Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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« Par la raison ou par la force », rappelait la devise inscrite sur le blason national. À vingt-cinq ans, Jorge Salvi avait déjà une sérieuse carrière d’agitateur dans le groupuscule d’extrême droite Patrie et Liberté, où il avait noué des contacts avec les faucons de la CIA. Communistes, chrétiens de gauche, socialistes, les rouges étaient tous à mettre dans le même panier. La CIA les avait aidés à liquider le premier chef des armées d’Allende, avec des armes passées par la valise diplomatique, mais l’affaire s’était avérée contre-productive puisque les militaires loyalistes et la populace avaient serré les rangs. Déloger le général Prats, le nouveau chef suprême, avait pris près de mille jours. Les cadres de l’armée ayant été entre-temps patiemment endoctrinés, le coup d’État de Pinochet rallié à leur cause s’était révélé un jeu d’enfant.

Salvi avait aussitôt été intégré dans la DINA, la police secrète, et la Villa Grimaldi où l’on traitait les opposants arrêtés qui affluaient par centaines. Les agents de la DINA évoluaient en toute impunité, n’ayant de comptes à rendre à personne sinon au Général lui-même. Des groupes anticastristes aux néofascistes italiens ou nazis en fuite, on ratissait large pour obtenir le concours de conseillers. Enlèvements, torture, assassinats ciblés, les quatre premières années avaient été aussi denses qu’instructives. Les opérations du Plan Condor étant menées à l’étranger dans le plus grand secret, Salvi s’était spécialisé dans la falsification de documents.

Les années passant, son supérieur de l’époque, le capitaine Sanz, avait alors eu la meilleure idée de leurs vies désormais liées : quitter l’armée. La DINA dissoute sous la pression de l’administration Carter, l’officier avait senti que le temps de l’impunité ne durerait pas éternellement. Les deux hommes s’étaient débarrassés des dossiers de la DINA susceptibles de les compromettre en cas d’enquête, Salvi se chargeant de leur fournir une nouvelle identité : ce dernier s’appelait désormais Javier Porfillo, et son mentor, le capitaine Sanz, devenait Gustavo Schober.

Schober avait beaucoup d’idées sur le monde. Le coup d’État de Pinochet dépassait la simple restauration de l’ordre ancien : la dérégulation tous azimuts que les Chicago Boys expérimentaient au Chili était une nouvelle forme de capitalisme où l’État non seulement se désengageait de l’économie et des services publics, mais bradait le pays entier au secteur privé.

Fort de ses contacts aux États-Unis, Schober avait joué les intermédiaires entre les responsables des Groupes mobiles — les unités de police chargées de mater les manifestants — et leur nouvel équipementier américain, contrat fleuve qui allait lui mettre le pied à l’étrier. La suite avait donné raison à l’officier visionnaire qui, après plusieurs acquisitions d’envergure, s’était bâti une petite fortune sans que quiconque vînt fouiller dans son passé. Après plusieurs jobs bien payés, le fidèle Porfillo se retrouvait chef de la sécurité au port de Valparaiso, plaque tournante du business chilien, où Schober avait installé sa base.

Il n’empêche que Porfillo n’avait jamais pu saquer la drogue : beaucoup de fric pour beaucoup d’emmerdes au bout du compte. Il l’avait dit à Schober mais autant pisser dans la mer pour qu’elle déborde.

L’appel nocturne de Carver sur sa ligne sécurisée mit le feu aux poudres.

* * *

Circulation accélérée de capitaux illicites, opacité des produits financiers, opérations de blanchiment : pour favoriser l’anonymat d’une clientèle riche de plus en plus avide de discrétion, les professionnels de la finance faisaient preuve d’une grande inventivité, et à ce petit jeu Edwards était le meilleur. Mais le fiscaliste s’imaginait quoi ? Qu’avec de tels enjeux on le laisserait sans surveillance électronique ? Ses mails étaient espionnés, ses appels depuis son portable et ses téléphones fixes étaient espionnés, ses rendez-vous, ses agendas, ses recherches sur Internet, ses transactions bancaires étaient espionnés : Carver pouvait fouiller ses ordinateurs, sa vie s’il le voulait.

CIA, NSA, DEA, Larry Carver avait suivi une sorte de formation continue dans l’espionnage, se spécialisant dans le piratage électronique via des keyloggers , ces logiciels-mouchards permettant de capter en temps réel tout ce qui se passe sur un smartphone, un ordinateur, une tablette — navigation Internet, mots de passe, fichiers stockés, tout était accessible pour qui savait manipuler les algorithmes. Tant qu’Edwards n’ôtait pas la batterie de son téléphone portable, Carver pouvait même le géolocaliser grâce aux balises GPS des opérateurs disséminées dans Santiago. Le keylogger implanté par Carver se relançait automatiquement à chaque démarrage du système, récupérant les opérations du clavier grâce aux interfaces de programmation ; il était évidemment indétectable par les antivirus et, à voir l’utilisation qu’Edwards faisait de ses appareils, le fiscaliste se comportait comme un usager lambda. Outre ses conversations et messages téléphoniques, Carver pouvait prendre des captures d’écran, récupérer le contenu du presse-papier, les conversations par Skype, désactiver des sites web (peu importe le navigateur), exécuter ou supprimer tous types de programmes.

Carver avait débarqué à Santiago un mois plus tôt via l’ambassade américaine, nid à espions dont la plupart avaient une couverture de journaliste, lobbyiste, membre d’une ONG ou employé au service de l’attaché culturel. On lui avait ainsi loué un studio confortable rue Carmen, à deux pas du cabinet d’avocats, le temps pour Schober de finaliser l’opération avec la branche américaine du projet. Son matériel informatique disposé dans la pièce principale du studio, le hacker avait installé un code sonore l’avertissant des différentes connexions d’Edwards au cas où il dormirait, permettant une surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre de ses communications. Café, amphétamines, Carver avait l’habitude de veiller comme les skippers au long cours, se contentant d’une poignée d’heures de sommeil fragmenté par jour. Une routine pour l’ex-agent de la DEA, qui ne dura pas.

Larry Carver était en alerte rouge depuis deux jours, lorsque Edwards avait consulté les archives du Plan Condor sur l’ordinateur du cabinet de la rue Carmen, quelques heures après l’échange de valises avec Porfillo. Lui et Schober ayant participé aux opérations extraterritoriales, ça ne pouvait pas être un hasard : cet enfoiré de fiscaliste s’apprêtait-il à trahir ?

En prévention, Carver avait mis le smartphone de l’associé d’Edwards sous surveillance et tenu son employeur au courant : d’après ses renseignements, Roz-Tagle était le meilleur ami du fiscaliste et donc la première personne à qui il se confierait. Carver s’était rendu avec Schober à la garden-party, où Edwards serait forcément présent, sous le nom d’un lobbyiste de l’ambassade américaine. Ils avaient été surpris de trouver le gendre du juge ivre mort. Sa femme s’éclipsant avec lui, Carver avait aussitôt rejoint son studio rue Carmen… Une sacrée bonne intuition puisque Edwards venait d’appeler le fils Roz-Tagle sur son smartphone.

Il était minuit passé quand Porfillo vit le numéro du hacker s’afficher sur sa ligne sécurisée.

— Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta le chef de la sécurité.

— Edwards, répondit Carver, il vient de laisser un message sur le portable de son associé. Il a vendu la mèche : le passé de Schober, le tien, il va tout raconter à son copain avocat.

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