Voilà l’ambiance ! Non seulement la fumée des cigarettes a noirci le plafond, mais elle plonge toute la cave dans un brouillard bleu quand les portes sont fermées. Dehors, près de la porte, Georges a érigé un barbecue en tôle, bien rouillé avec les années, dans lequel, vers midi, il allume un feu avec des déchets. Puis il y verse quelques pelles de charbon de bois et grille la viande que les clients ont acheté, peut-être pour amener chez eux. Un jour, il me met une bouteille de bière blanche ‘Franziskaner’ de Munich sur le comptoir. La fois d’après, je lui apporte le verre qui va avec et dont j’ai une collection à la maison. Dans ce verre spécial, la bière blanche a un goût encore meilleur ! Il me dit qu’il l’a trouvée en Espagne. Et moi qui croyais qu’elle venait de Munich ! Alors je regarde la bouteille de plus près. Il est écrit sur l’étiquette qu’elle est fabriquée à Athènes ! On voit bien que l’Europe est en train de se construire ! Le problème avec les verres de bière blanche, c’est qu’ils sont difficiles à nettoyer. Quand la bière ne mousse plus, au moment de la verser, je regarde de plus près. Au fond, dans les coins, il y a une crasse de bière et de levure séchées, qui ne disparaît plus seulement avec le remplissage de bière fraîche. Le plus simple aurait été un nettoyage avec une brosse. Une bière blanche sans mousse ? Non merci ! Quand enfin sa caisse est vide, je lui dis qu’une Kronenbourg à la pression est aussi buvable, et qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher cette bière uniquement à cause de ma nostalgie, parce que personne ne la boit à part moi. Dommage pour la bonne bière !
*
Un jour, un petit bonhomme barbu m’adresse la parole au marché. De ma tournée de vente je sais qu’il est le domestique d’un maquignon d’Aley. Je ne comprends pas grand-chose, car il parle en patois. Après un moment il se rend compte que je ne pige rien et il prend un bocal de miel. Il pointe du doigt sur l’étiquette et imite avec la bouche le bruit d’une abeille. Après un moment de gesticulation il me semble qu’il m’explique que des gens ont été piqués par un essaim d’abeilles cachées dans un arbre et en pointant sur moi je comprends qu’il veut que je les enlève. Puis d’autres clients se joignent à nous et me traduisent où exactement trouver l’essaim.
Après le marché je l’emmène en voiture pour me montrer l’endroit afin de voir ce qu’on peut faire. Car nous avons toujours besoin d’essaims pour agrandir notre rucher. Les abeilles, sans doute une colonie de l’an dernier, sont installées dans un vieux merisier qui par la dernière tempête s’est déraciné et se trouve en haut sur le talus de la route qui va au village. C’est un travail facile. Quelques coups de tronçonneuse plus tard, Doris et moi l’avons transvasé dans une ruche. Nous laissons la ruche un jour sur place, afin que les abeilles butineuses puissent la rejoindre la nuit. Le lendemain matin, à l’aube, quand toutes les abeilles sont encore figées par la fraicheur, nous ramenons la ruche chez nous.
Durant ma prochaine tournée de vente je m’arrête au café et je tombe sur le fils du propriétaire du pré. Comme c’est us en Allemagne, je lui donne un kilo de miel pour l’essaim. Il semble un peu perplexe, mais le prend avec plaisir. J’ai l’impression, qu’il croyait d’abord que je veux le faire payer pour l’enlèvement. Le fils du maquignon est avec une bande de copains et, comme je constate, en buvant ma bière en discutant avec le cafetier, déjà bien éméché. Il semble avoir une idée. Il me fait signe de m’approcher. « Tu m’as donné le miel. Alors les abeilles sont à toi maintenant ?! », il me dit un peu hésitant. « On peut le dire », je réponds, ne pas sûr, où il veut en arriver. « Tu admets donc, que ce sont tes abeilles ? », il poursuit. Veut-il encore un pot de miel ou pourquoi cette question à la con ? J’acquiesce. « L’an dernier tes sales bêtes ont attaqué un de mes poulains dans ce pré, tu dois me le payer ! », il lance. Je crois d’avoir mal entendu. « Je ne comprends pas de quoi tu parles », je réponds un peu diplomatique, car vis-à-vis une bande d’éméchés il faut être prudent. « Eh bé, tu vas avoir une assurance responsabilité civile », il explique, « elle peut rembourser les dégâts causés par tes bêtes ! » « Tu sais quoi, », je lui réponds, « la prochaine fois tu peux récupérer les abeilles toi-même ! Et fais attention qu’elles ne te feront pas pareil comme à ton poulain ! » Je porte la commande à l’aubergiste et quitte les lieux, avant qu’ils ne trouvent encore autre chose pour m’emmerder.
Конец ознакомительного фрагмента.
Текст предоставлен ООО «ЛитРес».
Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.
Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом.