Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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Parce qu’elle a dit notre, il lui sera beaucoup pardonné. Danoret balbutie des condoléances, s’esquive. Je murmure :

— Les enfants ?

— Ils sont chez maman, dit Mariette.

Nous partons, nous courons, la main dans la main.

3

Nous roulons sur ce ruban noir, fraîchement goudronné, qui traverse entre Loire et Authion cette bande de plat pays dont la précieuse alluvion se cultive au ras des maisons sans caves, hantées par des souvenirs de crues et qui haussent leurs greniers dans le ciel vide de janvier. À Corné, au lieu de continuer sur Mazé, je tourne. Je passerai par Les Rouages. Mariette ne cille pas ; elle comprend bien.

Ce lacis de vicinales, qui se faufile à travers un lacis de bras d’eau bordés de cannes que l’hiver a desséchées et que soude entre elles une mince pellicule de glace, ma tante m’y a, enfant, cent fois promené. C’est par là que plus tard, sur sa barque plate, j’allais ramasser, nid après nid, des colliers d’œufs d’effarvatte. Suis-je revenu assez crotté de ces prés bas, rongés de petit jonc, hérissés de têtards d’osier, creusés de nappes imprécises où marine, en été, sous le nénuphar et la canetille, une purée de feuilles qui sent son roui. En passant devant la souche creuse, vaguement anthropomorphe, que nous avions surnommée “Timoléon”, je ralentis un peu. Encore quadrillée de fossés, l’alluvion se relève, s’essore, étire des sillons gelés. Ce champ, blanc de givre, que tachent des corbeaux, il est à nous. Un peu plus loin elle est aussi à nous, cette vigne, réduite comme les autres à son bois, mais bien reconnaissable aux pêchers d’entre-files, dont deux portent en fin août de ces pêches violettes plus terribles que les mûres pour tacher les sarraus. Nous arrivons. À cinq cents mètres pointent le séquoia ganté d’écorce rouge et le cèdre argenté de la Rousselle. Encore deux virages, puis une ligne droite et un dernier tournant. Je ne cornerai pas cette fois : trois petits coups, puis deux, puis un, soit 321, mon numéro de linge au collège. La barrière est ouverte. Mais au bout de l’allée, deux vieilles dames ne sont pas, comme d’habitude, debout sur le perron. Mariette me laisse descendre le premier, puis se glisse derrière moi. Tio doit être arrivé depuis un moment : sa vieille Peugeot grise est garée sous le séquoia et le chat de ma tante, Pie-Jaune, est couché en rond sur le capot Gustave, le chef jardinier, qui devait prendre sa retraite dans un mois, paraît sur le seuil :

— On l’a mise là-haut, chez elle, dit-il, à mi-voix.

Dans la chambre Tio est assis près de la porte, accablé. Depuis quinze ans, il mettait rarement les pieds à la Roussette. Il évitait la tante, avec qui mon père, paraît-il, lui avait proposé de faire une fin. Mais il a soixante-dix ans et le saisissement de voir disparaître sa cadette se lit sur son visage :

— Quel coup pour ta mère ! souffle-t-il.

Ma mère, toute droite, dans cette robe qui était déjà noire, est en train de voiler un miroir. Son style n’a jamais été celui des pleureuses. C’est la fixité de son regard, le mal qu’elle se donne pour redresser des épaules voûtées qui expriment son chagrin, sa solitude. Elle ne m’embrassera pas : c’est aussi dans le deuil un usage des miens, une privation en l’honneur des morts, une douceur qu’il faut se refuser puisqu’elle leur est interdite. Je l’entends murmurer :

— Elle était en train de tailler, avec Gustave. Elle a fait “Oh !” et elle est tombée en avant. C’était fini.

À mes côtés je sens Mariette affreusement mal à l’aise. Dans sa famille on pleurerait, on gémirait ; on ferait l’oraison funèbre du défunt. La vieille tradition janséniste des Aufray — aujourd’hui laïcisée —, l’extrême retenue de ma mère lui semblent contre nature. Maman adorait sa sœur : sous sa raideur, elle va longtemps saigner en dedans. Elle n’ignore pas que les jumelles ont souvent même longévité : mais cette menace n’affolera que moi. Une main sur mon épaule elle s’autorise à dire encore :

— Il est si rare de posséder son double.

Puis elle glisse vers l’armoire, l’ouvre, commence à retirer les “affaires du dimanche” de ma tante, les pose une à une au revers d’un fauteuil. Mon regard passe sur Tio, qui l’observe avec une respectueuse frayeur, et je m’approche du lit Empire qui sent l’encaustique et où la tante est étendue. Ses pieds, chaussés d’épaisses charentaises, creusent la couette de satin rouge. Ses mains de rhumatisante ne sont pas jointes, mais posées l’une sur l’autre. Elle a encore son tablier et de la poche de ce tablier dépasse un sécateur nain. Les joues sont creuses, les lèvres n’ont plus de couleur. Mais la ressemblance reste insoutenable. Ma mère revient vers moi :

— Ta tante avait tout prévu, dit-elle. Il y a une enveloppe pour toi dans le secrétaire de la salle. Rappelle-moi de te la donner…

Un glissement de semelles l’interrompt. Une voisine entre, qui rapidement se signe.

— Laissez-nous entre femmes, reprend ma mère. M me Brain va m’aider à faire la toilette.

Mariette hésite. Mais ma mère lit sur son visage :

— Allez, ma petite fille, ce serait trop pénible pour vous.

En bas, dans la salle, cernée de ses vieux meubles disparates, mais luisants de cire, un tricot inachevé traîne sur un guéridon. Une brassée de roses-de-Noël attend d’être mise en vase. Je me souviens : ce sont ces fameuses roses-de-Noël que ma tante sélectionnait depuis des années pour en tirer une variété rouge, qui n’a jamais réussi à l’être.

— Sortons, veux-tu ? dit Mariette.

Moi aussi, je préfère attendre dehors, où le gravier crisse sous les pas. Tio m’a pris le bras droit, Mariette le bras gauche. Nous allons et venons, sur vingt mètres, sans rien dire. Un soleil de février, déjà bas, éclaire le dessous des branches et, en deçà des clôtures, donne du relief aux mottes, dans les champs étroits, étirés en longues bandes, soigneusement drainés. Quelques moineaux piaillent.

— Henriette s’occupait de tout, dit Tio. Je me demande ce que va devenir ta mère.

C’est vrai. Cet exil de ma mère, loin de ma propre vie, loin de ce qui fut la sienne jusqu’à mon mariage, j’en ai pris très vite mon parti. Ces arbres, ces champs, cette maison, tout me raconte ma jeunesse, tout me dit aussi que j’en ai décroché. J’admire toujours ma mère. Mais tandis qu’elle s’enfonçait dans l’âge, en conservant ce genre auguste qui disparaît de partout, j’ai adopté le genre douillet des Guimarch. Élevé par des femmes, dans le style Aufray, j’ai été repris en main par d’autres femmes dont la manière soumet plus aisément cette génération. Je suis passé d’une famille à l’autre…

— Monsieur Abel !

La voisine — que je reconnais maintenant : c’est, très alourdie, la fille de l’ancien vétérinaire devenue, je crois, la femme du grainetier —, la voisine s’est avancée sur le petit perron aux marches creusées par tant de pieds. Cette façon de m’appeler par mon prénom montre qu’elle me considère encore comme du pays.

— Votre maman, reprend-elle, voudrait que vous préveniez M e Roulet, le notaire. Elle voudrait aussi que M. Charles passe à la mairie et aux pompes funèbres, pour les formalités.

Et plus bas :

— La pauvre dame a reçu un coup. Elle ne pourrait pas.

— Nous y allons, dit Tio, en même temps que moi.

— Je vais rester un peu auprès d’elle, fait la voisine, tournée vers Mariette qui ne s’est pas proposée.

4

De la suite, je n’allais pas être très fier. Ma tante, deux jours après sa mort, fut enterrée comme elle avait désiré l’être : portée à bras par six horticulteurs. Il n’y avait plus qu’une place au caveau de famille et ma mère, avec sa hautaine indifférence envers les pires précisions, tint elle-même à le souligner :

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