Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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On avait dû sonner chez Grazón quand il prenait le petit déjeuner, après la soirée dans le bar clandestin, le traîner et l’exécuter dans la salle de bains en lui brisant le crâne à l’arme blanche : barre de fer, marteau, gourdin… Personne n’avait découvert le corps — le poète n’avait pas tant d’amis. Esteban enfila les gants de vaisselle qui pendaient sur l’évier et fouilla l’appartement à la recherche de son téléphone portable. Acuité visuelle exacerbée, sens affûtés par la peur, il ouvrit les tiroirs, souleva le matelas, les coussins, fouilla les armoires, trouva deux cartes de crédit à son nom dans la table de nuit, qu’il fourra dans sa poche, une liasse d’argent liquide mais pas le smartphone volé cette nuit-là…

Le doute prit une forme hybride : si, comme il le pensait, Grazón était mort depuis plus de vingt-quatre heures, l’escroc n’avait pas eu le temps de refourguer son portable. D’autres l’avaient récupéré avant lui. Ça… Le message d’Edwards. Son suicide. Les traces de pas au bord de la falaise. Grazón la tête éclatée dans sa salle de bains. Son smartphone disparu. Esteban pensait par fragments, au rythme des nausées qui lui soulevaient le cœur. Il ne savait pas ce que tout ça signifiait mais il ne fallait pas rester là. Il jeta les gants dans l’évier, effaça ses empreintes sur la porte d’entrée à l’aide d’un torchon, descendit l’escalier et expulsa l’air vicié sur le trottoir.

Hostile.

L’immeuble, la rue, les feuilles des arbres, le visage des gens : le monde était devenu hostile.

Un bus surpeuplé passa, crachant une fumée noire à hauteur de l’Aston Martin garée contre le trottoir. Esteban traversa le passage clouté, marcha jusqu’au square voisin et s’assit sur un banc. Ses mains tremblaient encore après son irruption chez Grazón. Une petite vieille qui promenait son chien passa au large, suspicieuse malgré son costume de cuico . Esteban ne songeait plus à Gabriela, à l’oraison funèbre pour Enrique, à son rôle d’avocat. Il appela Luis Villa, des aiguilles dans le sang.

L’agent des narcotiques répondit à la deuxième sonnerie, sentit aussitôt que quelque chose n’allait pas. Esteban lui raconta ses mésaventures, le faux suicide d’Edwards et le nom du suspect qui devait figurer dans son téléphone volé par Grazón.

— Les tueurs ont récupéré mon smartphone, conclut-il d’une voix précipitée : tu crois qu’on peut récupérer les fadettes ?

— Les factures téléphoniques ? répondit Luis. Non, pas sans l’aval d’un juge… Tu es où ?

— Devant l’immeuble de Grazón, à Bellavista.

— Tu as prévenu la police ?

— Non. Que toi pour le moment.

— Quelqu’un t’a vu entrer dans l’appartement ?

— Non… Non, je ne crois pas.

— OK. Rejoins-moi Calle Londres dans… quarante minutes. Le temps que j’arrive.

* * *

Gabriela aux abonnés absents, Stefano avait pris un liebre [9] Un « lièvre », petit bus se faufilant dans la circulation à ses risques et périls. pour se rendre à La Victoria.

Les sœurs María Inés et Donata avaient appelé le projectionniste un peu plus tôt, inquiètes. Patricio était parti à vélo de bon matin à la recherche de Matis et Toni, deux orphelins qu’une de leurs amies avait vus traîner avec la bande d’El Chuque : il était maintenant plus de midi et le curé, qu’elles attendaient pour déjeuner avant l’oraison d’Enrique, non seulement n’était toujours pas revenu, mais ne répondait pas sur son portable… Stefano avait emprunté la bicyclette de Donata pour suivre la piste. Il s’était voulu rassurant auprès des sœurs mais lui aussi se faisait du mouron. Dans quoi le curé s’était-il encore fourré ?

Un soleil intermittent cognait sur les tôles ondulées du quartier ; Stefano dépassa les dernières habitations et roula le long de l’avenue qui bordait le parc André Jarlan. La décharge se situait un peu plus loin, hectares de friche abandonnée par les promoteurs. Le vélo de Donata donnait des signes de fatigue, lui pédalait en grimaçant — toujours cette fichue jambe qui le tiraillait.

Un camion de livraison le doubla, ses bouteilles vides bringuebalant à l’arrière de la remorque, quand il aperçut le chien sur le bord de la route : Fidel. Seul… Stefano freina à hauteur de l’animal, déplia sa carcasse pour mettre pied à terre.

— Eh bien, qu’est-ce que tu fais là, mon vieux ?

Le chien de Patricio haletait, immobile sur son carré de terre, au lieu de courir comme il le faisait d’habitude pour l’accueillir. Fidel émit un jappement en le voyant approcher, les oreilles basses.

— Hein ? Qu’est-ce que tu fais là ?

Le bâtard rangea ses pattes sous son museau touffu, l’œil vitreux. Il adressa un regard implorant à l’ami de son maître, visiblement incapable de bouger. Ce n’est pas pour lui que Stefano s’inquiétait.

— Il est où, Patricio ? fit-il en caressant sa tête. Dis-moi, Fidel, il est où ? Hein ?… Il est où, Patricio ? Montre-moi !

Il « parlait chien », le cœur serré d’angoisse. Fidel se hissa sur ses pattes, voulut faire un pas mais son arrière-train ne fonctionnait plus. Il pointa son museau vers la décharge, souffrant visiblement le martyre. Stefano n’attendit pas pour claudiquer sur le chemin de terre.

Un oiseau pépia dans le ciel saturé, qu’il n’entendit pas : le corps d’un homme reposait non loin du monticule, vêtu d’une chasuble reconnaissable entre mille… Stefano ralentit le pas et découvrit le visage pâle de son ami à terre. Patricio gisait parmi les sacs plastique souillés, le crâne fracturé.

— Non, dit-il dans un souffle.

Du sang avait coulé sur son visage. Il y avait plusieurs blessures à la tête, au front… Stefano s’agenouilla et prit son pouls. Le corps était tiède mais le cœur du curé ne battait plus.

Le vent frais balayait la décharge. Patricio était mort, comme un chien galeux, lui qui avait donné sa vie aux autres, aux miséreux, aux oubliés, aux disparus de la guerre sociale… Une larme coula sur la joue de Stefano. Une larme de colère, qui n’avait pas coulé depuis… qu’importe… Il tuerait les coupables… de ses mains… Il les tuerait tous.

* * *

Gabriela émergeait à peine quand Esteban lui avait appris le décès d’Edwards, quelques paroles laconiques où il disait partir retrouver sa femme dans leur maison de Las Condes. Cueillie à froid, Gabriela n’avait pas trouvé les mots pour le réconforter et l’avait laissé filer après un baiser trop rapide pour sa peine. Elle était rentrée avec la camionnette au Ciné Brazil dans un état de confusion qui, avec lui, semblait récurrent. Après la nuit qu’ils venaient de passer, la mort d’Edwards faisait l’effet d’une douche froide. Et la sensation de devoir payer au prix fort chaque bonheur de sa vie était parfaitement détestable…

Midi. Les portes du cinéma closes, Gabriela emprunta l’entrée de service et grimpa l’escalier qui menait à l’appartement. Elle trouva la vaisselle du petit déjeuner rangée sur l’égouttoir de la cuisine, le pépiement des hirondelles sous les toits, mais nulle trace de Stefano. Elle prit une douche, l’esprit toujours vandalisé par la mort de l’ami d’Esteban, piocha un bout de fromage dans le frigo et se concentra sur son idée de documentaire. Produire des images non ordinaires comme témoins d’une réalité banale, le plus souvent dégueulasse — du moins dans les poblaciones .

Elle avait encore une heure devant elle avant de partir pour l’hommage à Enrique ; Gabriela visionna les rushes tournés depuis le dimanche, chercha des angles d’attaque pour le montage. Elle arriva à la scène du bar clandestin où Esteban s’était fait dévaliser, puis au long trou noir qui succédait à leur dérive — une vingtaine de minutes d’après le timecode. Sans doute avait-elle rangé sa caméra en vrac dans son sac à main, trop ivre pour penser à l’éteindre… Elle fit défiler les images sur l’écran de l’ordinateur mais soudain s’arrêta.

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