Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Abel !

Pas de doute. Le saindoux peut tout envahir, sauf la voix. Voilà donc ce qu’elle était devenue, la petite Odile. Elle se soulevait, elle s’approchait, comme naguère perchée sur de hauts talons, mais si peu aérienne qu’ils perforaient profondément le sable.

— Oui, c’est moi, dit-elle simplement. Je m’attendais bien à te rencontrer un jour.

Oh, cette voix ! D’une bouche tartinée de carmin elle ressuscitait comme celles des chanteuses défuntes ensevelies dans leurs disques. Noisette — maintenant entortillée dans les paupières —, l’œil aussi était resté le même. Sous le regard ébahi de la marmaille qui pointait le nez en l’air, pour inspecter ce monsieur, dont ils ne sauraient jamais qu’il avait eu les droits d’un beau-père, elle me prenait la main, la gardait un instant dans la sienne, grasse, moite et baguée. Je pus souffler :

— Tu es revenue ?

— Oui, dit-elle, c’est toute une histoire. Tu te souviens de ma tante : celle qui était mariée au fermier de La Mornaie, près de Chazé, tu sais bien, tu m’y as conduite une fois et tu pestais parce que tu étais resté deux heures dans la voiture à m’attendre…

Oui, je me souvenais. Écrasant des jonquilles, je lui avais même fait l’amour dans un petit bois, au retour. Mais la nouvelle Odile évoquait ces choses sans un frémissement. Elle continuait, elle parlait de ce qui, depuis lors, avait été son miracle :

— L’oncle est mort le premier, en laissant la ferme à ma tante. Puis ma tante est partie à son tour. J’ai hérité d’elle. Vingt hectares, ce n’est pas le Pérou, mais ça nous a permis de nous installer à notre compte. Nous avons acheté une boutique, il y a deux mois, rue La Révellière.

Plomberie-zinguerie-quincaillerie, une boutique verte, près du cimetière de l’est, je voyais. Bonne petite affaire “à développer”, comme disent les agences. Avec la marée montante des immeubles neufs, la plomberie, quand on est à son compte, ça passe de loin le barreau. On devient installateur, entrepreneur, magnat de la tuyauterie. Une réflexion cocasse me taraudait la tempe : Il n’y a pas que les filles qui se renversent. Les situations, aussi. Si ça se trouve, dans vingt ans, sa gamine y regardera deux fois avant d’épouser mon gamin. Je souris. Elle sourit. Elle eut, pour secouer sa crinière — moins longue, moins soyeuse —, son ancien coup de tête de pouliche qui galope dans le vent. Et reculant d’un pas, pour mieux juger :

— Tu n’as pas beaucoup changé, reprit-elle. Les hommes ne changent pas. Moi, évidemment… Si, ne sois pas poli, je me pèse chaque semaine, je sais ce qui m’attend. Ma mère était pareille ; elle prenait trois kilos à chaque enfant. Mais après tout, ça mis à part, j’aurais tort de me plaindre. André est parfait.

Elle surveillait d’un œil, autour d’elle, le trottinement des petites tailles. Elle ne remarquait pas mon silence.

— Enfin, autant qu’un homme peut l’être ! ajouta-t-elle.

La même voix, oui, mais le ton mémère. Bien avant sa tante, elle était morte, cette fille qui croquait du garçon, qui criait Longtemps, longtemps !” en tortillant des reins ; elle avait déguerpi des petites chambres d’hôtel et retrouvé l’instinct qui précipite encore les yéyettes d’aujourd’hui dans les lits conjugaux. Maintenant, elle respirait en soulevant la poitrine. Sa fille, accrochée à sa robe, me regardait avec une crainte hostile. Un des garçons secouait le landau :

— Rémi, tu as fini ? cria-t-elle, avant d’ajouter à mi-voix : André n’aimerait certainement pas nous voir ensemble.

— Ma femme non plus.

Une seconde, j’entendis la rumeur : Vous avez vu ? Qu’est-ce qu’il fricote, Bretaudeau, avec son ancienne ? Mais y avait-il à Angers plus de dix personnes pour s’en souvenir et plus de deux pour identifier, dans cette mère abondante, ma mince, ma vive, mon enragée danseuse des Ponts-de-Cé ou de Bouchemaine ? Moi-même, je n’y parvenais pas. J’étais navré ; et pas seulement pour l’esthétique. Je me sentais affreusement solidaire, dépouillé d’un vieux charme, de mes souvenirs bafoués en leur meilleur témoin. Elle le comprenait bien. Je vis trembler ses cils :

— Toi et moi, dit-elle, c’est de l’histoire ancienne. Je n’arrive plus à y croire. Et pourtant…

L’ironie, enfin, lui retroussa la lèvre :

— Ce qu’ils se ficheraient de nous, les mômes qu’on a été !

Mais déjà s’effaçait cette grâce et se recomposait ce visage rond, prudent, voué au rassurant as de cœur dessiné par le rouge. La question rituelle tomba :

— Heureux, en fin de compte ?

Pour qui parle de bonheur, la lâcheté d’un homme n’a d’égale que la niaiserie d’une femme. Répondre oui lui semble ridicule : le bonbon, le bonheur, ça fait partie des sucres, mais non des nobles viandes dont se nourrissent la force et l’ambition. Et puis (sauf la sienne, qui a besoin d’être confortée) le mot pourrait désobliger les dames : il les exclut, dans le passé ou dans l’avenir. Répondre non, d’autre part, paraît ingrat ; et désobligeant pour lui-même, en ce que cela suppose de ratage. Un homme bien constitué répond toujours en ce cas-là comme si on lui demandait des nouvelles de sa santé :

— Ça va, je te remercie.

Mais l’interview ne pouvait s’arrêter là :

— Fidèle ? fit Odile, avec le demi-rire d’usage.

— Comme toi, j’imagine.

— Ça, reprit-elle aussitôt, avec mes quatre, tu penses ! Même si j’en avais le goût, je n’aurais pas le temps de courir.

Pour le seconde fois l’Odile 1950 — qui n’interrogeait pas, qui n’était béante qu’au plaisir — reparut sous l’Odile 1959 :

— C’est drôle, dit-elle, on se fixe, on change de race.

Et pour la seconde fois elle disparut, plouf ! pour retomber dans le bain où nagent les petits canards :

— Des enfants ?

— Deux.

— Moi aussi, j’en voulais deux, reprit lentement Odile. Et tu vois… J’ai eu de la chance quand j’étais fille. Cette mécanique ! Une seule imprudence et je suis sûre de mon affaire.

Sic transit. Ce n’était plus qu’une bonne femme se plaignant de ses ovaires. Le bassin me tomba sous les yeux. Sur les trente gosses qui barbotaient autour, combien de voulus ? Combien d’échappés aux nocturnes glouglous ? Allais-je avouer, moi, que, mon second, il était arrivé juste un an après le premier, que nous l’avions accepté pour compléter “le choix du roi” et qu’en fait la fille avait été un garçon ? Allais-je lui dire qu’en ce moment même Mariette avait des inquiétudes ? La chronique glandulaire, elle a bien sa vertu : c’est le plus sûr antidote de la romance. Mais d’y voir raccordée ma petite folie, la fille aux yeux de noisette, pour les mêmes raisons par elle-même trahie, d’y voir le temps narguer l’insouciance première, la pureté charnelle… cette idée m’exaspérait. Odile ! Elle aurait éclaté de rire. Je regardai ma montre :

— Cinq heures ! Excuse-moi. J’ai rendez-vous au quart, chez le juge d’instruction.

— Il est temps que je rentre, dit M me Berthot.

Je filai, sans me retourner.

2

Je la reverrai sans doute, l’ancienne Odile, je la saluerai d’un coup de menton, d’un petit signe amical, sans m’arrêter. Mais désormais devant les glaces des lavabos, des magasins, des coiffeurs, j’aurai l’œil plus aigu. Et pas seulement pour moi…

Me voici dans le vestibule, j’enlève mon manteau, je l’accroche, je fronce le sourcil. Nicolas, assis sur le dallage, ne s’est pas jeté dans mes jambes en criant comme d’habitude : “Haut, papa ! Haut !” pour se faire hisser à bout de bras, une fois, deux fois, dix fois, toujours plus près du plafond. Il est bien trop occupé à dépiauter son ours. Il l’a éventré avec je ne sais quoi et par la plaie béante, qui va de l’aine au cou, il retire des poignées de kapok, qu’il jette autour de lui. Il en a plein les cheveux. C’est insensé. Un ours de 3 000 francs — que pourtant il adore — complètement vidé, fichu ! Un vestibule transformé en atelier de matelassière ! Je crie :

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