Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Ils croisèrent une fille défoncée à la dure qui dérivait, sale et nue, en longues embardées promises à la chute, des supporters de Colo-Colo qui venaient zoner Plaza Italia pour venger la défaite de leur club, des rabatteurs devant les enseignes clignotantes des restaurants pour touristes, trois Japonaises à peine majeures qui riaient en se poussant dans leur tenue de manga, des visages inquiets rasant les murs, des ivrognes… Ils burent encore quelques verres avant d’aller danser. Esteban connaissait un club près de la Calle Pío Nono, El Chocolate, une salle de concerts avec des gradins où des videurs endimanchés avec oreillette surveillaient la jeunesse de la capitale. De fait, il y avait un monde fou dans la boîte de nuit.

— Tu veux quoi ? cria Esteban par-dessus la musique.

— La même chose !

Gabriela fila vers la piste pendant qu’il allait chercher les verres au comptoir. Elle avait trop bu pour tenir une conversation et elle aimait danser. Un groupe de boys band en marinière mimaient un coït assez ridicule sur la scène, suppléés par deux danseuses « brésiliennes » qui secouaient leurs plumes, la coiffe ostentatoire cachant mal les sourires figés sous le maquillage. La piste était bondée, la musique assez lamentable mais Gabriela et Esteban s’enlacèrent comme on le fait à ces heures, sans plus penser à rien. Le cocktail expédié les avait mis sur orbite, le corps fuselé de l’étudiante ondulait sous les spots, un sourire extatique sur les lèvres, là, au bout de ses doigts.

— Tu vois, tu peux être sexy quand tu veux ! lui brailla-t-elle à l’oreille.

— C’est bien la première fois que j’entends un truc pareil !

— Ha ha !

Gabriela était encore plus soûle que lui. Esteban la fit tourner, encore, mais c’est lui qui perdait la tête. Regards équilatéraux, sens kaléidoscopes, pauses extravagantes, contacts, caresses à distance, pudeur et enchantements toniques : ils dansèrent n’importe comment jusqu’à la fermeture d’El Chocolate, sortirent crevant de rires faute de pensées logiques et échouèrent dans un des bars clandestins de Bellavista, les seuls encore ouverts à cette heure.

Une cinquantaine de noctambules faisaient la queue à l’entrée. Il fallait vider le trottoir à la première alerte de flics, on détalait en groupe dans une chorégraphie plutôt comique ; enfin, après un bref chassé-croisé avec les forces de l’ordre, ils purent entrer et se frayer un chemin jusqu’au comptoir de l’after. L’avocat croisa des têtes plus ou moins connues, dont un petit brun à barbiche et chapeau mou qui lui donnait de grandes tapes dans le dos, sans vraiment savoir qu’il était là. Ils ne voyaient rien ou presque dans la salle enfumée, les corps s’entassaient comme dans une cave sous les bombes, gesticulant au son de standards des années 1990. Coincés contre le comptoir, ils burent encore, jusqu’à perdre totalement le contrôle de la réalité.

Délire éthylique, hallucination ? La dernière vision qu’eut Gabriela fut celle d’Esteban grimpé sur la tête d’un taureau empaillé comme un trophée au mur, défiant la pesanteur sous les huées des clubbers, elle en feu dans sa ligne de mire…

La Mapuche grimaça avant de sombrer dans les limbes — c’était quoi cette rencontre, encore un coup de la machi ?

DEUXIÈME PARTIE

LA FEMME MAGNÉTIQUE

Atacama — 2

Fer, cuivre, or, argent, étain, personne, pas même les chamanes atacamènes, ne savait que ce désert aride renfermait des trésors. Les chrétiens espagnols puis les colons allaient les leur voler, de l’exploitation certifiée par des papiers, des écritures. Les Atacamènes n’y comprenaient rien et, vaincus mille fois, n’étaient de toute façon pas conviés au festin.

Enfin, à force de temps et de revendications, les « Indiens » encore propriétaires furent autorisés à creuser de petites mines dans leurs terres ancestrales. Le rendement était faible ou anecdotique comparé aux entreprises d’extraction, mais des mesures gouvernementales les aidèrent à développer leurs infrastructures — pelles, pioches… L’arrivée de l’explosif les envoya dans une nouvelle ère. L’âge du fer. Du minerai, dont on disait le sous-sol riche à pleurer.

Homme courageux et obstiné, Carlos Muñez, le père d’Elizardo, s’était mis en tête d’exploiter l’ ayllo de Cupo, l’oasis d’altitude où il avait grandi. Le village bénéficiait d’un cours d’eau souterrain, élément précieux et nécessaire au filon. Tous les jours Carlos creusait, déplaçait des tonnes, remuait la terre comme pour en malaxer la chair, sous les sarcasmes des villageois devenus rares, métis ou Indiens pour la plupart.

Elizardo ne détonnait pas dans le paysage andin. Ici ne vivaient que des guanacos, des vigognes, quelques renards à la course et leurs rongeurs. Elizardo leur parlait parfois, faute de les approcher. Les gens de l’ ayllo disaient qu’il n’y avait rien dans la mine de son père, que des mirages — ceux des chrétiens. Carlos se fichait de ce qu’on racontait dans son dos, il creusait. Des trous, des galeries, des réduits de roche connus de lui seul. Il lui restait des explosifs, des explorations à faire, sûr que ça allait bientôt barder, de la richesse à pleines mains ramassée à la pelle, il y croyait dur comme fer.

Mais les choses ne se passent jamais comme prévu…

Elizardo Muñez avait cinq ans quand son père fut enseveli sous des tonnes de terre sèche. Tellement sèche qu’on retrouverait son cadavre trente ans plus tard au fond de la mine, en parfait état de conservation : le père d’Elizardo avait été littéralement minéralisé.

1

Des grues à l’arrêt pointaient par la vitre du bureau, robots tentaculaires dominant le port de Valparaiso. L’accès était réglementé, et strictement privé. De lourds porte-containers venus du monde entier y déversaient chaque jour des milliers de tonnes de marchandises que des camions avides chargeaient sur les pontons ; la nuit, tout était calme.

Javier Porfillo était seul à cette heure tardive. La secrétaire était partie et Mónica, sa maîtresse, ne l’attendait plus pour dîner depuis longtemps. Le chef de la sécurité du port s’en fichait, de Mónica, des autres.

Celui qui s’appelait encore Jorge Salvi avait compris très tôt qu’il n’attirait pas les femmes. Quand les blancs-becs de son âge roulaient des mécaniques dans les cours d’école après les rares baisers accordés au prix de mille vestes collégiennes, Jorge faisait le vide autour de lui. Les filles l’évitaient : c’est à croire qu’elles opéraient des détours, comme si l’escogriffe puait la peste, l’émanation mortelle des dragons dont il fallait fuir jusqu’au moindre souffle. Une forme d’unanimité, moins contre que loin de lui. Était-ce sa corpulence, ses mains épaisses, ses yeux peut-être un peu trop convergents qui lui donnaient cet air obtus, dissymétrique ? Aucun oiseau ne viendrait se poser sur ses branches : Jorge se croyait chêne, il n’était qu’épouvantail.

Ce constat l’avait rendu sombre, amer, puis rétif à toute forme de caresses. Signe d’expiation corporelle, stigmates ou simple maladie de peau, des verrues étaient alors apparues sur ses mains, ses pieds. Ces excroissances n’étaient pas douloureuses, juste repoussantes. À l’instar des bâtards du Moyen Âge qui, à force d’être traités comme des parias sanguinaires, commettaient les pires exactions, Jorge Salvi serait ce qu’on avait voulu faire de lui. Dès lors, le jeune homme avait durci le ton. Il s’était adonné aux sports de combat, au maniement des armes et à l’amitié virile, compensant en testostérone ce qu’il n’aurait jamais en charme auprès de ces pimbêches pourries de préjugés. L’arrivée du socialisme, des minijupes et la libéralisation des mœurs des années 1960 allaient donner un motif politique à ses frustrations adolescentes.

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