Caryl Férey - Plus jamais seul

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Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant — personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur — en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami?
Caryl Férey s’est fait connaître en 2008 avec
, récompensé entre autres par le Grand Prix de littérature policière, le prix Quais du Polar / 20 minutes, le Grand Prix des lectrices de Elle, et adapté au cinéma en 2013. Avec
et
, il a emmené ses héros partager les turpitudes du continent sud-américain.
Mais entre deux voyages, c’est en Bretagne qu’il vient se ressourcer en compagnie du tonitruant Mc Cash.
Biographie de l'auteur

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— Alors?! s’impatienta le capitaine en haut des marches. Je vous ai dit que vous pouviez sortir: j’ai renvoyé mes hommes!

Mc Cash avança jusqu’à l’angle du couloir. L’officier avait bien posé son revolver au sommet de l’escalier mais il mentait: cinq marins cernaient la lourde porte de fer, armés. Mc Cash surgit dans leur dos, le canon du Glock pointé vers eux.

— Posez vos armes, vite! Allez!

Petit, râblé, la cinquantaine chiffonnée dans sa veste à écussons ouverte, le capitaine du cargo ne se démonta pas.

— À six contre un, tu n’as pas une chan…

Une balle lui frôla le visage dans un bruit de tonnerre. L’officier sursauta, les yeux exorbités.

— Quelqu’un d’autre veut parier?! aboya Mc Cash en balayant le visage de chaque type.

Les marins jetèrent leurs armes à terre sous l’œil rubicond du dément.

Mc Cash serrait toujours la crosse du pistolet automatique, avec l’envie de tuer — de les tuer tous.

6

Fatou portait encore au cou l’amulette porte-bonheur faite par un de ces marabouts prospères qui, comme les jeux de loterie, se payaient sur l’espoir des pauvres. La jeune femme avait fui la guerre dans le nord du Mali et les milices islamistes qui rôdaient dans le Sahel, depuis deux ans déjà. L’amulette du marabout était censée la mener en Europe sans encombre mais Fatou avait surtout écouté le récit de ceux qui avaient tenté l’impossible avant elle. Elle savait qu’il ne fallait jamais donner la totalité de l’argent aux passeurs, prompts à vous larguer en route, qu’il valait mieux les payer tronçon par tronçon. Elle avait ainsi atteint la frontière algérienne, où on les avait largués en leur disant de marcher droit devant. Vingt-cinq kilomètres sous un soleil torride; sur trente-cinq personnes, la moitié étaient arrivées à Tamanrasset.

Fatou était passée par Oran, Maghnia, puis le Maroc et l’enclave de Ceuta où l’attendaient deux grillages hauts de trois mètres cinquante et une armée de flics. Elle s’était réfugiée dans la forêt comme des milliers d’autres Subsahariens, les membres écorchés par les fils barbelés. Certains construisaient des échelles en bambou, tous se disaient qu’en attaquant nombreux les grillages, quelques-uns avaient une chance de passer.

Durant des mois, Fatou avait mangé des baies et des fruits sauvages, survivant grâce au sadaka , l’aumône arabe, défendant bec et ongles son intégrité physique. Sa voix était monocorde, presque sans émotion, tandis qu’elle développait son récit, comme si elle parlait d’une autre personne.

Fatou n’avait pas vu l’enfer, elle l’avait vécu. Les courses au «supermarché» consistaient à fureter dans une décharge à ciel ouvert: nourriture avariée, tissu, ferraille, coton imbibé d’alcool, morceaux de bois, couches pour bébé usagées, seringues utilisées, tessons de bouteille ou verre brisé, récipients de plastique, on se battait pour des bouts de rien. Le pire, c’était pour l’eau. Il fallait parfois parcourir dix kilomètres pour trouver une source. Les femmes étaient harcelées sur la route, souvent violées au hasard des mauvaises rencontres. Après quoi il fallait cacher l’eau pour ne pas se la faire voler, boire petit à petit, ne pas songer à se laver. Prostitution, abus, brimades, beaucoup de femmes prenaient un protecteur dans le groupe, d’autres tombaient enceintes pour échapper aux viols répétés.

Dans cette forêt dortoir, les bagarres générales entre migrants venus de pays et de communautés différentes étaient fréquentes, les assauts contre le grillage de plus en plus voués à l’échec. On parlait même d’un troisième grillage, électrifié. Fatou s’était rendue aux toilettes un soir, un endroit dangereux, et avait senti les présences autour d’elle. Trop tard.

Ses mots étaient crus, «des hommes sont devant toi, d’autres derrière, tu es coincée, tu te déshabilles pour déféquer, eux aussi, et ils te tombent dessus. Tu fermes les yeux et attends en silence: un te passe dessus, deux, dix… aucun ne porte de préservatif… Tu te dis qu’au moins ils ne t’ont pas frappée, que les blessures ici s’infectent, que chaque bras ou épaule cassés l’est à vie», des mots qui ne lui coûtaient plus rien.

Les femmes enceintes étaient approchées par les passeurs, ils les persuadaient de donner leur bébé en échange de la poursuite du chemin, ou promettaient de l’amener en Europe pour une adoption dans une famille riche. Elles acceptaient souvent. Une détresse aveugle, et qui ne faisait pas de quartier.

— Certains de ces gosses servent de banque d’organes, vous savez ça, non? Enfin, poursuivit la Malienne, au moins je ne suis pas tombée enceinte à cause de ces salauds.

Fatou avait quitté Ceuta pour se retrouver un an plus tard en Turquie où, après des semaines d’attente entassée avec d’autres dans un appartement sordide, elle avait fini par grimper dans un canot en direction d’Astipalea. Ils étaient une trentaine de migrants, venus de tous les pays. La traversée de nuit s’était déroulée sans encombre; ils avaient mis pied à terre et grimpé un petit canyon qui menait à la piste pendant que le bateau repartait. Les réfugiés arrivaient par petits groupes au sommet de la colline, essoufflés après leur montée depuis la plage et par les sacs qu’ils portaient sur leur dos, quand des phares de voiture les avaient aveuglés.

Une dizaine d’hommes les attendaient, des passeurs à la voix rauque qui les trièrent sans ménagement: les hommes et les familles grimpèrent à l’arrière de deux pick-up et disparurent vers le sud de l’île, laissant huit femmes sur le bord de la piste. Fatou ne savait pas pourquoi on les triait. En terrain hostile, cueillies à froid, les réfugiées commencèrent à obéir aux injonctions des passeurs mais Fatou s’était rebellée. Le chef des passeurs avait alors sorti une matraque de sa veste et l’avait frappée violemment pour qu’elle la boucle, avec une furie négrière. Recroquevillée, demandant grâce, Fatou ne vit pas l’ombre jaillir des ténèbres. Mais quand elle releva la tête, la brute gisait à terre, la nuque brisée.

Occupé à pousser les filles à l’arrière d’un autre pick-up, son binôme réagit trop tard: cueilli aux testicules, il était tombé à genoux avant qu’un coup de paume lui brise le nez. Fatou s’était relevée, le visage en sang. Caché par les fourrés, un homme dévalait la pente, Marco, qui pressait les filles de le suivre. Un bateau les attendait dans la baie voisine, il suffisait de gravir la colline par l’autre côté. La confusion régnait, mais Angélique restait hagarde devant l’homme à la nuque brisée. Marco l’avait tirée par le bras pour qu’elle réagisse.

Mc Cash interrompit le récit.

— Angélique a tué le chef des passeurs?

— Oui. Pour me sauver.

— Mm. Et l’autre passeur?

— Il était mal en point mais il vivait encore, répondit Fatou.

Il grommela. Le passeur avait dû repérer le voilier qui s’échappait dans la nuit, prévenir Varon Basha…

— En tout cas, on a pu s’enfuir, poursuivit Fatou. Un ami de Marco attendait sur la plage voisine avec une annexe: lui, dit-elle en désignant Stavros.

Assis près du lit où ils l’avaient transportée, Stavros et Kostas écoutaient le récit sans comprendre le français de la Malienne.

— Qu’est-ce qu’elle dit? demanda l’intéressé.

— Qu’elle te préférait habillé en vieille pute.

Fatou les regardait, incrédule, pendant que Mc Cash recollait les morceaux. Voilà qui expliquait les silences d’Angélique et Marco: elle avait tué un homme, de ses mains, et il connaissait sa lionne. Elle regrettait sa violence, comme lorsqu’ils avaient dû se battre quinze ans plus tôt, s’infligeait les plus méchants remords après avoir obéi à ses instincts destructeurs. Il l’imaginait avec Marco sur le pont du voilier cinglant vers le large, lèvres serrées, refusant de parler à sa sœur qui aurait tout deviné d’elle. Angélique, capable du meilleur et du pire et s’en voulant pour ça, comme si l’âme humaine avait quelque pureté secrète dont elle devait porter la lumière. De vieilles chimères qui le rapprochaient un peu plus d’elle, de leur passé d’enfants cassés et des rumeurs noires qui couraient sur eux.

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