Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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2

Sans le charger, j’ai tendance à considérer le passif. Dans un jeune ménage, on se heurte, c’est sûr, mais beaucoup moins qu’on ne se ponce : à l’émeri doux. Si mal il y a, il s’appelle avant tout l’ignorance. On a appris le secrétariat, l’administration, le commerce… On n’a pas appris à vivre ensemble : le mariage est sa propre école mixte.

Cette année, considérons-la comme un stage. Sauf l’événement initial, qui rejette les autres dans l’ombre, il semble ne s’y être rien passé. Nous n’avons pas eu d’enfants. J’ai continué à me faire une clientèle. Nous sommes allés trois semaines à Quiberon avec les Guimarch, qui ne conçoivent pas de vacances hors du sable ; puis une semaine à la Rousselle chez ma mère. J’ai repris mon travail. Nous autres, nous avons toujours cela, qui nous rend forains, qui nous donne un point d’appui hors du ménage.

Somme toute, si ce n’est pas un triomphe, ce n’est pas un échec. Les familles seraient plutôt satisfaites de nous : avec les restrictions d’usage. Je ne dis pas que la célèbre addition à l’envers (qui de deux ne doit faire qu’un) soit toujours réussie. L’indivision suffit, qui en est le visage ordinaire. J’éprouve rarement le sentiment de m’être frustré de cent possibles, pour avoir dit oui à une seule ; je me sens davantage, comme le pigeon au nid, délivré de la rose des vents.

Certes, il faut l’admettre, homme et femme sont rarement sur la même longueur d’onde. Chacun cherche son double. Chacun trouve autre chose : un être. On n’a jamais si faim d’un être que nous n’avons, en lui, faim de nous. Arrange-toi de moi, maintenant, ma femme, comme je m’arrange de toi.

Ce que tu es, je commence à le savoir. Dans l’émotion, l’agacement, l’illusion qui persiste, l’égoïsme qui insiste, il est certain que je te fausse ; que mon jugement me juge. Le photographe ne vit que de ce qu’il voit et pourtant, flash par flash, il le fragmente, il le déforme, il en trahit l’unité.

Mais il faut bien faire le point.

3

Parlons d’abord de ses qualités.

La première, c’est d’exister.

Bien qu’elle appartienne à une sous-variété très commune, dite “classe moyenne”, d’une variété non moins commune, blanche, brachycéphale, omnivore, assez féroce, issue par la souche aryenne des primates à station droite, c’est un spécimen d’homo sapiens en très bon état.

Et puis elle a les qualités de ses défauts : ce ne sont pas les moindres.

Et puis, soyons sérieux, elle en a beaucoup d’autres.

Elle a de la franchise : sa bouche, c’est le téléphone rouge : jamais je n’ai vu Mariette retenir quelque chose qu’elle avait sur le cœur. Elle dit tout. Seuls les mots peuvent l’arrêter dont beaucoup sont tabous (notamment les triviaux, les sexuels), car pour elle ils ne font pas que représenter ; ils engagent. Ils sont très loin d’être ce qu’ils sont pour moi : un exorcisme. Elle ne renforce jamais la sincérité par la crudité. Au besoin ce sont ses yeux qui me disent merde !

Elle a de l’indulgence, mais cette charité, bien ordonnée, ne commence pas forcément par elle-même. C’est dans l’ordre : moins nous jugeons, plus nous absolvons et mieux nous confessons. Mais la vertu est rare chez l’auditrice d’ordinaire vite transformée en relais de Radio-Médisance. Mariette, sans moraliser, peut annoncer :

— Je viens de croiser la petite Marland. Elle est enceinte jusqu’aux yeux, la gosse !

Seul commentaire :

— Si tu avais beaucoup insisté, ç’aurait pu m’arriver.

Il y a de l’envie dans son sourire.

Elle a de la vivacité, pourtant. Sa pelote à épingles (des épingles, pas plus) est assez fournie. Si je grinche, chicanant sur je ne sais quoi :

— Toi, vinaigre, tu es en train de penser cornichon.

De sa fameuse tante, aux longs bras maigres soulevant son châle en ailes de chauve-souris et que l’incontinence précipite aux lieux, elle a dit :

— Inoffensive, au fond, la pipistrelle !

Elle a de la patience : vertu parfois très sèche, que partage le chameau, mais qu’angélise sa gentillesse.

Elle a du courage : pour passer de chez sa mère, où elle ne faisait rien, à cette maison où elle fait tout, il lui en a fallu. Ça donne ce que ça donne, mais chapeau ! Seule une femme est capable d’une telle métamorphose. Certes, je suis aussi un peu multiplié : avocat, factotum, amant et bricoleur. Mais ce n’est rien auprès d’elle ! Ménagère, lingère, cuisinière, secrétaire, plongeuse, ravaudeuse, esthéticienne, comptable, hôtesse, maîtresse, une main au poudrier, l’autre à l’aspirateur, une main à la pattemouille, une autre au téléphone, les deux dans la bassine, les deux sur la machine pour taper mon courrier, déesse à tant de bras, je te salue, Kali, qui trouves le moyen de ne pas m’être féroce.

Elle a des attentions. Pour célébrer la rosette — tardive — de mon oncle, Mariette lui a offert un dîner rose : rosette de Lyon, poulet en gelée à la tomate, salade d’endives et de betteraves, glace aux fraises. Rosé d’Anjou, il va de soi. Ma mère, ma tante, invitées, s’en sont allées, tout attendries :

— Vous avez eu une idée charmante, mon enfant.

Idée ne me semble pas le mot juste, car elle s’était inspirée de Marie-Claire. Mais c’est tout à fait le genre de petits enchantements dont elle aime être fée.

Elle a de la pudeur. Entre la Mariette de lit dont le jeune nu est strict et la Mariette de ville, dont le tailleur ne l’est pas moins, existe une Mariette de chambre, qui ferait le bonheur des pages de réclame consacrées à la publicité du rayon de lingerie de la Belle Jardinière. J’aime assez. Ça me borde l’œil de dentelle. Pourtant ce n’est pas absolument joli. Ce slip minuscule cachant à peine la touffe, ce soutien-gorge tout en brides, ce porte-jarretelles dont les boucles brimbalent, me font toujours penser au harnachement du cheval sur qui l’on vient de jeter l’attirail de croupière. L’accrochage des bas, plissant sur le renfort, n’arrange rien. Toute femme en cet arroi n’offre que des entre-deux : morceaux de cuisse, zone ombilicale, haut de buste, que sangle, que cerne un peuple d’élastiques. Il y en a qui vaquent à leur toilette, offrant ce french-cancan, sans souci de peignoir. Mariette jamais. Elle a compris d’instinct : le polisson, c’est bon, mais ça s’économise.

Même décence aux jours J. Si d’aventure, dans un journal, je tombe sur un de ces placards où les fabricants de spécialités pour dames parlent de Révolution dans l’hygiène intime ou de Protection féminine moderne à deux couches d’ouate absorbante renforcée par un feuillet de sécurité en polyéthylène, je jette. Si on murmure que la bonne de M me Guimarch doit consulter parce qu’elle ne voit plus, je m’en vais. Discrète sans chercher à être secrète, Mariette dit seulement, en cas de nécessité :

— Tu m’excuses aujourd’hui.

Mais au lit elle a la pudeur d’être à l’aise : bien plus que moi. Qui tient son droit prend son dû. Si elle craint les mots (sans doute parce qu’ils servent à tout le monde), elle ne craint pas les gestes. Tout ce qu’elle ose est comme sacralisé. C’est à décourager le cochon qui sommeille : quoi qu’il tente, elle le béatifie.

Enfin, elle a de l’enfance. Dans les prés du dimanche, la moindre enluminure l’enchante. Elle m’arrête, fonce, se baisse ici, se baisse là, me revient les talons boueux avec six marguerites et trois pentecôtes. Les dahlias de la Roussette, que nous pouvons avoir par paniers, l’intéressent peu : c’est de l’arc-en-ciel obtenu à l’engrais. Les fleurs, il faut que ce soit trouvaille à deux, un peu volée, vivement enlevée, dans un cri d’oiseau :

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