Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Voilà la vérité. Mariette, c’est ma femme, oui. Je l’ai bien choisie. Mais pourquoi planterais-je un décor de carton devant une réalité solide ? Les Guimarch ignorent-ils encore que dans nos familles gagner sa bague à l’estime nous apparaît plus méritoire que d’exploiter le coup de foudre à 110 volts, cher aux commerçants du film ? Il est vrai que j’ai été lent. Le mariage étant ce qu’il est — sans compter ce qu’il devient — beaucoup d’hommes se montrent lents sur la question. J’ai attendu la fin de mon stage. J’ai attendu une clientèle. Et si je n’ai pas attendu l’approbation des miens, qui n’étaient ni pour ni contre, si je n’ai pas attendu le choix de Mariette, je lui ai fait attendre le mien. Odile, trois ans plus tôt, Odile, qui avait les petits droits de ses petits seins et ce goût du plaisir et cette fraîche audace qui agacent les souvenirs, Odile j’avais songé à l’épouser. Mais elle-même en avait modérément envie. Réaliste, elle répétait de sa voix douce :

— Qu’est-ce que tu ferais d’une dactylo ?

D’ailleurs l’oncle veillait. Et ma mère. Et ma tante. Et ce moi-même, raisonné, raisonnable, sensible aux exigences de ce qu’on n’appelle plus, mais qui demeure “l’établissement”. Odile avait épousé un plombier. Elle m’avait sans doute depuis longtemps oublié quand, à vingt-six ans, touché par une patience qui ne se mesurait point à mes mérites, je fus chez le bijoutier commander pour Mariette ce diamant (75 centièmes) qui brille encore de nos feux. Mariette le sait. Mais notaire, maire et vicaire ne lui suffisent pas. Il lui faut encore lanlaire , le quatrième sacrement qui, pour les courriers du cœur, surlégitime les précédents…

Cependant, tandis que je cogite (mutité passant pour émotion), on parle derrière nous :

— Le plus fort, dit M me Guimarch, c’est que si j’avais su que tu traînais dans le coin, ce soir-là, tu aurais eu affaire à moi, ma petite ! Soit dit sans vous offenser, Abel, à l’époque, vous jouissiez d’une solide réputation.

Solide n’est pas déplaisant. Le coq de bronze, planté sur le clocher voisin, faucille le crépuscule avec autorité. Mais la belle-mère reglousse :

— C’est toi, Toussaint ?

— C’est moi, Mamoune ! répond une voix puissante.

Le beau-père, qui grimpe d’un pas de rhino, s’arrête, souffle et reprend à travers les feuilles :

— Vif, il a dû se laisser tuer bêtement ; mais mort il se défend, ton lièvre !

Le voilà. Une main sur l’estomac où se débat le civet, il débouche du sentier tournant ; il précède l’arrière-garde dont les feux de cigarettes, brasillant dans l’ombre plus dense du sous-bois, à deux hauteurs très différentes, permettent d’identifier les traînards : mon long beau-frère Éric et le bref oncle Charles, dit Tio.

— C’ que vous foutez là ? reprend M. Guimarch.

— On regarde le fameux banc ! dit M me Guimarch, nous couvant d’un beau regard de mère.

M. Guimarch ne comprend pas. M me Guimarch ne s’attarde pas à cette compréhension qui, d’après elle, demande pour s’épanouir autant de temps qu’elle a de volume à remplir. Le passé l’intéresse ; le lièvre aussi, qui met en cause ses talents. Elle enchaîne, quitte à mélanger les genres :

— Pour revenir à ce que je disais, ce qui m’épate le plus, c’est que, vous deux, ça se soit arrangé. Vous lui en avez fait voir, à Mariette, avouez-le. Quel roman ! Toi, mon gros, je te l’avais dit, tu as un foie, tu prends trop de sauce.

— La sauce, tu crois ! Et qu’est-ce qu’il a, ce banc ? grommelle M. Guimarch, dont la mémoire n’enregistre bien que les bonheurs de table.

M me Guimarch joint les mains, tandis que grelotte un petit rire :

— Excusez-moi, mais je m’assieds dessus.

C’est l’oncle Tio, enfin venu à mon secours. Ses oreilles, seule partie de son corps qui soit vraiment déployée dans l’air, n’ont jamais tant ressemblé à deux anses. Il a fait un mot, il est content, il regarde la tribu. Le beau-père en occupe le centre, comme il convient aux patriarches. Éric est planté derrière Gabrielle, qui avance le menton. Mariette qui s’est décrochée de mon cou, s’est raccrochée à celui de sa mère. Ariette est à l’aile droite ; et moi-même à l’aile gauche près de Simone, cette gamine, qui me glisse traîtreusement un “gratteron” dans la manche. Sans l’absence de Reine et de son mari, Georges d’Ayand, qui habitent Paris et qu’on ne déplace pas aisément, tous les Guimarch, réunis pour fêter le retour des mariés, pourraient s’offrir au flash. Dieu merci, Ariette, spécialiste des rangs d’oignons, vient d’avouer, piteuse, qu’elle avait oublié l’appareil. Mais le beau-père s’agite :

— Ah ! s’exclame-t-il, le banc, oui, vu ! Éric et Gabrielle…

— Ah, les hommes et leur mémoire d’oiseau ! proteste la belle-mère.

— Voyons, tu sais bien qu’Éric a ramené Gabrielle de Cahors, dit Simone, sur un certain ton.

M me Guimarch lui jette un œil, tendrement noir : ce n’est pas un souvenir assez pur pour convenir à l’instant. Puis elle démontre à son époux qu’il ne s’agit pas de ce couple-là, où figure son aîné, mais de ce couple-ci, où figure la cadette qui, pour passer de ce banc à ceux de Saint-Maurice, dut languir pendant trente-sept mois.

— Bon, bon, conclut M. Guimarch de sa voix d’archevêque, tu les as mariés, c’est le principal.

— Oui, dit M me Guimarch, tout est bien qui finit bien… On rentre. Je vais te donner de l’Alka-Seltzer.

Et les voilà partis, tous, à la queue leu leu, par l’étroit sentier du colimaçon.

Ils ont quitté le Jardin des Plantes. La nuit s’installe. Au pied d’un réverbère un chien jaune pisse mélancoliquement. Tio et moi, du clan Bretaudeau, sommes restés un peu en arrière :

— Je suis arrivé à temps, dit Tio. Tu te noyais dans le sirop.

Il sifflote. Je sais, il espérait mieux pour moi. Dans la famille on n’a pas cette manie de chanter romance après le contrat. On a le cœur moins calicot. Il a raison et pourtant il a tort : ce n’était pas le moment de me le rappeler. Malheureusement, il insiste :

— Enfin, ta femme est une Bretaudeau, maintenant. Sans médire de personne, elle y gagnera. Mais ne vous laissez pas envahir.

Son petit pas sec de militaire talonne soudain l’asphalte. Il va, raide, haussant le col, se hissant sur lui-même comme il l’a toujours fait pour commander de moins bas. J’ai de la peine à le suivre. Cinquante mètres plus loin il s’arrête, retourne la tête, pointe le nez :

— Tu l’as entendue, la mère Guimarch ? Oui, tout est bien qui finit bien. Tu te sens fini, toi ? À moi on m’a appris que le mariage, c’était plutôt un commencement ; et même le commencement, bagatelle y comprise, de quelques emmerdements.

Il repart. Le chien aussi, le nez sur d’invisibles traces. La lune s’est allumée, elle flotte au-dessus du mail, à la hauteur des globes aux verres laiteux. Une auto passe ; puis un couple enlacé, trop jeune, qui se suçote en marchant :

— À propos, j’ai une cliente pour toi, robin ! Tu te souviens d’Agnès, ma petite voisine, qui avait épousé, il y a trois ans, le fils Sérol ? Son mari a filé. Je l’ai rencontrée hier matin, chez la concierge. Elle parlait de prendre un avocat…

— Et tu lui as soufflé mon nom ?

— Je n’allais pas l’envoyer chez un autre.

Bien. Mais l’heure n’est pas à la toge ; elle est à la chemise de nuit. Il faut récupérer notre femme pour aller dormir avec elle. À petits pas, nous nous rapprochons du magasin des beaux-parents. Mariette, toute à ses confidences, sans doute, ne m’a pas attendu sur le pas de la porte. Il y a de la lumière au premier où des silhouettes connues passent devant les rideaux de tergal. Au rez-de-chaussée la vitrine est obscure ; on devine à peine les laineux, les duveteux, les soyeux trésors de l’étalage. Mais l’enseigne intermittente au néon, qui fonctionne toute la nuit, s’allume, s’éteint, se rallume, répète inlassablement pour les passants de la rue des Lices :

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