Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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— Tu prends ? hurle-t-on du haut de l’escalier.

Le téléphone sonne. Odile se déplie, tortille d’un pied, saisit l’ébonite et, avec une assurance qui n’est plus assez récente pour lui mettre de la bouillie dans la bouche, annonce :

— Ici, madame Davermelle.

— Ici, l’ancienne ! répond l’écouteur.

Trois secondes de silence… On a beau se trouver sur le mirador, la première fois que la panthère feule en dessous, ça surprend. Eh bien, je vous fais peur ? Ce n’est pas après vous que j’en ai, ma petite. Bien que… ! Enfin, passez-moi le bonhomme ! précise la voix, assez rêche pour paraître authentique. Odile s’étire un peu le cou. Ce qui passe le moins bien, c’est le ma petite, flatteur en un sens, mais dominateur, assuré de trouver en face quelque confusion. La vénérable dame de Fontenay a tort. On ne jouera ni la gêne, ni l’amusement, ni la dignité. On raccroche, sûre d’être rappelée.

On l’est en effet. On laisse longuement carillonner. Tu prends ? répète le grenier. Odile crie : C’est pour toi ! et consent enfin à décrocher. La leçon semble avoir porté : Ici, la mère des enfants, reprend la voix, toujours acide, mais contenue. Vous désirez sans doute M. Davermelle, mon mari ? fait Odile, en soulignant à peine le possessif. Je vous le passe, Madame.

Lourde pause. Louis arrive, essoufflé :

— Excuse-moi, j’ai dû couper, pour impolitesse, le premier appel de cette personne, dit Odile, assez haut pour être entendue du visible comme de l’invisible.

Elle retourne à son fauteuil-sac.

*

À Louis de jouer, dont la pomme d’Adam, elle aussi, voyage un instant dans sa gorge. Aline le cueille à froid :

— Puisqu’il faut vous appeler, monsieur, je n’ai pas besoin de vous dire, monsieur, combien j’apprécie les visites d’huissier. Je suis sûre qu’en échange vous apprécierez, monsieur, la requête que prépare mon nouvel avocat. Connaissant votre générosité…

Ahuri, Louis ne ressent d’abord que le poids de ces vous, parmi quoi ne se faufile plus un seul tu. La suite, déjà moins digne de l’exorde, charrie de l’invectif et du saugrenu :

— Au fait, dites à votre pimbêche que je ne suis pas assez riche pour payer par sa faute deux communications… Entre parenthèses, avec sa voix de pruneau, elle est d’où ? D’Agen ? En tout cas, elle me fiche la colique… Bon ! Je disais, vous êtes généreux, vous aimez envoyer des sommations, vous aimerez sûrement m’envoyer de plus fortes sommes…

Rire aigrelet, chuchotements indistincts. Il se pourrait qu’Emma Valdoux fût dans les parages. Mais il n’est pas exclu qu’Aline ait eu l’inconscience de passer un écouteur à sa fille.

— Bref, qu’est-ce que vous voulez ? dit Louis. S’il s’agit d’une augmentation, j’aime mieux vous dire…

— Ne me dites rien : vos revenus ont presque doublé. Je vous en félicite, mais nous sommes loin désormais d’en avoir notre juste part.

On songe au malheur d’autrui, on se met la main sur le cœur ; mais le portefeuille est dessous, qui n’est pas moins sensible. Sa juste part ! Qu’on indexe une pension, soit ! Mais qu’Aline pour avoir été sa femme, en un temps besogneux, ait le droit d’aligner ses exigences sur ses gains actuels, de devenir au nom du passé la sangsue de son avenir, merde ! Louis l’écoute, la mignonne, qui ne divague plus, qui en vient aux chiffres avec une précision de machine à calculer :

— Vous avez deux mille cinq cents francs de fixe chez Mobiliart. Vous vous faites au moins trois mille francs de commissions… Et parlons un peu de votre exposition : j’y suis allée, j’ai demandé les prix, j’ai compté les ronds rouges collés sur les toiles vendues, j’ai fait l’addition…

— Et les frais ? Et les cinquante pour cent de la galerie ? dit Louis, le plus bas possible.

Odile a coupé le son, pour ne pas gêner le dialogue ; Rose vient de descendre, Guy de rentrer. Es sont là, muets, discrets, immobiles. Donc ils entendent. C’est commode, vraiment, de discuter d’une augmentation devant des enfants qui, à tout prendre, en seront aussi les bénéficiaires, comme devant une femme qui, elle, est sûre d’en pâtir !

— Je sais, je déduis ! continue Aline. Je n’ignore pas que nombre d’amateurs paient directement leurs portraits. Blousez le percepteur ; n’essayez pas de me blouser, moi. Votre situation devient confortable. Surtout si l’on songe qu’en plus votre femme travaille…

Le travail d’Odile ! Sautons vite sur cette erreur légale.

— Voyons, soyons sérieux, ma femme ne vous doit rien sur son salaire.

— C’est assez monstrueux, en effet, reprend Aline avec une allègre conviction. Elle a détruit notre ménage, elle devrait être astreinte à réparer, comme vous. Je n’en suis que plus à l’aise pour réclamer mon dû… C’est vrai, mon cher, je dépends entièrement de vous. C’est mon métier, désormais. Il y a deux sortes de femmes entretenues : les unes pour le plaisir, les autres pour son châtiment. Vous cumulez, mon pauvre, car ayant épousé le premier genre en divorçant du second, vous voilà obligé de faire vivre l’une et l’autre.

Louis cille. Butée, mais pas futée, telle était pour lui la définition d’Aline. S’il n’est pas sûr, malgré le dicton, que l’esprit vienne aux filles avec l’amour, il semble s’aiguiser dans le désamour. On continue :

— Si vous préférez, je suis maintenant la gouvernante de vos enfants. Voyez tarif : il est très au-dessus de ce que vous m’allouez…

Pour l’avoir longuement pratiquée, Louis n’ignore pas qu’il vaut mieux laisser parler Aline : surtout dans l’affrontement par fil où, s’il se tait, elle ne tardera point à s’enhardir, donc à se trahir. Qui ne sait pas jusqu’où il peut aller, mieux vaut le laisser filer trop loin, pour le tirer en arrière. Aline se lançait, justement :

— Moi, je ne connais que la morale du melon : à chacun sa côte. Les melons en ont généralement huit. J’en prends donc cinq. Je vous en laisse deux, plus la huitième pour les impôts. Et je suis large car, des impôts, j’en paie aussi sur la pension que vous pouvez, vous, décompter de vos revenus… Or, si vous la dépensiez vous-même, vous seriez imposé sur cette somme au même titre que le reste. Moralité : c’est vous qui devriez payer mes impôts.

— Superbe ! dit Louis. C’est Emma qui vous a soufflé ça ? Malheureusement j’ai été amené à potasser la question. Revoyez l’article 214. Tiers maximum. En tenant compte des enfants un tribunal peut faire mieux, mais votre décompte ne serait sûrement pas le sien. Il calculera d’abord sur le net, non sur le brut, car nous travaillons, nous avons des frais, alors que vous n’en avez pas. Ensuite, une part par adulte, une demi-part par enfant, vous valez trois, ma chère, contre deux et demi…

Étonnant faire-part ! Du coup, Odile s’est retournée, lorgnant Guy, qui n’a rien compris, lorgnant Rose, qui flotte : comme flotte sa mère, au bout de trois kilomètres de fil :

— Deux et demi ?… Ne me dites pas que vous avez été assez bête pour augmenter vos charges !

— L’étions-nous donc pour avoir fait quatre fois la même chose ?

*

Une phrase qui vous part du cœur et tout se détend. Pour un instant. Quatre fois, c’est vrai, ce fut quatre fois, comme cela sera pour la cinquième, un seul et même père. Mais pas la même mère, qui, là-bas, reste silencieuse, anesthésiée par ce l’étions-nous ? comme un patient par une bouffée de kélène. On se dit des choses affreuses et, de la salive même, jaillit un trait qui vous empêche de dire le reste. Qui vous empêche d’ajouter : Agathe semble perdue pour moi, Léon douteux ; et les deux autres, encore fidèles, sont sous votre coupe. Étais-je, grâce à vous, assuré d’en garder un seul ? Et de toute façon comment en espérer un qui fût, dans ma maison, bien à moi ? Alors, voilà. Je n’avais aucune raison de le refuser à cette très jeune femme. Au contraire. Faire l’amour jusqu’à l’enfant, c’était pour moi enfoncer le clou jusqu’au bout ; et pour elle, au moins en partie, vous reprendre, reloger dans son ventre l’exclusivité maternelle…

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