Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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La décharge se profilait après la zone inondable. Au-delà s’étendait un terrain de plusieurs hectares jadis constructibles, dont la barre de logements sociaux n’avait jamais vu de fenêtres. Patricio ralentit le long de l’avenue, les jambes en coton sous sa chasuble. Il descendit de vélo pour monter sur le trottoir et s’engagea sur le chemin de terre qui menait à la décharge, le chien comme un Zébulon dans ses pattes.

— Joli paysage, tu ne trouves pas ?

Le terrain était désolé, jonché de papiers gras, que surveillait un couple de corbeaux perchés sur le monticule d’ordures. Des effluves nauséabonds grimpèrent à ses narines tandis qu’il approchait. Truffe à terre, zigzaguant après de brusques changements d’aiguillage, le chien s’en donnait à cœur joie. Patricio repéra les bras d’une charrette en position DCA, cachée derrière les vestiges d’une cabane de chantier au toit effondré : la carriole des jeunes cartoneros , à coup sûr… Il posa son lourd vélo contre la cabane en ruine, fit un panoramique sur les lieux de perdition, rappela Fidel qui furetait déjà vers la barre d’immeuble.

— Reviens par ici, tête d’os !

L’animal refusant de rebrousser chemin, Patricio leva la tête vers le spectre de béton, ses murs noircis par le temps et les intempéries : un bâtiment colossal à plusieurs étages qui devait receler mille cachettes. Il suivit son chien pisteur, qui clopina de nouveau museau au sol, la houppette à la fête. L’immeuble gris où il venait de s’engouffrer n’avait ni vitres ni portes, qu’une structure transpercée par le vide et les courants d’air. La moisissure bullait le long des murs, lais-sant s’écouler des rigoles jaunâtres. Fidel reniflait le sol du rez-de-chaussée, inspiré, agitant la queue en rythme. Patricio découvrit bientôt un brasero dont les cendres semblaient récentes… Fidel jappa. Les gamins étaient là, un peu plus loin sous les voûtes bétonnées.

— Ah ! Vous voilà…

Le curé approcha. Les jeunes se tenaient assis en rond comme pour un conciliabule. El Chuque ne comptait pas parmi eux mais Patricio reconnut Matis, adossé à un pilier : même tignasse brune et bouclée, même visage anguleux et inquiet que sa pauvre mère.

— Dieu merci tu es là, souffla-t-il. C’est toi que je cherche, Matis, toi et ton petit frère… Tu te souviens de moi, n’est-ce pas ? Je suis le père Patricio.

L’adolescent, peu regardant sur l’hygiène, baissa les yeux. Ses vêtements, ses baskets crottées, l’orphelin faisait peine à voir.

— Eh bien, vous avez tous perdu votre langue ? lança-t-il pour les mettre à l’aise.

Les adolescents fixaient le sol, comme pris en faute. Matis redressa la tête vers le curé du quartier mais sa voix tremblait.

— Pardon, mon père… Pardon.

Patricio s’accroupit lentement, posa sa main maigre sur son épaule, vit qu’il tremblait de tous ses membres.

— Qu’est-ce qui se passe, mon enfant ?

Fidel grogna devant Matis, qui retenait ses larmes. Une ombre guettait derrière le pilier de béton, qui grandit au-dessus de Patricio : Daddy.

— Tu n’aurais pas dû te mêler de ça, curé, maugréa-t-il.

Il n’était pas seul : trois hommes l’accompagnaient, tous armés d’une barre de fer ou d’un gourdin. Patricio comprit trop tard qu’il était tombé au mauvais moment, au mauvais endroit. Accroupi, il n’eut pas le temps ni la force de parer l’attaque : Daddy brandit le gros caillou qu’il tenait dans sa main et, un rictus féroce à la bouche, frappa le curé à la tête. La pierre se fracassa sur son front, si violemment que le prêtre s’affala. Fidel aboyait, canines prêtes à mordre.

— Butez-moi ce clébard ! siffla Daddy à ses hommes.

Une brève chasse s’opéra sous les yeux effarés de la bande ; encerclé, menacé de toute part, Fidel tenta de s’échapper par la droite. Un coup violent le cueillit aussitôt sur l’arrière-train. Le chien recula sous l’impact, échappa à la barre de fer qui visait son crâne, fila le long d’un pilier et s’enfuit en gémissant. Daddy pesta face à la maladresse de ses hommes, son gros caillou à la main. Le père Patricio gisait à ses pieds, une plaie sanguinolente à la tête.

— Vous… vous êtes fou, balbutia le curé.

Le vieil homme tenta de se relever mais son regard était trouble. Matis et ses compagnons fermèrent les yeux quand Daddy l’acheva à coups de pierre.

* * *

Renato Grazón se revendiquait poète chilien d’avant-garde, c’était surtout un parasite notoire. Pique-assiette, sans-gêne et invité surprise de toutes les manifestations culturelles où il s’inventait des titres, voire des identités flatteuses, Grazón s’était spécialisé dans l’hypnose des naïves éblouies par son bagout, les faisait boire pour mieux en abuser sans jamais payer la note. Grazón s’attaquait aussi aux hommes, de préférence tard et pleins aux as.

Esteban avait dégotté son adresse par le biais de son seul éditeur (Contretemps), qui avait publié Inerties anatomiques et Catharsis de la canaille , deux recueils pour ainsi dire autobiographiques, en baratinant au sujet d’une sélection pour un prix littéraire. Grazón habitait au numéro 122 de la rue Antonia López de Bello, à trois cuadras du bar clandestin où l’escroc l’avait dévalisé deux nuits plus tôt. Avec un peu de chance, il serait chez lui…

Le quartier de Bellavista avait fait peau neuve avec ses lampadaires et ses maisons colorées, ses balcons et ses fenêtres peints en violet, orange ou vert fluo, donnant une touche de gaieté à une ville qui en manquait cruellement. La jeunesse avait naturellement investi le quartier, bars et restaurants branchés y poussaient comme des champignons, et si les loyers augmentaient en conséquence, les quelques rues piétonnes faisaient oublier le prix à payer pour s’amuser. Esteban y usait son désespoir d’aristocrate, régalant la faune locale dont Grazón était l’un des protagonistes.

Il n’y avait pas d’interphone à l’entrée de son immeuble, juste un digicode. Esteban fuma contre le capot dans l’attente qu’une personne sorte. Il avait jeté un œil à la liste en sortant de chez ses parents. Juristes, diplomates, capitaines d’industrie, hauts fonctionnaires, politiciens de gauche et de droite, journalistes, personnalités de la télé ou du show-biz, l’avocat connaissait la plupart des invités à la garden-party de nom ou de vue… Un clic se fit entendre au 122. Le voisin, complet marron et bajoues hirsutes, ne prit pas garde à l’ombre qui se glissa dans son dos.

Une odeur d’encaustique émanait du hall. Esteban inspecta les boîtes aux lettres — Renato Grazón, premier étage — et grimpa jusqu’au palier sans croiser personne. Il s’apprêta à sonner, bien décidé à faire valdinguer la porte quand elle s’ouvrirait, tourna la poignée par acquit de conscience et constata qu’elle n’était pas fermée… Il entra, sur le qui-vive.

— Renato ?

Un effluve fétide flottait dans l’appartement, un deux pièces mal entretenu dont les rideaux tirés brouillaient le jour. Esteban vit la vaisselle laissée à tremper dans une cuvette sale, la table de Formica et les vestiges d’un repas sur le sol : il y avait une assiette brisée en deux sur le carrelage, des bouts d’omelette… Des traces de lutte ? L’odeur se fit plus prégnante, reconnaissable entre mille : une odeur de merde… Esteban avança jusqu’à la salle de bains, poussa la porte entrouverte et aperçut le cadavre adossé au mur. Renato Grazón était assis par terre, bras ballants, les yeux encore révulsés par la terreur.

Esteban resta plusieurs secondes frappé par la vision d’horreur : on avait défoncé son crâne avec un acharnement peu commun — un bout du cerveau était apparent parmi ses cheveux poisseux, des éclats d’os et de matière gélatineuse mouchetaient le carrelage mural, témoins de la violence des coups portés… L’avocat retint sa respiration, les hoquets de son estomac, analysa brièvement la scène de crime. Le sang avait coagulé depuis longtemps, un jour entier au moins ; de la matière fécale avait coulé sous le peignoir quand le corps s’était vidé des heures après la mort, excréments qui avaient séché sur le sol mais continuait d’empester.

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