Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Et quelquefois, le nez sur mes vieux carnets, je fais des comparaisons. Jusqu’en 53, il suffit de prendre dix pages, au hasard, pour être édifié. C’est un feu d’artifice. Parmi les références à une jeune activité professionnelle se bousculent titres d’ouvrages, scores de matches, congrès, voyages organisés, pièces de théâtre, sauts à Paris, à Nantes, à la mer, à la Roussette , concerts, bals, parties de pêche en Loire, discussions, séances de ciné-club. Ça va, ça vient, ça change, c’est plein de filles, d’amis, de noms nouveaux.

Mais si j’interroge l’un de mes derniers agendas, le contraste est saisissant. De semaine en mois, sauf à la période des vacances (qui d’ailleurs reproduit la précédente), les gens cités, les lieux, les sujets, les tâches, les urgences mêmes ne changent pas. C’est un petit Bottin judiciaire où défilent les avocats, juges, greffiers, avoués, huissiers, notaires de la ville. C’est un répertoire de clients. Un annuaire : bourré d’adresses, de numéros de téléphone. Un pense-bête. Un catalogue de la famille, où les Guimarch reviennent dix fois contre une. Un témoin des rythmes conjugaux : varicelle et angines, dîner hebdomadaire rue des Lices, déjeuner mensuel à la Roussette , transes cycliques, visites de Tio, de Gilles, des Tource, échéances, rentrées, invitations (rares), réceptions (rares), balades dominicales et même disputes (M●● deux fois pointé).

Bref, le registre du ronron.

1960

1

Six janvier.

Mariette vient d’avoir trente ans. Depuis des mois, les voyant approcher elle disait, effrayée :

— Je ne souhaite pas qu’on me les souhaite.

Puis elle s’est ravisée :

— Après tout, tant pis ! Je serais bien sotte d’aggraver mon cas en me passant d’anniversaire.

Pardi ! Je la connais, elle est incapable de priver les siens d’une frairie, de leur ôter une occasion de transformer le pain en brioche. Nous nous réjouissons donc. L’anniversaire tombait en semaine, mais on ne peut pas fermer boutique, abandonner la banque ou le Palais pour ce motif. Bien entendu nous avons tout reporté au dimanche ; et pour la commodité, pour éviter à Mariette un surcroît de travail le jour où précisément on la fête, ce sont les beaux-parents qui reçoivent : en recevant “tout le monde” (comme dit M me Guimarch) et plus précisément ceux que Nicolas (dans sa langue à lui, qui a de plus en plus force d’usage) appelle mémère, pépère, tat’Arlette, tata Simone, tata Gab, tonton Ric, les zines, maman, papa et leurs deux, grand-mère et l’oncle Tio (de mon côté, en effet, il ne connaît ni tonton, ni mémère et je vois plus de respect là où ma femme sans doute voit moins de familiarité).

Nous achevons de dîner. Nous en sommes au dessert. Ma ceinture me gêne et je me sens un peu chaud. Cuisine et tendresse, l’une produisant l’autre, sont toujours ici un peu débordantes et, à l’angevine, trop arrosées par un beau-père qui ne met jamais le pied au café, mais ne pardonne guère qu’on dédaigne ses vins.

— Catherine ! crie Gabrielle, veux-tu rester assise !

Les enfants ne tiennent plus en place. Six plats ! Et seize couverts ! Généralement les Guimarch célèbrent leurs anniversaires avec moins de faste. Mais M me Guimarch, emportée par sa maternelle sollicitude, semble avoir voulu enrober la chose en massant la famille autour. Mariette a donc eu droit à la réunion plénière. Elle a eu droit au beau service de porcelaine, aux fleurs, aux petits cadeaux, aux allusions lyriques à sept ans de bonheur, aux chers coups d’œil, aux embrassements plusieurs fois répétés sur trente-deux joues. Rien ne manque. Pas même l’habituelle contre-fête dans la fête : le regret secret de se sentir à l’aise dans ce sirop, le verre cassé, le pipi du petit dernier sur la robe de Simone, la chute précoce du soufflé aux carottes, l’amoncellement de vaisselle qui fera le plaisir des dames à l’issue de la nouba. Sans oublier la discrétion spéciale, flottant sur le motif, bannissant tout rappel au chiffre ; et la gaffe de l’innocence, s’exclamant par la bouche d’Aline, huit ans, devant le gâteau nu :

— Ben quoi, alors ! Et les bougies ?

Un gros ange passe, qui n’ose même pas souffler chut. Il y a de la prunelle pour tourner dans le blanc d’œil, vers la petite table, qu’il a fallu rajouter près de la grande, où nous sommes assis sur les huit chaises de l’ensemble, Lévitan garanti pour longtemps, qui fut le choix passionné de M me Guimarch dès qu’elle put se payer de la ronce et qu’il a fallu compléter par des tabourets de cuisine, comme d’habitude réservés aux gendres, placés (avec les filles qui ont aussi des pantalons) devant les pieds de la table en question. M me Guimarch intervient, avec la suave autorité qui lui est propre :

— Au-dessus de vingt ans, dit-elle, on n’en met plus. Ça ferait trop de trous.

— Et on ne pourrait pas les éteindre d’un coup, dit Ariette, vieille fille (ou presque) qui excellera dans le même genre si on parvient à la caser.

Ma mère hausse un sourcil. Elle n’a jamais beaucoup parlé. Mais chez les Guimarch elle devient presque muette. Elle ne se signale guère que par des gestes : pour aider un enfant à couper sa viande, pour passer un plat. Quant à Simone, elle pouffe. Nous savons qu’elle a mauvais esprit. Nous savons qu’elle pense et qu’elle dit partout : “Sauf Reine, mes sœurs, ça devient de la nana.” Elle a tort. Mariette, qui a passé deux heures chez le coiffeur et qu’amincit une robe de tricot brune, est en beauté. On ne lui donnerait pas son âge.

Je sais bien que chaque soir, elle le paraît ; et qu’en ville, flanquée de ses enfants, elle prend deux ans de plus par mioche (comme un homme, pour le recrutement), uniquement parce qu’ils sont là, parce qu’ils s’additionnent à elle, parce que le lent arrière-train des mères remorquant de la marmaille suggère un volume de passé. Mais aujourd’hui, dans l’euphorie familiale, dans la tiédeur de ce climat qui lui convient, Mariette, c’est la pêche ronde, fondante, satisfaite de l’heure et du velouté que donne à son visage un maquillage qu’elle a rarement le temps de mettre au point.

Un vœu rapide me traverse : qu’elle reste ainsi, qu’elle ne change plus ! Encore un peu de temps et ce peu sera trop. On ne profite jamais assez, au bon moment, de ce qu’on a. Allumé par la peur et peut-être aussi par le cabernet, qui pousse au rose les joues de Mariette, je l’embrasse soudain sans raison. On se récrie. Le bon mari, qui aime sa femme, qui — dans le style de la maison — efface le coup, discrètement ! Et clic ! Ariette, qui n’attendait que ça, dont l’appareil est toujours tout armé, sur arrière-plan de nappe tachée, d’assiettes sales et de verres inachevés, réussit la photo du jour.

Cependant on se lève, on émigre vers les palissandres du salon où sera servi le café.

— Doucement ! Mes fauteuils ! s’exclame M me Guimarch, à l’adresse de Nicolas, déjà à cheval sur un bras.

Maman, Tio et moi-même nous sommes regroupés dans un coin. La belle-mère roule vers nous et souffle :

— La nigaude ! Je n’ai pas invité tante Meauzet parce qu’elle aurait insisté lourdement. C’est bien la peine de me donner tant de mal pour faire oublier à Mariette…

Petit silence. Elle retrouve sa voix :

— Descends, je te dis, Nico !

Puis, tournée vers ma mère, elle s’enquiert aimablement :

— K ou sans K, pour vous, chère madame ? Je ne me souviens jamais.

Sans K. Simone a raison. À quoi rime cette benoîte conspiration ? Deux ans plus tôt, j’ai atteint les trente sans éprouver l’impression de franchir une sorte de ligne de démarcation me séparant désormais de la jeunesse (cette ligne, au fond, je l’ai plutôt franchie le jour de mon mariage). Décidément, c’est comme pour tout le reste : à force de vouloir gommer les choses, les Guimarch finissent par les souligner. La précaution est pourtant superflue, dépassée. S’il lui fallait récrire ce roman dont le titre continue à inquiéter les femmes, Balzac — pour le moins — parlerait de celles de quarante. Je murmure, pour mon clan :

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