Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Ils m’agacent, à la fin ! Mariette a trente ans. Et après ?

Trop bien élevée pour critiquer ses hôtes, ma mère sourit. Mais Tio ne semble pas d’accord. Il allonge le bras, cueille un journal de modes sur un guéridon et le feuillette devant moi.

— Après, dit-il, ça donne ça.

Quelques pages pour teen-agers. Puis des pages et des pages et encore des pages de “modèles très jeunes”, où défile du vingt, du vingt, du vingt, à silhouette ténue, à profil pépée. Puis soudain un grand saut : deux pages d’élégances sévères, pour dames très dames (maigres, il est vrai). Entre ceci et cela, rien.

— Tu vois, reprend Tio, il n’y a pas de mode de trente ans. C’est tout de même un signe. Entre les jeunes et les vieilles…

Il hésite, puis lâche :

— C’est le no woman’s land !

2

Fête hier. Deuil aujourd’hui.

Quand Danoret, mon ami, ici mon adversaire, s’est rassis, j’ai discrètement levé le pouce. Danoret soigne toujours la forme. Maintenant c’est à moi de jouer pour le démolir sur le fond. Mais en me retournant pour juger de l’effet de sa péroraison sur l’assistance, j’ai bien vu : Mariette est dans la salle ; elle agite la main pour m’avertir qu’elle m’attend. Qu’est-ce qu’il y a encore ?

Répondons par le hochement de tête, lent et sérieux, des gens occupés. Je n’aime pas tellement qu’elle vienne me relancer au Palais, que ma vie privée interfère dans ma vie publique. Ici M e Bretaudeau n’est pas le même homme. Il entre par la grande porte à fronton, sous le péristyle à colonnes. Comme le bâtonnier, comme le procureur, il promène de la serviette de cuir dans la salle des Pas-perdus ; et son importance s’affirme au prétoire, quand il fait voler de la manche.

— Maître, nous vous écoutons, dit le président Albin.

Il m’écoute, les yeux mi-clos. Son premier assesseur prend des notes dont j’ai souvent pu m’apercevoir qu’elles étaient farcies de petits dessins ; le second, bien adossé, regarde dans le vide avec une majesté bovine. Moi, torse épanoui sous la robe, menton au-dessus du rabat, je tousse, je pose ma voix. L’uniforme, c’est encore ce qui a été inventé de mieux pour en imposer à quiconque et notamment à soi-même. Ah, ce que ça aide, quand on plaide, cette toge un peu soutane qui vous habille de gravité, qui vous range parmi les ministres de l’En-Haut dévoués aux misères de l’En-Bas ! Je ne me vois pas m’époumoner en civil pour un poivrot de Saint-Serge, pour un marlou de la rue de la Châtre. Ainsi troussé, au contraire, je suis autre. Je peux en appeler à la Forme et au Droit, dont en tous lieux se réclame la plus suspecte innocence. Je peux avoir la bouche pleine des intérêts des pinardiers, des ardoisiers, des horticulteurs. Per fas et nefas, je suis au-dessus du débat qui, au noir comme au blanc, fournit chance égale de se faire entendre ; et si dans le cas présent je me sens à l’aise pour lutter contre des margoulins de la truelle, le hasard seul m’a rangé contre eux ; j’aurais aussi pu les défendre. L’un d’eux — le promoteur — grimace en m’entendant clamer :

— Nous pensions bien, monsieur le Président, que nos adversaires auraient le front d’invoquer les dispositions de la loi du 24 juin, mais le tribunal a certainement remarqué qu’une telle interprétation ne tient pas une seconde devant les récents arrêts rendus par la Cour de cassation en des affaires similaires…

Cela, en effet, fait jurisprudence. Précisons. Appuyons sur la chanterelle : les meilleurs arguments, pour un juge, ce seront toujours des jugements. Je jette un coup d’œil dans la salle. Mariette là-bas s’impatiente. Si court que je sois, elle me trouve long. Dans les premiers temps elle venait pour le plaisir et, le soir, elle avait toujours dans l’œil un peu de cette déférence qu’inspirent aux simples les solennelles raideurs de la justice. Elle en est bien revenue. L’humble réserve qu’il faut savoir garder devant un magistrat, les astuces nécessaires auprès du greffe, les “éclairages”, le peu d’estime qu’elle m’accorde quand j’obtiens l’acquittement d’un coupable, quand je rate celui d’un innocent (ou présumé tel), les bavardages des collègues qui aiment souvent se moquer du métier dont ils vivent… tout cela a découragé son admiration. Il est entendu que je suis incomparable : aucune femme de cordonnier ne prétend que son mari chausse mal. Mais désormais consultations, mémoires, plaidoiries lui semblent des marchandises : comme chez sa mère il y en a de diverses qualités et ce qui compte en finale, c’est le chiffre d’affaires. Quand d’aventure, elle se risque au Palais, c’est qu’il y a urgence, donc motif d’écourter la palabre.

Je fais ce que je peux. Mais dans cette sombre histoire immobilière où se bagarrent promoteur, entrepreneur, sous-traitants, architecte et souscripteurs, il fallait (comme disait mon patron lorsque j’étais stagiaire) “décoder le code” et dans un fouillis de textes crocheter les bons articles. C’est fait. Un petit coup d’éloquence, maintenant, pour la galerie :

— L’esprit qui anime actuellement le législateur, soucieux de protéger l’épargne, est clair ; et cette affaire ne l’est pas moins. D’un côté, cinquante mal logés qui ont péniblement réuni les premières sommes nécessaires à l’achat d’un appartement ; de l’autre un lot de spéculateurs habitués à prélever 100 % de bénéfices sur des constructions qu’ils élèvent avec l’argent des premiers. Et le comble de l’ironie, c’est que les premiers, c’est-à-dire les victimes, soient ici les défendeurs, tandis que les seconds osent demander au tribunal de les contraindre à payer leurs malfaçons…

Danoret mime l’indignation, Mariette tousse très fort, plusieurs fois, me fait des signes désespérés. Danoret, qui se retourne, la salue du menton. Je commence à m’inquiéter. Je cours aux conclusions. Après tout la brièveté, qui déçoit le client, est toujours très appréciée des tribunaux.

C’est fini. Je ramasse mes papiers. Le Président se secoue, regarde l’heure avec un étonnement joyeux, met en délibéré et se retire du petit pas célèbre qui l’a fait surnommer “Le chasseur Albin”. Je trotte au vestiaire. Mariette, qui m’y a précédé, se précipite sur moi :

— Je suis désolée, mon chéri. Je t’apporte une mauvaise nouvelle. Ta tante vient d’avoir une crise cardiaque.

Ma toge me passe, d’un coup, par-dessus la tête. Puis, retirant les bras, je regarde ma femme : elle a le visage muré de qui n’ose pas tout dire. De qui se sent un peu coupable. Nous ne sommes pas allés à la Roussette depuis un mois et demi. Nous devions y aller dimanche dernier, mais ce jour-là le beau-père fêtait ses soixante-cinq ans. Tante en a soixante-six. Une chape de plomb me tombe sur les épaules. Maman aussi, que nous n’avons pas moins négligée, en a soixante-six. Maman était sa jumelle. Était, le silence de Mariette l’avoue.

— Oui, fait-elle enfin, elle est morte.

Elle me prend dans ses bras et reste contre moi, joue contre joue, sans souffler mot.

Je lui en veux, je lui en veux. Je ne reverrai jamais tante Pareille. Pourquoi elle : le tiers de ma famille ? Pourquoi pas dans la leur inépuisable ? Pourquoi pas le beau-père, qui a le même âge et que guette le coup de sang ?

— Eh bien les amoureux ! fait une voix, derrière nous.

C’est Danoret, qui ajoute :

— Regarde la Galette du 15 mars, Bretaudeau. Les cours d’Aix et de Lille ont statué différemment.

Mariette se recule. Elle dit sèchement :

— Excusez-nous, notre tante vient de mourir subitement.

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