Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Bah, nous sommes tous des bouteilles de Leyde ! Pour ramener la tension à zéro, il faut de temps en temps se tirer des étincelles.

Cette fois, au moins, les raisons en étaient claires. J’avais mal supporté le dernier épisode de la “modernisation” de la maison. Le lundi (jour de fermeture des boutiques, donc d’envahissement) j’étais tombé sur M me Guimarch, s’agitant dans une sorte de nuage, en compagnie de la maigre Ariette, de la menue Simone et de l’importante (encore une fois !) Gabrielle, suitée de ses trois féminines dont on ne sait qui est Aline, qui Catherine et qui Martine, mais toutes trois pressées par le chœur des dames de dire bonjour à L’Onclabel et le disant, tandis qu’on les remouchait, tandis que M me Guimarch, assurant qu’elle arrivait de la succursale, qu’elle y repartait, rajustait la fanchon nouée autour de ses cheveux avant d’annoncer :

— La tante est venue vous voir.

— Ma tante ?

— Je parle de la tante Meauzet ! reprit M me Guimarch, visiblement étonnée de la confusion et de mon incapacité à comprendre l’importance de l’auguste visite.

Marraine de Mariette, M me Meauzet, en effet, est ma tante et la preuve, c’est qu’à moins de testament contraire mes éventuels enfants seront pour un cinquième ses éventuels héritiers. La parenté par alliance, au troisième degré, on ne s’en convainc pas vite. Mais ces dames ne s’occupaient déjà plus de moi. L’une d’elles, reprenant le fil d’une conversation troublée par mon arrivée, dit à une autre :

— Cette pauvre Louise, je lui avais pourtant répété : ma cousine, ne signez pas ce bail.

Quel bail ? Quelle Louise ? Je ne m’y reconnaîtrai jamais. Suivant la foule, j’entrai au salon où la pulvérulence atteignit son comble. Sous le lustre à pendeloques, la tante Meauzet, carabosse haute et noire, toussait, gloussait en secouant ses fanons.

— Voilà maître Patelin ! fit-elle, soufflant la malebouche.

Je l’avais déjà vue une fois, la vieillarde, célèbre pour son coup de bec, honorée pour ses rentes qui lui permettent d’exténuer impunément les siens. Elle me toucha le front d’une lèvre poilue, fit deux pas, pointa l’index sur le ventre de Gab :

— C’est trop ! dit-elle, en me regardant.

Déjà, elle se retournait vers Mariette et, du même doigt, lui perçait le nombril :

— Toi, c’est trop peu ! À quoi sert un mari !

Elle fit d’un vert regard le tour de nos sourires et parut enchantée d’y lire quelque gêne. Bien que beaucoup m’eussent félicité de ce qu’elle me reprochait (Vous, au moins, vous prenez votre temps), je savais qu’un certain étonnement (Mais comment faites-vous donc ?) commençait, chez les mêmes, à devenir rêveur. La province a vite fait de soupçonner la graine. Mariette, comme fautive, s’était détournée ; elle caressait les cheveux d’une de ses nièces. M me Guimarch changea vivement de sujet :

— Vous avez vu le travail ?

Il eût été difficile de l’ignorer : tout le monde s’y prenait les pieds ; rideaux, doubles rideaux, tringles et cordons de tirage gisaient pêle-mêle sur le tapis. Aux fenêtres, désolés, les carreaux tout nus, nous livraient aux coups d’œil furtifs des passants.

— Ils étaient vraiment cuits, ils s’en allaient de partout, fit Mariette.

Elle paraissait quand même ennuyée. Pour la poussière. On croit tenir une maison et, dès qu’on bouge un cadre, dès qu’on arrache une tenture, ce n’est plus que filandres et moutons.

— Ce n’est pas tout, claironna la belle-mère. Venez voir la salle à manger.

Je m’y laissai traîner. Il n’y avait plus de salle à manger. La baie, vide, éclairait une pièce inconnue d’où avait disparu l’ensemble Henri II, dont le fronton à balustres (soixante-deux) donnait exactement, lorsque j’avais six ans, l’âge de feu ma grand-mère. Teck à droite, teck à gauche : sur carpette de crylor et sous luminator danois, triomphait la moderne invasion des Vikings.

— On voulait te faire la surprise, dit Mariette en extase.

Surprise était le mot. Je n’en trouvai qu’un autre :

— Tu…

— Non, dit Mariette, renvoyant l’hommage à qui de droit. C’est marraine.

— Je vous l’avais dit, je ne fais jamais de cadeau de mariage avant un an, je veux d’abord être sûre que ça tienne, fit la donatrice qui lorgnait mon silence, heureuse de ses bienfaits, comme de mon plaisir et de mon impuissance à lui en exprimer la nature.

Une main sur mon épaule, une autre sur celle de sa filleule, elle ajouta, pointant le menton vers la belle-mère :

— C’est d’ailleurs Marie qui s’est occupée de tout.

— Je les ai eus directement en fabrique, expliqua M me Guimarch. Au prix de gros. Et encore, on m’a repris les anciens meubles.

L’idée que j’avais ainsi payé ma quote-part, si minime fût-elle, gonfla ma gratitude. Il y eut des baisers, suçotant Carabosse. Puis un œil me tomba : sur le dessus de table.

— Ça, dit Gabrielle, dans l’émotion générale, c’est nous qui l’avons fait.

Nous, les sœurs. Gabrielle et Ariette et Simone, peut-être même Reine en son lointain Paris, peut-être même l’aînée des ines d’une aiguille hésitante. Toutes, carré par carré, de mille débris de pull, de mille restes de laine et de tant d’heures perdues, nous avaient assemblé ce patchwork éclatant dont la mode fait chanter le chœur des tricoteuses. On resuça. J’étais comblé. Puis le jour commença doucement à languir. La conversation fit de même, les familles sachant bien que dans le pire bavardage elles ont des tas de choses à ne pas se dire. Enfin récitant bonsoir sur quatre tons, les quatre générations, grand-tante, nièce, petites-nièces, arrière-petites-nièces, congratulées, congratulant, s’en allèrent, fières d’avoir réussi ce coup de main sur mon décor, joyeuses de m’avoir apporté tant de joie.

— Tu es drôle, fit Mariette, en refermant la porte. On te fait un cadeau royal et c’est à peine si tu remercies.

Et sans transition :

— Pour les nouveaux rideaux, que préfères-tu ? Velours, reps ou laine de verre ?

Elle choisit la laine de verre.

Pourtant je n’avais pas dit le “Ça, ma chérie, c’est ton rayon”, formule aimée des sociologues et qui nous rend vite prince consort. Mais il suffit de l’avoir dit une fois ; ou de s’être mal tu. Comme ma mère, je me tais volontiers, je laisse venir. C’est une méthode efficace, quand le silence, vainement battu par les arguments, leur oppose l’autorité d’un mur. Mais le mien est de sable et les marées de salive l’emportent à chaque coup. Ma mère est silence-non ; moi, je suis silence-oui.

De ces consentements, ne donnons pas la liste : elle serait déjà longue. Mariette y voit de l’amour (qui n’en est pas exclu). Dans son bel enthousiasme pour une Auer quatre feux, elle ne découvre qu’ensuite la mollesse du mien, effrayé par les traites. Sa première grande purge, qui vida les placards d’un tas de choses inutiles entassées par ma mère, n’était pas saugrenue ; il fallait bien qu’elle fît de la place pour pouvoir finalement en entasser d’autres (les chiffons d’autrui n’étant que des chiffons, les nôtres étant des souvenirs). L’ennui c’est que personne n’aime voir nettoyer sa jeunesse. Dans ces cas-là, je deviens distrait. J’affiche le détachement des choses d’ici-bas. Je me retire dans mon bureau, je travaille, j’oublie l’heure. Mariette monte. Elle soupire :

— Qu’est-ce que je t’ai encore fait ?

Parfois même elle devine :

— Tu tenais à ces vieilleries ? Mais il fallait me le dire.

Et ça se termine dans les émotions : de l’une qui croyait bien faire, de l’autre qui aurait dû lui laisser croire qu’elle avait bien fait. Dans le coin du bureau il y a ce divan de secours, où n’a jamais couché que ma très chaste tante, les soirs de braderie ou de réclame de blanc aux Dames de France. Et là, trouvant sa fin, une secrète rogne se met à souffler tendre. Je l’aplatis, tout habillée, la mince patronne ! Je me la fais céder à son seigneur. Quelle femme est sur le dos ce qu’elle est sur ses pieds ? Quand tu halètes, mon trésor, une chose devient certaine : c’est que je suis le maître à bord de ton plaisir.

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