Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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— Écoute bien ce que je vais te dire, Roz-Tagle… J’ai grandi avec le feu et le vent, ils me parlent. Si tu as perdu l’esprit des pierres et des morts, pas moi. Je peux relier le passé au présent, entendre la voix de la Terre et calmer les volcans pour tes beaux yeux, je peux même courir après tes avatars et te les ramener indemnes, sur n’importe quelle plage où tu auras été assez cinglé pour m’emmener… Ça te paraît valable comme suite à notre histoire ? Je peux aussi t’en inventer une autre, lâcha-t-elle, une histoire plus meurtrière ; je pourrais par exemple te dire que j’aime les femmes parce qu’un homme à la peau vérolée m’a coincée un jour sur le chemin de l’école, un type laid à vomir qui jurait de trancher la gorge de ma sœur si je parlais. Et celle de l’école religieuse où on enfermait les sauvages comme moi pour nous apprendre à vivre, tu la connais ? Et l’histoire de la petite machi qui soigne l’âme de son amant en se noyant sous ses yeux, tu veux l’entendre par la voix de qui ? Pour toi, je suis capable d’inventer n’importe quoi, jusqu’à un avenir dont tu ne soupçonnes même pas l’existence ! Ce qui s’est passé cette nuit-là sur la plage fait partie d’une autre histoire, la nôtre ne fait que commencer, OK ?!

Gabriela cherchait des mots d’amour, les mots qui sauvent, mais un 4 × 4 dévalait la colline.

Schober.

12

Moins quinze degrés la nuit, deux ou trois le jour, et des vents hostiles qui fouettaient les herbes rases : ils ne se rendirent pas compte tout de suite qu’ils étaient si haut dans la chaîne montagneuse. La route qui menait au salar de Tara n’était pas particulièrement abrupte, c’est au col seulement qu’une pancarte indiquait l’altitude, près de cinq mille mètres, et la route grimpait encore.

Busquet conduisait le Land Rover. Près de lui, Gustavo Schober avait les yeux rivés sur les monts déchiquetés des Andes, ruminant son ressentiment comme des perles acides. Il avait toujours maîtrisé, organisé, planifié, brillamment exécuté : aujourd’hui Roz-Tagle le traquait et il avait un coup d’avance. Comment avait-il remonté sa piste ? Porfillo se taisait à l’arrière du 4 × 4, le doigt douloureux malgré les médicaments, mais il n’en pensait pas moins : la petite pute du MIR n’avait jamais été qu’une girouette opportuniste vendue au plus offrant. L’amour aveuglait Gustavo, c’est avec son cul qu’elle s’était sauvée, rien d’autre. Porfillo était sûr qu’elle avait vendu la mèche au tireur dans la villa — l’achat de terres à San Pedro, son silence après la fusillade pour laisser le temps à Roz-Tagle de débusquer Muñez…

Busquet donnait des coups de volant pour éviter les obstacles. Ils avaient croisé un minibus de touristes qui rentrait d’excursion sur la partie goudronnée une demi-heure plus tôt, avant de bifurquer sur la piste menant au salar. Depuis, plus rien que de la caillasse et du vent. Trois heures de route les séparaient de San Pedro, où Schober avait suspendu le rendez-vous au bureau indigène. Ils longèrent des statues de roche, d’improbables monticules géants défiant la pesanteur, et un troupeau de vigognes craintives à flanc de colline que Busquet chassa à coups de klaxon sous les encouragements de Porfillo. Marrant de les voir courir vers les crêtes comme si elles avaient le diable aux fesses — vigogne, lama ou guanaco, ils ne voyaient pas la différence.

Les camions en route pour la frontière empruntant l’itinéraire asphalté, il n’y avait plus que des trafiquants de 4 × 4 à traîner dans les environs, venus de Bolivie ou d’Argentine. Ils traversèrent des paysages lunaires, des aiguilles de sel et de roche volcanique figées dans l’éternité, des figures qui semblaient venir d’une autre planète. Gustavo se concentra sur le rendez-vous avec Roz-Tagle, sa proposition d’un « arrangement compensatoire ». Que voulait-il, de l’argent ? Une forte somme contre la signature de Muñez ? Ils suivirent une piste de terre brune, faisant voler les cailloux sous les roues du Land Rover, évitant les nids-de-poule, ici préhistoriques. Le salar n’était plus très loin, quelques kilomètres à peine. Ils dépassèrent un défilé grandiose, cathédrale de roche rouge aux flèches crevant l’azur.

— Manque plus qu’une attaque d’Indiens à cheval, ironisa Porfillo pour détendre l’atmosphère.

Il avait grandi avec les westerns où les sauvages mordaient la poussière, des figurants du cru qu’on avait peints en rouge le plus souvent. Il oublia la douleur sourde à son auriculaire, le temps de penser aux westerns de son enfance, puis continua de ruminer. Ils arrivaient enfin sur le site, une lagune aux teintes bleutées dont les reflets scintillaient dans le crépuscule.

— Arrête-toi, ordonna Schober.

Ils venaient d’atteindre le sommet de la colline, qui donnait une vision panoramique sur le salar ; quelques flamants roses et un lac se dessinaient tout en bas, nappe turquoise perdue dans le désert blanc. Schober prit les jumelles, scruta la mer de sel depuis le pare-brise poussiéreux, repéra bientôt le point sombre sur la gauche, en bordure du lac : un véhicule attendait au milieu de nulle part.

Roz-Tagle.

* * *

Esteban et Gabriela avaient regardé le Land Rover dévaler la piste. Il composa le numéro de Stefano et, la communication établie, glissa le portable dans la poche intérieure de sa veste noire. Gabriela déclencha sa caméra. Sa batterie était chargée, la GoPro calée dans son sac. Elle poussa la portière de la Mercedes, le cœur battant. Esteban était déjà dehors, la veste boutonnée sur le vieux pistolet coincé dans sa ceinture.

Le 4 × 4 ralentit aux abords du lac, puis s’arrêta à une vingtaine de mètres. Perturbés dans leur pêche, les flamants levèrent la tête à l’approche des nouveaux arrivants, mais aucun ne s’envola. Gabriela rejoignit Esteban près du capot.

— Tu restes derrière moi, OK ? dit-il.

— Avance, que je t’aie dans mon champ…

Trois hommes descendaient du Land Rover. Esteban reconnut Porfillo, le tueur aux verrues, puis Schober. Grisonnant, le visage grave, court sur pattes sans trop d’embonpoint, vêtu d’une veste de peau retournée et de chaussures épaisses, l’homme d’affaires avait perdu le sourire bronzé des photos Internet. Le troisième devait être son garde du corps.

Le vent froid fouettait leur visage. Ils se jaugèrent un moment de loin, enfin Schober ajusta ses lunettes de glacier et avança vers la Mercedes. Difficile de savoir s’il cachait une arme sous sa pelure. Esteban se méfiait plutôt de Porfillo : emmitouflé dans une grosse veste de laine, l’ancien agent de la DINA se tenait derrière la portière ouverte du Land Rover, un gros pansement au doigt, mâchant un chewing-gum.

Le sol était blanc, presque transparent. Gabriela et Esteban rejoignirent Schober à mi-chemin des deux véhicules.

— Qu’est-ce qu’elle fait là ? dit-il sans un regard pour l’Indienne.

— Cette jeune femme est ma cliente, répondit l’avocat, elle représente les parents des victimes de La Victoria.

Toujours cette histoire…

— Muñez est là ?

— Oui.

— Où ?

— Là-haut, répondit Esteban.

Il se tourna vers le volcan et agita sa main valide : une silhouette se détacha bientôt d’un piton rocheux, celle d’un homme grimpé sur un âne.

— Dites à vos gorilles de se tenir tranquilles, reprit Esteban, le temps que Muñez descende de son perchoir.

Gabriela restait en retrait, le sac vintage à hauteur de hanches. Schober dévisagea le fils du multimillionnaire.

— Qui me dit qu’il n’y a pas quelqu’un caché à l’arrière ? fit-il en désignant la Mercedes.

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