Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Minuit sonnait quelque part quand Gabriela rouvrit les yeux. Esteban réglait l’addition penché sur le comptoir de bois verni de la Liguria. Les pisco sour incendiaient son cerveau, brûlant tout sur leur passage. Un tourbillon où il l’avait soûlée de mots, d’émotions brutes. Gabriela ne savait plus où elle en était ; il la prit par la main.

— Viens.

C’est en partant faire la tournée des bars que les choses commencèrent à devenir floues.

* * *

Vera ne bronchait pas au volant de l’Audi, mais son visage irradiait la colère. Edwards ne voyait pas les traits de sa femme dans l’habitacle ; il puait l’alcool, le mal-être, la couardise et la mort. Il rentrait de la garden-party, tellement ivre qu’il tenait à peine sur le siège en cuir de la berline allemande. La route pourtant rectiligne lui donnait la nausée, les lumières des buildings de Las Condes, les rares restaurants ouverts, tout lui semblait presque irréel.

Vera conduisait en silence et, sage, gardait ses reproches pour plus tard. Ils tomberaient dru, comme les reflets des lampadaires sur le pare-brise. Vera ne se doutait pas que son mari avachi dans la pénombre avait du mal à respirer, les poumons gros et des larmes atones qui lui coulaient en dedans. Ils arrivèrent à Las Condes, le quartier des banques et des condominios [5] Résidences privées sécurisées. , sous un halo de brume éthylique. L’avocat peinait à faire le point. Un mauvais rêve. Une fois claquée la porte de la maison, ce fut pire. Les canapés de cuir beige du salon, le miroir au-dessus de la cheminée, la peinture d’art contemporain au mur, tout balançait dans un mauvais tango, et les reproches de Vera sifflaient comme des balles.

Edwards s’avéra trop soûl pour savoir qui avait commencé, pourquoi il ne disait pas simplement à sa femme qu’un dilemme le tiraillait, qu’il buvait comme on se noie dans l’espoir qu’une solution miracle le sorte de là, mais plutôt que de se confier à Vera, Edwards évoqua son amant. Le type qui la sautait debout pendant ses heures de travail.

— De quoi tu parles ? s’insurgea-t-elle.

— Du sperme trouvé dans ta culotte.

— Qu… quoi ?!

Vera se décomposa sur le tapis d’Orient. Edwards enfonça le clou sans savoir qu’il lui perçait le cœur.

— Eh oui, chérie, j’ai fouillé dans le linge sale. Y avait du monde là-dedans !

Son air égrillard au milieu du salon sortit Vera de ses gonds.

— C’est… proprement dégueulasse.

— Comme tu dis, la reprit-il au bond.

— Comment peut-on faire une chose pareille… Mon propre mari…

Vera parlait toute seule, décontenancée.

— Il en a une grosse, au moins ? s’enlisa Edwards.

À ces mots, elle vit rouge : son air sardonique, son haleine alcoolisée, son costume taché, tout la révulsait.

— Si tu ne m’avais pas trompée sur la marchandise, lâcha-t-elle, si tu me baisais plus d’une fois par an, on n’en serait pas là !

La haine les avait réduits, hérissés l’un contre l’autre. Honte, ressentiment, les injures devinrent des cris à travers le salon, qui n’était pas si grand.

— Salope !

— Pervers !

— Pute !

— Bite molle !

Edwards leva la main et s’approcha pour la frapper. Vera recula d’instinct devant le visage ravagé de son mari, mais c’est lui qui soudain eut peur. La sauvagerie lui remontait des entrailles. In utero . L’amour et la mort, un combat vieux de quarante ans qui le rendait impuissant. Edwards tituba jusqu’au couloir, rebondit contre les murs et poussa la porte des toilettes. Un spasme lui tordit le ventre ; il se précipita vers la cuvette au moment où un flot d’alcool et de bile éclaboussait l’émail immaculé.

Il voulait mourir, disparaître, s’enfouir comme un ver au centre de la terre, fœtus de rien du tout… Non, personne ne pouvait comprendre, sauf Esteban…

14

El Chuque ne contemplait plus son royaume du haut de son tas d’ordures : le monde s’était rétréci à ces fichues doses de cocaïne barbotées la semaine précédente. Qui pouvait prévoir que les pigeons tomberaient comme des mouches, que le curé et un avocat viendraient mettre le nez dans ses affaires ?

Le chef de bande fumait une cigarette, assis sur son pneu-trésor. Les autres sniffaient de la colle à l’ombre des carcasses de frigo. Ils étaient une vingtaine, petits et grands, plus sales les uns que les autres, de tous les âges, la tête dans les nuages. Il en filait des mauves sous la lune naissante, des nuages tout ébouriffés de gaz ou de vapeur, El Chuque ne savait pas trop. Il n’avait pas été longtemps à l’école et s’en fichait pas mal maintenant qu’il serait riche. Bientôt… Encore une heure à tuer avant le ramassage du cuivre et le deal dans le centre de Santiago. Il irait avec la bande. Ça lui dégourdirait les jambes et lui passerait peut-être l’envie de se défoncer à la colle à rustine. Il fallait qu’il garde la tête froide. Les autres n’étaient pas au courant de ses tours de passe-passe.

La voiture arriva de nulle part : traversant le terrain découvert à grands renforts d’amortisseurs, elle se gara à dix mètres du monticule et des carcasses où la bande se défonçait. Daddy et ses hommes sortirent comme des bombes de l’habitacle, quatre porte-flingues baraqués qui fondirent sur eux, dans les vapes. El Chuque se redressa à leur approche, devina la mine fermée de Daddy sous les cratères célestes et son cœur se serra d’appréhension : ce rendez-vous n’était pas prévu.

Deux mioches qui sniffaient à l’écart en profitèrent pour déguerpir, les autres comptaient encore leurs neurones.

— Salut, Daddy ! lança le chef de bande.

L’homme avança vers lui d’un pas déterminé et le prit dans sa pogne. Protester non plus n’était pas dans le protocole : il empoigna la racine de ses cheveux, précipita l’adolescent face contre terre et lui racla violemment le visage sur le sol jonché d’ordures.

— T’avais pas assez de cicatrices sur la gueule, El Chuque ?! Hein ?! Tu en veux d’autres ?!

Éclats de verre, bouts de métal, de boîtes de conserve, les cris d’El Chuque couvraient les jurons de Daddy qui continuait d’éplucher sa face. Coupée de sa tête pensante, la bande ne réagit pas. Les hommes du boss étaient surarmés et bloquaient toute retraite. El Chuque se débattait comme un beau diable mais Daddy était plus fort, plus lourd ; il enfonça son genou dans la colonne vertébrale du revendeur, qui brailla de plus belle. Le visage en sang, une douleur aiguë mordant ses os, El Chuque sentit son scalp se décoller de son crâne quand Daddy lui redressa subitement la tête. Deux yeux de serpent le fixèrent.

— Tu as parlé à un avocat, punaise…

Tordu à sa pogne, El Chuque mima la consternation.

— Hein ?! Quel avocat ?! Putain, non, je te jure ! Je sais même pas de quoi tu veux parler, Daddy !

La chair entaillée de son visage lui arrachait des larmes de sang.

— Mens-moi encore une fois et je te finis au couteau, susurra le boss.

— Je te jure que j’ai rien dit ! protesta le chef de bande. Pas vrai ? (Il chercha ses troupes du coin de l’œil.) Pas vrai, les gars ?

On réagit mollement. El Chuque voulut avaler sa salive mais il n’en avait plus. Le sang coulait, grumeleux, de ses lèvres déchiquetées.

— Accouche, menaça Daddy.

L’adolescent tenta de réfléchir, le cœur battant.

— Il… L’avocat a braqué les doses que j’avais sur moi, mais j’ai rien dit. Les copains sont venus à la rescousse, tu n’as qu’à leur demander ! Demande-leur, Daddy, demande-leur !

Personne n’osa l’ouvrir. Daddy serrait toujours sa tignasse dans sa main épaisse.

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