Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Mais l’épreuve est terminée. Finalement, je suis chez moi et j’ai une femme.

Elle secoue ses cheveux, elle en émerge, nue. Je pense, encore une fois, que j’aurais dû me retirer d’elle, que j’aurais dû au moins lui demander si je pouvais m’en abstenir. Avec Odile, c’était déjà la même chose. Je la laissais se débrouiller, satisfait qu’elle le pût, peut-être un peu moins satisfait qu’elle le sût. Mais au moins je ne craignais pas d’en parler, d’ajuster nos rendez-vous en fonction de ses prudences. Avec Mariette, je ne sais quoi me paralyse : sa fleur d’oranger, la mécanique des solennités, le passage à l’église ; le mariage même ; un reste de soumission à ses fins qui rendent la mise à plat de l’épouse un peu rituelle et, surtout au départ, s’accommodent moins bien de précautions que les culbutes d’une petite amie. Pourtant l’épouse est quotidienne ; donc, plus exposée. Et pour qui désire d’abord installer son ménage, assurer ses finances, pour qui ne veut pas d’enfant du hasard, c’est dès la première nuit, dès la première étreinte… que dis-je ? c’est à la porte qu’il faut s’entendre sur le choix de la méthode et sur le mode d’emploi. Si vous ne l’avez pas fait, tout de suite, ça ne sera pas plus facile le lendemain. Mais comment donc s’arrangeaient nos grands-pères qui, si longtemps, protégeant l’héritage, pratiquèrent avec nos pieuses grands-mères une sage limitation des hoirs ? Je ne me voyais pas disant à Mariette, dépouillant sa robe blanche : Voyons, ma chérie, qu’allons-nous employer ! Quel préservatif ? Si tu ne veux pas, dis-moi au moins où tu en es de ton calcul Ogino. Quoi ? Ce n’est pas le bon jour, il faut attendre une semaine ? Eh bien, qu’à cela ne tienne, attendons, remettons notre nuit de noces à mercredi en huit, puisque ce jour-là tu seras sûrement infertile.

Impraticable, vraiment. Restait la ressource de sauter en marche. Mais aux yeux d’une demoiselle qui vient de cesser de l’être, le coup de la serviette, ça n’enjolive rien. Ça laisse entendre aux femmes qu’en somme on vient de les salir, que les philtres d’amour — comme le thé — aboutissent très vite aux émonctoires. Alors on se dit : après tout, ça la regarde. On se dit : après tout, nous n’avons pas d’enfant ; un peu plus tôt, un peu plus tard… On a la flemme d’intervenir. Et puis quoi ! Il y a ce bon salaud qui, après avoir éclaté où il faut, trouve si bon de rester au chaud de la femme, elle-même au chaud du lit, le nez dans son cou. Et aussitôt après il y a le civilisé, qui n’a plus de salive et pour qui les mots deviennent plus difficiles que les gestes. Je me sens un peu coupable et ça doit se voir :

— Toi, dit Mariette, tu penses qu’on va gagner, à ce train-là. Il faudrait peut-être…

Elle dit “peut-être”, mollement. Entre l’envie d’attendre et celle de laisser venir, je ne jurerais pas que la première l’emporte.

— Il faudrait sûrement ! répond l’époux.

C’est tout. Je n’en dirai pas plus, incapable d’entrer dans les détails qu’avec si bonne conscience les Scandinaves savent enseigner aux filles. Je pense même : le temps viendra toujours trop tôt où nos “fonctions” ayant cessé d’être lyriques, nous pourrons en parler avec une aisance de pharmacien. Les paupières de Mariette tombent, la grillagent de cils. Elle non plus n’a pas envie d’insister. Elle n’a pas comme sa mère et la mienne été élevée par des nonnes dans l’horreur des précisions et le mépris d’un corps dont la Vierge elle-même, sauvée de l’homme, dut subir l’humiliation mensuelle. Mais la pruderie angevine est tenace :

— Je demanderai à Reine, reprend-elle à mi-voix. Parce que Gabrielle, vraiment, ce n’est pas possible. Trois filles en trois ans…

Demandera-t-elle ? J’en doute. L’accident ne serait qu’un bonheur trop hâtif. Elle sourit, parce que je la regarde. Le problème a soudain disparu. Elle est belle. Ou plutôt non, elle n’est pas belle ; elle est mieux que ça. Toujours nue, mais semblant l’oublier et rhabillée de lumière par la veilleuse, elle explose de jeunesse parmi les draps fripés. Il y a peut-être un rien de trop dans le globe des seins, aux pointes très brunes et grenues. Chevilles et poignets n’économisent pas l’os. Le cou non plus n’a pas la minceur féodale. Mais le cheveu dégouline sur de l’épaule ronde. L’œil, la bouche, l’aisselle, l’aine proclament ce don de jeunesse : l’état parfait des charnières, la netteté des commissures. Et quelle peau ! Tendue, fraîche, frémissante, exaltée sur le cou par une envie très noire, sur le ventre par un attendrissant petit nombril en forme d’escargot et, plus bas, par ces frisons de l’encoignure d’où monte l’odeur d’une femme qu’a forcée le plaisir. Et je ne dis rien des jambes qui se sont resserrées, qui glissent, lisses, jusqu’au fouillis rose des doigts de pied.

— Tu as fini l’inventaire ? dit Mariette, ramenant sur elle un bout de couverture.

Elle se hisse un peu sur l’oreiller, s’y cale et me considère à son tour. Avec un reste d’étonnement dans l’œil. Une femme nue, c’est proche du marbre. Un homme nu en est loin ! Lui seul, vraiment, peut être dit “à poil” ; il en fait infuser partout dans l’air ; et la statuaire ne peut se passer de feuilles de vigne pour mettre à l’abri son chasselas. Que d’aventure renaisse sa vigueur et il ne sait plus que faire de ce qui dépasse. Dans ces cas-là un regard de femme me châtre. J’attire l’autre bout de la couverture.

— Mon bison ! dit Mariette.

Elle m’embrasse. La bouche libre, elle reprend :

— Ils sont bien laids.

Je commence à savoir qu’avec elle il faut interpréter l’ellipse et l’indétermination. Il ne s’agit de rien qui m’appartienne. Elle observe les meubles, d’un beau style nouille que les antiquaires n’ont pas encore osé remettre à la mode. Onduleuse, accablée d’entrelacs, de feuillages et de fleurs empruntés à une étrange botanique, l’armoire est un chef-d’œuvre du genre. L’œil bleu est dessus ; il cille, il revient sur moi. On murmure :

— Vraiment je me demande si nous pourrons garder ça.

La question a déjà été débattue avant notre mariage et laissée pendante, pour ne pas désobliger ma mère qui, se réservant seulement la “petite chambre” comme pied-à-terre, venait, contenu et contenant, de m’abandonner la maison. Son fils répondra en fils :

— C’est que je me demande, moi, tu le sais bien, si nous pourrons ne pas les garder.

— Après tout, la bicoque est à toi, reprend vivement Mariette. C’était celle de ton père, non ?

La “bicoque” — une villa de cinq pièces, épargnée lors du bombardement du quartier —, c’était en effet celle de mon père, donc celle de ma mère. Comme elle est aujourd’hui la mienne, donc celle de ma femme, malgré le contrat de communauté réduite aux acquêts qui m’en laisse légalement propriétaire. Tout le monde a voix au chapitre, c’est sûr. On verra. Pour ne rien gâcher de l’heure il vaudrait mieux nous en tenir là. Mais Mariette est lancée :

— En tout cas, il faudra changer le chauffage. Un chauffage au charbon, tu penses, je serais propre ! On doit pouvoir mettre le mazout. Quant aux papiers…

Elle s’arrête, stoppée dans son élan par le trésorier-payeur qui se frotte le pouce contre l’index. Chaudière neuve, injecteur, cuve, cheminée spéciale, sans oublier le terrassement, la pose et les raccords, en voilà pour un million. Qu’il n’a pas.

— On pourrait peut-être emprunter, fait Mariette, hésitante.

— À qui ?

Mariette fronce le sourcil.

— Maman me l’a dit, il y a des maisons qui, en échange d’un contrat de fourniture, peuvent t’avancer 80 % de la somme.

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