Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Il n’y a donc personne pour surveiller ce gosse !

Nicolas pointe un nez qui coule, l’essuie d’un petit coup de manche et fait, candide :

— L’a plus, sa pendicite.

J’ai compris. La récente opération de sa cousine l’inspire. Je gronde je ne sais quoi. Mais Nicolas ne s’émeut pas. Il sait très bien la différence qu’il y a entre la grogne, inoffensive, et la rogne qui le propulse aussitôt vers les jupes de sa mère. Mais la voici, sa mère, portant le numéro deux, Louis, dit Loulou, et suivie de Gabrielle, portant son numéro quatre (l’enfin fils : Julien). Je dis :

— Tu as vu le travail ?

— Laisse donc, dit Mariette. Pendant qu’il fait ça, il ne fait pas autre chose, je suis tranquille. Voilà trois fois qu’il l’ouvre et trois fois que je le recouds, son ours. Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ?

Je devrais réprouver sa faiblesse qui ne s’améliore pas. Mais elle a trois ans, elle a trois ans et demi de moins qu’Odile, ma femme. Et surtout elle tient, elle semble devoir tenir beaucoup mieux.

Le temps est loin où je lui accordais 26 points contre 28, compte non tenu du reste. Aujourd’hui elle l’emporte sans discussion, compte toujours non tenu de ce reste (dont l’importance, si j’en juge au petit nain qui me lorgne d’en bas avec des yeux de faïence, n’a pourtant pas cessé d’augmenter). Mariette, qui maintient Louis bien droit en lui tapotant le dos, sans doute pour lui faire faire son rot, penche la tête un peu de côté pour m’offrir au choix la tempe, la joue, le coin de bouche. Mais je l’embrasse sous l’oreille. Elle s’y trompe. Elle croit que j’ai voulu chuchoter quelque chose, poser une question. C’est elle qui murmure :

— Ne t’inquiète plus pour ce que je t’avais dit, chéri. Tout est en ordre.

Gabrielle, qui est forcément dans la confidence, sourit d’un air entendu. Qu’est-ce qu’elle fait, celle-là, si tard, chez moi ? Je le devine. Entre Mariette, Gabrielle, Ariette, Françoise Tource et même Simone — aux dix-huit ans boutonneux — existe une franc-maçonnerie des petites boîtes. Gabrielle surtout, si souvent trahie par les emménagogues, distribue volontiers des fonds de flacon, des ampoules, de vagues comprimés. Elle est venue voir ce que ça donnait. Elle va s’en aller satisfaite et persuadée d’avoir aidé la nature, pour cette fois simplement en retard. Nous y revoilà. Le malaise me reprend qui me rend toujours hostile. Je retrouve mon méchant coup de prunelle. Ce que j’ai vu tantôt n’avait rien d’alléchant. Mais Gabrielle n’est pas plus fraîche, la pauvre ! Pour avoir choisi l’autre genre, qui jaunit, plisse et dessèche, elle n’en est pas moins incapable de supporter la comparaison avec ces photos de Cahors qu’Éric montre complaisamment. Et Mariette elle-même, si elle échappe au plantureux, n’a plus la joue si nette la hanche si pure, le genou si nerveux, que l’assurent mes souvenirs. Belle encore, oui. Avec moins d’économie. Glisse un instant sur mon regard une paupière tendre. Je hais le mouvement qui déplace les lignes. Mais en rouvrant les yeux, je le vois plus clairement. Ta silhouette d’hier, si je l’appliquais sur ta silhouette d’aujourd’hui, ma chérie, elle laisserait autour d’elle une petite marge. Un liséré. Ce volume idéal qu’occupe un corps dans l’air, cette tension d’une peau que rien ne griffe, cette fermeté d’une chair exactement en place, tout a un peu cédé. L’adjectif est en train de roquer : la jeune femme bientôt ne sera plus qu’une femme jeune.

3

Ajoutons : cette femme jeune est de plus en plus ménagère ; et c’est un métier où, reconnaissons-le, elle n’a pas l’occasion de se ménager, ni de faire tout ce qu’il faudrait pour se défendre de la trentaine proche, les soins de sa beauté passant forcément après d’autres. Je la vois de temps à autre penchée sur ces rubriques où des dames, extrêmement raisonnables (probablement très célibataires ou un peu milliardaires), adjurent leurs sœurs de ne point se négliger, de rester toujours, à l’américaine, parées, préparées de pied en cap pour le mari. Leurs bons conseils, Mariette les suit, à la diable, et c’est ainsi que déambule dans la maison, certains matins, un spectre ganté de caoutchouc, coiffé d’une fanchon de gaze pour protéger la mise en plis et masqué de crème resserrante B 48, produit également remarquable pour agglutiner la poussière. Mais je l’entends parfois gronder au-dessus d’un magazine, à l’adresse d’une esthéticienne anonyme, quelque chose comme :

— Elle en a de bonnes !

À moins que ce ne soit :

— Elle a des bonnes !

Au début, bien sûr, elle avait le temps de prendre des précautions que ses vingt-trois ans rendaient d’ailleurs superflues. Elle avait des loisirs, bien que son inexpérience en gâchât beaucoup et rendît longue la moindre sauce. Nous n’étions que deux. Mais nous sommes devenus trois et quand Mariette, rodée, entraînée au pouponnage (qui n’est rien d’autre que l’entretien d’une sorte d’infirme complet), s’est trouvée au point pour cette nouvelle tâche, nous sommes devenus quatre. L’accélération des gestes a cessé de compenser la rallonge d’emploi. Nico, taille au-dessus, étant encore fort loin de se débrouiller seul et Loulou, taille en dessous, l’obligeant à sérier les urgences, elle a dû cesser de fignoler. Ça se voit dans la maison. Ça se voit sur elle. Et quand je fronce le sourcil, fils d’une mère intraitable sur la discipline des choses, mari habitué aux nettetés du départ, mon regard est vivement bousculé :

— Qu’est-ce que tu veux, je n’ai pas huit bras ! crie Mariette, avant même que j’aie ouvert la bouche.

Je sais. Nous sommes loin de la fameuse loi de Parkinson qui assure : Le travail domestique s’accroît en fonction du temps dont on dispose. Nous sommes loin de ces aimables traités qui affirment que l’ouvrage abattu en une journée par une ménagère, dont c’est le seul métier, peut être fait en deux heures par une femme qui travaille aussi dehors, lindispensable chassant le superflu ! Si j’avais sur ce point l’inconséquence habituelle des hommes, Mariette aurait lieu de s’insurger. Je ne l’ai pas. Mais comme je n’ai pas l’œil silencieux, Mariette me la suppose et s’insurge quand même avec entrain. Ça dépend de l’heure, du reste. Je la quitte un matin toute épanouie, gazouillant avec ses marmots et poussant, d’une bouche à l’autre, la cuiller à bouillie. Je la retrouve à midi, déjà tendue, affairée, lointaine, vite agacée par la moindre remarque. Le soir enfin, devant une montagne de linge à repasser, c’est une femme excédée qui soupire long, donne de nerveux coups de fer à mes chemises et répète :

— Quel métier !

Il lui arrive même de commenter :

— Et dire qu’officiellement je suis sans profession !

Mieux vaut à ce moment-là ne pas ouvrir la bouche, même pour abonder dans son sens. Une fois m’a suffi. Je lui avais demandé de faire vite, d’expédier le dîner, afin de pouvoir recevoir un client tardif. Elle venait d’achever la corvée de carreaux ; Nicolas — comme d’habitude à l’heure de la soupe — s’efforçait dans un coin ; Loulou (le pli est pris : moi aussi, je dis Loulou et non Louis) hurlait dans sa chaise haute. L’autocuiseur sifflait sur le réchaud, comme une locomotive et, de surcroît, du côté de la machine à laver, tiltait le voyant “fin de cycle”. Mariette hésita, étendit le bras vers la marmite, tira la soupape, se retourna vers le petit, lui hurla de se taire, rassit d’un tour de main Nicolas qui, les fesses glorieuses, émergeait de son pot et enfin, campée dans son tablier, elle fit face au complet veston :

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