Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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Et c’est pourquoi ce deuxième dimanche de novembre après s’être bichonnée, parfumée, ondulée, coulée dans une robe neuve, après avoir convaincu Agathe de se rendre pour une fois chez son père, Aline avait accepté de déjeuner chez les Fioux, avec Annette et M. Galvey.

*

Quand il arriva au pied du petit immeuble qu’habitait Ginette et qu’entourait un essaim de pavillons de meulière, Aline fut impressionnée. Il allait, une, deux, pendulant militairement sur ses béquilles : on l’eût cru, une, deux, à la tête d’un régiment de mutilés.

— Tu ne vas pas le chercher ? dit Aline à son beau-frère, comme elle penché au balcon.

— Surtout ne le vexe pas en l’aidant d’une façon quelconque, dit Ginette.

L’invité se débrouilla très bien pour prendre l’ascenseur, traverser le couloir, sonner, rester en équilibre sur un seul embout en secouant quatre poignets d’une main ferme. Un petit éventail de rubans de couleur ornait sa boutonnière, comme sa tempe l’était d’une patte-d’oie fripée par un coup d’œil impérieux. Quand il s’empara d’une chaise pour s’y asseoir à cheval, sa façon de confier une béquille à Ginette, puis l’autre à Aline, fut d’un naturel parfait ; et encore plus significative l’aisance avec laquelle, une fois installé, il déboutonna son manteau, écartant les pans d’un air engageant pour s’en faire dépouiller. Du temps qu’il était ingambe, ses filles devaient déjà se disputer l’honneur d’accrocher à la patère ce pardessus brun, découvrant une veste beige à pochette fléchée de trois crayons parallèles.

— Il me semble avoir déjà vu votre belle-sœur, dit-il, une fois installé, en se tournant vers Henri.

Vers Henri, le maître de maison, du moins supposé tel, car lui, tourné vers sa femme, la laissait répondre :

— Oui, vous avez dû l’apercevoir, chez nous, il y a trois ans, avec M me Galvey, un jour où nous avions réuni quelques amis.

M. Galvey lui décocha un regard éloquent : on ne répond pas pour son mari. Puis sans vergogne il examina le sujet. Aline ne savait plus où se mettre. Qu’avait-on dit à ce bonhomme ? Où ? Quand ? Comment ? Jusqu’où s’était-on avancé, à son insu ? Elle attendait un cul-de-jatte pourvu d’avantages à troquer contre des soins. Elle trouvait un cavalier, encore assez valide pour venir à la remonte. Mais déjà s’intéressant à ses poches, M. Galvey en retirait une courte pipe à couvercle, la bourrait, l’allumait, soufflait du bleu devant lui, accordait son attention au bar roulant, orgueil des Fioux, que Ginette poussait jusqu’à lui. Sa moue exprima ce qu’il pensait du scotch, du guignolet, du porto, jusqu’à ce qu’une bouteille d’anisette lui rendît le sourire :

— On n’en trouve pas de vraie, ici, observa-t-il. Simone faisait venir la nôtre de Blida.

Deux verres lui suffirent dans un silence coupé de légers claquements de langue et que l’irruption des fils, Arthur et Armand, si sommairement lorgnés qu’ils en devinrent tout gauches, ne parvint pas à dissiper. Mais Ginette, proposant de passer à table, fut approuvée par une montre-bracelet que son propriétaire dégageait de sa manche, pour consultation :

— Une heure, dit-il. À franchement parler je me sentais creux. Chez moi c’est toujours du midi tapant.

Faisant preuve d’une technique très poussée, il empoigna le dossier de sa chaise et basculant d’un pied sur l’autre cahota jusqu’à sa place, où il trouva moyen de se retourner.

— À la maison, dit-il, content de l’effet produit, j’ai un fauteuil roulant. J’arrive très bien à m’en passer.

Pouvait-il aussi se passer d’une femme ? Il semblait mettre un point d’honneur à laisser entendre qu’il était à prendre tel quel. Il prévenait, en somme : attention, je ne suis pas de la race des exploités, mais de celle des exploiteurs. Bouche close, ne se faisant plus aucune illusion, Aline notait le bourgeon du nez, la couperose des pommettes, la brosse des moustaches jaunies d’un côté par le tabac. Une caricature de son père ! M. Galvey ne la regardait même plus. Il observait Annette. Après tout, Annette, ni divorcée ni usagée, point chargée d’enfants, n’était-ce pas pour lui une meilleure recrue ? Il n’insista pas d’ailleurs et se mit à jouer des mandibules avec une vive considération pour le canard aux ananas :

— On ne fait pas mieux au Tonkin, assura-t-il.

Et cette fois, cassant du Viet, caressant de la congaï, il repartit en campagne du fleuve Rouge au Mékong pour s’en aller ensuite promener du galon de l’Ouarsenis à l’Aurès dans un intrépide compte rendu de quinze années de baroud qu’il interrompit tout de même deux fois : pour louer le Savigny, un peu vert, et pour tâter le camembert dont il paria qu’il avait — et il avait en effet — une raie blanche au centre, décelable pourtant quand on y a le doigt fait. Au café, Henri, Ginette, Annette, Aline, les garçons communiaient tous dans le même agacement poli, presque amusé. Mais M. Galvey, appréciant d’être écouté, ne doutant pas d’un prestige qui durant quinze autres années, celles-là bureaucratiques, avait maintenu femme et filles autour de son nombril, évoqua enfin leurs ombres en buvant du cognac :

— Je l’avais déjà constaté à la guerre : ceux qui sont tués sur le coup au moins ne souffrent pas. Ils ignorent même qu’ils sont morts. Les plus à plaindre sont toujours les blessés.

*

Il eut beau ajouter : Surtout quand ils le sont deux fois, dans leur chair et dans leur affection, Aline n’en put supporter davantage.

— Excusez-moi, fit-elle en se levant, j’ai promis aux enfants de rentrer tôt.

Dans le couloir le chuchotement de Ginette lui fit écho :

— Excuse-moi, je ne l’aurais pas cru si…

Aline ne se préoccupa pas du qualificatif et fila. Il n’avait été question de rien et, partie la première, elle abandonnait à Ginette le ridicule de l’affaire. En conservant un léger bénéfice : c’est bon le dédain pour les dédaignées. Bien sûr, le bonhomme aurait pu être convenable. Mais convenable ou pas, nul ne ferait l’affaire. On a toujours tort de se soucier de ce qu’on a perdu. Une maison ! Elle avait failli se trahir pour une maison. Faiblesse passagère. Quand on n’a plus ni jeunesse, ni beauté, ni santé, ni fortune, quand on ne peut rien offrir sauf des ennuis, des rancunes et des charges, on reste ce qu’on est : la sacrifiée, implacablement fidèle à l’infidèle avec qui elle aurait dû vivre jusqu’au bout. Absence d’amour, on s’y fait, l’âge aidant. Absence de tendresse… malgré la damnation du soir — et l’idée qu’à celle-ci échappe le responsable — on s’y fera ; le cœur aussi, comme le ventre, finit par accepter de ne servir à rien.

12 novembre 1967

après-midi

Comme prévu, son survêtement vert du SCF hâtivement enfoui dans le cuir noir, le casque et les lunettes lui assurant une tête de martien hydrocéphale sur quoi perle une bonne petite pluie d’Île-de-France, Léon attend stoïquement, le long du trottoir, devant le massif de chrysanthèmes jaunes qui moutonne aux portes du stade. De quiconque il ne supporterait pas ce retard. Pourtant il se contente de lever le bras. Marc arrête son engin, tête-bêche, et l’échange se fait sur le seul mot :

— Monte !

Agathe déchoit de BMW 500 en Jawa 350 — la Jawa offerte par père et mère, moitié moitié, à l’enfin bachelier Léon. Agathe aussi sous le ciré est en survêtement : pour l’édification de sa mère (bon prétexte, le club) et pour faire négligée, là où elle va. Elle se penche pour un bouche-à-bouche complémentaire.

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