé le jeune Bretaudeau. Elle demeure la fille des bonnetiers. Mais moi, je suis, vous savez bien, celui qui a épousé la seconde Guimarch. Le nombre va au nombre ; et les amis, les clients, les fournisseurs, les relations, la Chambre de Commerce, c’est un grand cercle Guimarch dans lequel, je le crains, le petit nôtre est faiblement inscrit.

Mariette dort de plus belle. Sa respiration rythme la nuit. Je l’entends, je l’entends moins, je ne l’entends plus, je l’entends de nouveau. Les choses commencent à s’enchevêtrer, à devenir confuses. Je me sens tout à fait tendre. J’essaie de respirer à la même cadence. Qu’ils soient trop, qu’il soient aussi trop ce qu’ils sont, tant pis ! Je veillerai. Elle m’aime, elle comprendra. Ces années que nous allons vivre… Oui, l’important n’est pas de savoir comment, mais de savoir combien. “De toute façon, disait Tio en riant, un amour éternel, pour les statisticiens, ça se ramène à la durée moyenne du mariage qui était jadis de quinze ans, qui est aujourd’hui de quarante-cinq.” Un demi-siècle est devant nous.

La nuit s’épaissit. Je m’enfonce. Je me serre du bon côté, où, sans cesser de dormir, on m’accueille. Ma joue est contre le sein gauche de Mariette. J’en sens la pointe, si ferme que je me demande si ce n’est pas plutôt un bouton de pyjama.

4

Elle a dormi. J’ai dormi. Nous nous sommes réveillés l’un près de l’autre. Puis l’un dans l’autre. Et nous voilà tout de même sur nos pieds. Mariette qui, tout à l’heure, semblait un peu perdue parmi les boîtes, les pots, les flacons de la salle de bains — au contenu pour elle incertain — fouille maintenant la cuisine à la recherche d’ustensiles qui lui soient familiers. Elle fait ce qu’elle peut. Mais rien n’est à la place où elle attend les choses ; et les choses ne sont pas ce qu’elle espérait d’elles.

— Ce vieux clou ! dit-elle lorgnant la cuisinière.

Ce monument de fonte noire, avec sa fontaine de cuivre et ce four fendu, dont ma mère tirait tartes et gigots (leur goût de fumée, je ne le sentais plus), j’admets qu’il est bon pour la casse. Mais il paraît que le réchaud ne vaut pas mieux. Et quoi ? Est-ce possible ? Nous n’avons pas d’allume-gaz ! Mariette se rabat sur une grande boîte de la Régie au frottoir écorché, humide. Deux allumettes refusent de prendre. La troisième accepte. Enfin, sur une flamme un peu jaune, l’eau se met à chauffer. Mariette va bousculer des tasses, dans le buffet ; elle en choisit deux, les plus belles, que nous réservions d’ordinaire aux invités ; elle pousse les autres à droite (là où sans doute on les met rue des Lices) et se retourne vers moi, scandalisée :

— Pas de grille-pain, non plus ?

— Non, nous achetions des biscottes.

Mariette hausse un sourcil. Comme j’enchaîne, proposant de l’emmener, le soir même, au sortir du Palais, dîner chez ma mère, elle murmure :

— On aurait pu y aller dimanche.

— Si tu avais attendu une semaine pour aller chez tes parents, qu’auraient-ils pensé ?

— Ce n’est pas la même chose ! s’exclame la fille de l’autre mère.

Elle rougit, elle se reprend aussitôt :

— Enfin, je veux dire…

La suite, qui ne sera pas formulée, se devine. Fiancée, Mariette était déjà ce livre ouvert, mais écrit à coups de points de suspension. Ses brièvetés ne cessent d’en appeler à mon intuition. Je suis son répertoire de paralipomènes. La voilà confuse à l’idée que je puisse la tenir pour une bru négligente. L’urgence de rendre compte ne lui semble pas s’imposer aussi fort dans mon cas que dans le sien. Elle seule a changé d’état, comme l’atteste la langue qui veut que Mademoiselle devienne Madame, alors que nous restons Monsieur. Madame est un titre professionnel. Pour la fille débutant dans le métier, le plus proche expert est sa mère. Pour le fils, qui exerce au dehors, l’avis de la sienne importe moins. Voilà ce qu’elle a voulu dire, ma femme, et si à mon tour, je hausse un sourcil, c’est que la chose implique toute une philosophie : mariage, artisanat féminin.

— Alors, toujours du thé ? reprend Mariette, voyant que l’eau frémit.

Décidément elle ne s’y fait pas, depuis le petit matin de nos noces. Prendre la même chose (la même chose qu’elle) ce serait si conjugal. Depuis vingt ans encensée par les vapeurs d’un onctueux chocolat, Mariette admet à la rigueur qu’on puisse préférer le café au lait, comme son frère. Mais du thé aux aurores (et du thé que, circonstance aggravante, je bois sans sucre, alors qu’elle montre une folle amitié pour les glucides), c’est lavasse sans vertu. Elle n’insiste pas, néanmoins. Nous marcherons, l’époux à la Théine, l’épouse à la Théobromine. On jette un sachet de Lipton dans la théière (Ô ma mère ! sans l’ébouillanter) ; on le noie ; on garde un reste d’eau chaude pour se touiller un Phoscao.

À table, chéri. Oui, chérie. Faute d’avoir déniché la passette, qui devrait logiquement côtoyer dans le tiroir l’ouvre-boîte et le décapsuleur, Mariette, du bout de sa petite cuiller, extirpe minutieusement deux ou trois peaux brunâtres, qui viennent décorer sa soucoupe. Puis elle boit, à la tasse, soufflant, aspirant de courtes lampées qui lui étuvent la langue, ressoufflant, resuçant, sans craindre ces petits bruits qu’une éducation plus austère m’a interdits dès l’enfance. Je pousse les biscottes de son côté, ainsi que la gelée de groseille, production domestique, mais qui tremble dans un pot triangulaire de Materne, encore étiqueté “Marmelade d’oranges”. Mariette, dès le premier essai, se tartine les doigts :

— Zut ! J’ai oublié les serviettes. Où sont-elles ?

— Dans la commode de la salle à manger, sous l’Affreux.

L’Affreux, c’est mon bisaïeul, un héros de Reichshoffen, portraituré après la bataille, donc après le coup de sabre qui lui trancha le nez. Mariette n’a fait qu’un bond. Je l’entends fourgonner dans les tiroirs, de l’autre côté de la cloison. Pour les refermer, elle tape dessus, sacrilège, ignorant qu’il faut, d’un léger tour de main, solliciter les glissières. Enfin, elle revient avec deux serviettes dépareillées, m’en tend une :

— Eh bien, mon chou ! dit-elle, fondante, en me voyant tout chose.

Le “chou” pomme, il est vrai. Mais il n’avouera pas son ridicule. La serviette que voici, élimée, reprisée, historique, est brodée dans le coin d’un merveilleux A B au point de croix. Justement c’est la femme de l’Affreux, une certaine Amélie Boutavant, née sous Louis-Philippe, qui l’apporta dans son trousseau. Enfant, j’ai toujours considéré comme miennes ces initiales qui avaient le bon esprit d’être aussi les deux premières lettres de l’alphabet. De niaiseries du même genre — qui partout font partie du folklore familial — les Guimarch sont farauds. Elles alimentent chez eux les petits boyaux de la rigolade. Nous, nous sommes plus constipés. Mais qu’y a-t-il ? Mariette est debout. Le téléphone sonne :

— Ce doit être pour toi.

Nous éclatons de rire, car nous l’avons, en souhaitant le contraire, proclamé en même temps. Nous voici dans le couloir où est accroché le poste. Mariette, d’autorité, saisit l’appareil :

— Ah, c’est vous, ma mère.

Petite pause. M me Bretaudeau douairière a dû poser une question. M me Bretaudeau junior repart, cette fois avec enthousiasme :

— Oui, merci, excellent voyage ! La Corse, c’est encore mieux que ce qu’on en dit.

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