Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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Le rôti à mettre au four, la crème à battre, la nappe à repasser. Des deux jambes, des deux mains, Odile continuait de s’agiter et ne cessait pas de sourire, pesant les résultats, jugeant son monde.

*

Et d’abord Louis. Il avait de la chance, mais le savait-il ? Une collègue d’Odile, travaillant chez le même éditeur et se trouvant dans le même cas, ne s’était pas gênée pour lui dire : Tu es folle ! Moi, je prends le bonhomme comme je l’ai connu : seul . Mais celle-là était dotée d’un homme du genre coq, sans un regard pour la couvée. Depuis quinze jours Odile comprenait mieux son interminable attente. Comme disait son amie, Je t’en souhaite ! Tu es tombée sur un père. Quadruple, pour tout arranger ! Cinq personnes à épouser, ma belle, c’est une autre partie !

En effet, c’était une autre partie. Mais encore une fois Louis avait de la chance. Quadruple, il l’était d’une autre manière, en quatre noms. Pourquoi nier que ça faisait plaisir à la bouche de dire enfin mon mari : en le citant, en parlant de lui à la famille, aux commerçants, au facteur ? Pourquoi nier que dans votre père, servi aux enfants, le votre servait de cloisonnement, comme le mon devant mari, mais à l’intérieur d’une même vie commune, à l’intérieur d’une même villa divisée en chambres ? Et Louis, appellation mixte, d’avant comme d’après, ne se pointerait plus, ne se fêterait plus au calendrier de la précédente, mais au calendrier de la seule Odile, comme s’y était toujours fêté le prénom prononcé à l’envers, la petite invention de l’heure des caresses, le Sioul soufflé par la squaw au chef sioux parti sur le sentier de l’amour.

Une remarque, tout de même. Sioul, il peignait là, devant la fenêtre. Avec une ardeur nouvelle depuis qu’elle lui avait dit : Au fond, c’est ton vrai métier. Faire office de muse vous donne de l’indulgence. Une minute, cependant, rien qu’une minute, l’artiste aurait pu lâcher ses pinceaux pour aider la muse, surchargée, à mettre le couvert.

*

Et Léon, là-dessus, c’était bien son fils, habitué à considérer la maison comme un hôtel dont la patronne a tous les pouvoirs, sauf un : celui de déshonorer le client en lui demandant de tremper un doigt dans l’eau de vaisselle. Impératrice-esclave, Aline l’avait voulu ainsi : un fils — comme un mari — ne touche à rien de ce qui réclame le port du tablier. Ce préjugé campagnard, on pourrait peut-être le réformer chez Louis, mais chez Léon c’était hors de question. D’ailleurs, qu’il fût toujours en retrait, celui-là, campé dans le ni oui ni non, au fond, c’était préférable… Dix-huit ans ! Il avait dix-huit ans, Léon ! Avec un certain air, sur un certain ton, Raymond l’avait fait remarquer : Il n’a que huit ans de moins que toi. Sous-entendu : Il est, dans l’âge, plus proche de toi que Louis. Attention ! Un mari quadragénaire, une jeune femme, un beau-fils, tout est réuni pour jouer Phèdre…

Ne sourions plus. Rions. Imaginer Léon dans le rôle d’Hippolyte, c’était cocasse ! Mais le cinéma qui tourne dans la tête des gens est ce qu’il est. Comment traiter Léon ? En mineur prolongé ? Il s’en vexerait. En infant de premier lit ? Il n’y montrait que trop tendance. L’indifférence serait le moindre mal.

*

Pour Agathe au contraire il fallait faire des frais. Inutiles. Mais visibles. Destinés à prouver que la bonne volonté restait du même côté. Quand l’hostilité ne désarme pas, la patience arrive à l’engluer.

Dès le premier jour, Agathe s’est voulue insupportable, insolente, étrangère. Elle a essayé toutes les recettes d’opposition : le mutisme, le bâillement, la sécheresse de ton, la politesse excessive, le sourire à claques, le retard, l’inertie. Elle a boudé le plat : Maman ne sale pas tant. Boudé le paysage : Moi, j’aime mieux la mer. Boudé les jeux : Si vous croyez que ça m’amuse ! Elle a sucé son stylo durant des heures devant son « journal », probablement très agressif. Elle a disparu maintes fois du côté de la poste. Elle a ramassé un peu n’importe qui parmi les jeunes du coin pour bien faire sentir que ceux-là, du moins, elle les fréquentait de son plein gré. Elle a affecté de ne jamais rien demander à Odile, quitte à chiper sans vergogne son parfum, sa laque, une paire de bas et même, devant elle, une coupure dans le porte-billets.

— Louis, tu as oublié de donner de l’argent de poche à ta fille, a dit Odile.

Mais le surlendemain, dans la combe de Paccaly, les choses ont failli devenir graves. Odile venait de dire : Ce n’est pas de la varappe, mais ce n’est plus de la balade. Restez groupés. En montagne, on ne se sépare pas. Vérité connue, mais dans sa bouche devenue provocante, appelant une réplique. Cinq minutes plus tard, après une pause, Odile a recompté machinalement son monde. Plus d’Agathe !

— Elle a crocheté par là, a dit Léon.

— Tu ne pouvais pas le dire tout de suite ? a crié son père. Le faux sentier pris par la fille traversait un pierrier, puis se ramifiait. Était-elle repartie en arrière, jusqu’à l’auto ? Avait-elle poussé seule sur Roche-Pierfa ? Le nom d’Agathe une fois clamé à tous les échos, le ravin exploré, les jumelles en vain braquées dans tous les sens, on s’est morfondu durant deux heures. On était même sur le point d’aller chercher du secours quand, tirant un peu la patte, Agathe est réapparue :

— Et alors ? Je vous attendais au Trou de la Mouche.

Bonne affaire, au fond. Furieux d’avoir manqué leur sortie, ils lui sont tous tombés dessus.

— Qu’est-ce que tu as au genou ? a dit Odile, tirant du sac à dos un rouleau de sparadrap.

*

Et Rose ? Quand il fait le point, la nuit, sur l’oreiller, Louis s’encourage en murmurant : S’ils étaient tous comme elle

Il a raison. Rose est serviable, sociable et jusqu’à un certain point maniable. Réservée, mais pas hostile. Discrète, mais pas indifférente. Ni soumise ni compromise, elle admet. Dans le tête-à-tête, elle peut aller jusqu’à la curiosité : Comment as-tu connu papa ? Elle a même une fois lâché une file d’adverbes interrogatifs : Où ? Quand ? Pourquoi lui ?

Et, ainsi, montré le bout de l’oreille. Quand sa belle-mère occupe la place avant droite, dans la voiture (ou son père, s’il la laisse conduire), Rose devient taciturne. Quand sa belle-mère fait ce qu’elle faisait naguère et, renseignant l’époux, déplie la carte Michelin, devenue de nos jours pour les épouses une sorte de carte du Tendre, Rose fripe le nez. Quand sa belle-mère se fait embrasser dans le cou, elle avance le museau par-dessus le dossier, pour avoir sa part. Et la belle-mère aussi regarde ça du coin de l’œil. La tendresse et l’amour ne sont pas de même nature. Voire ! Quand le soleil tourne autour de deux arbres, d’espèces différentes, mais plantés sur le même terrain, il y en a toujours un pour faire de l’ombre à l’autre.

*

Guy, enfin. Intéressant petit bougre. Bien sûr cet « intérêt » sera toujours limité par ce réflexe du ventre : ceci ne sort pas de moi. Mais portrait de son père — comme Agathe — il est, lui, pleinement en accord avec cette ressemblance. Il touche. Quelle femme n’a pas rêvé de mignoter le galopin que fut jadis son amant ? Ou de le refaire ? Vingt-six moins dix égalent seize : à la rigueur en commençant très tôt…

Gagné, ce petit ? À l’aise, en tout cas. Peut-être trop rapidement. Toutes les femmes — et même leurs rivales — frémissent d’entendre un gosse parler sans chaleur de sa mère. Guy n’est pas discret, lui, et malgré l’œil sévère de sa sœur, il est vite pointu dans la confidence. La première faite chez le pâtissier, en croquant une tartelette aux myrtilles, eût été suffisante : Ben, dis donc, à ce qu’on disait de toi, je ne te voyais pas comme ça. Passe encore pour cette autre : J’aurais dû amener mes hamsters ; maman va me les faire crever. Mais distribuer des cartes à cet enfant — et aux autres — en insistant pour qu’ils en envoient chacun une à Fontenay et, tandis qu’Agathe s’exclame : Je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle, s’entendre dire par le benjamin : T’es drôlement poire ! Maman, elle, fait le contraire, c’est déjà plus gênant. Soyons franche : le beau rôle, c’est le plus habile. Agathe le sait bien, qui ne se laisse pas impressionner. Mais Guy lui-même, sans le vouloir, l’aura confirmé. Il arrive un soir, en courant ; il écrase au passage le pied d’Agathe qui, aussi sec, le gifle.

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