Caryl Férey - Plutôt crever

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Si votre meilleure copine vous offre pour vos trente ans les Mémoires de Lacenaire et un calibre .44 dans une boîte à chaussures, méfiez-vous ! Lisez au moins le mode d’emploi. C’est ce qu’aurait dû faire Fred avant d’abattre le député Rogemoux et de prendre la fuite à travers la Bretagne, en voiture, à vélo, à pied ou en kayak… Il aurait trouvé le carnet et les étranges QCM d’Alice. Il aurait vu les six balles creuses et les petits papiers. Il n’aurait pas été traqué par toutes les polices de France et ne serait pas devenu le gibier d’un terroriste basque aux tendances psychopathes. Il n’aurait surtout pas eu dans son sillage, comme une ombre dévorée de colère, le flic borgne Mc Cash. Lui ne lâchera jamais. Fred et Alice non plus. Quoi qu’il advienne. Plutôt crever !
Né en 1967, Caryl Férey a fait ses classes en Bretagne. Il s’est donc mis à voyager, à rencontrer des gens qui, aujourd’hui, donnent chair à ses livres. Il écrit aussi pour les enfants, la musique, le théâtre…

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La Terre basculait et j’étais l’équilibre.

18

De ses pieds

Une crotte de mouette s’écrasa sur le pont, à deux doigts d’une chaussette dépareillée. Mc Cash leva la tête et maudit le ciel qui n’y pouvait rien. Les amphétamines lui démolissaient le crâne. Bon Dieu, il le savait pourtant… Debout sur le pont du ferry qui menait à Groix, il regrettait presque d’avoir abusé.

L’Irlandais avait dormi une heure tout au plus ; qu’il fût ou non en état de mener à bien cette enquête effleurait à peine son esprit. Il connaissait son tempérament dans ces moments-là : il était capable de les écraser, ces punaises, il pouvait même les éliminer, d’une simple pression du pouce. Qu’Arbizu et Le Cairan fussent indépendantistes régionaux, terroristes internationaux ou de simples crapules lui importait peu : ils étaient comme lui, de petits humains de la pire espèce…

Il respira en grand les embruns venus du large. Sur le pont de la navette, même les gamins le regardaient de travers. Il avait oublié ses lunettes noires et se sentait complètement lessivé : ça lui avait fait la même chose le jour où sa femme était repartie. À l’époque, ce n’est pas tant qu’elle le quittait qui l’avait anéanti que le constat qu’elle le quittait pour un autre. La nuance avait la taille de la plaie.

À grand renfort de klaxon, la navette se rangea dans le port de Groix, d’une pittoresque agitation à l’heure du déjeuner. Mc Cash se frotta le visage. Sur le pont, un relent de mazout lui donna la nausée. Des dizaines d’humains attendaient sur le quai, les mains contre les hanches. Suivant le cortège des passagers, l’Irlandais débarqua sur l’île. Le soleil pourtant timide l’éblouissait, sa chemise lui collait à la peau comme son amour impossible et les effets secondaires des amphétamines le rendaient agressif. Nageant au milieu du flot de vacanciers, il agrippa la manche du barbu qui amarrait le ferry.

— Dis-moi, c’est quoi le bar de l’île ?

L’insulaire, sorte d’Iggy Pop bigoudin, eut un geste de recul en croisant le visage de l’étranger.

— Quel bar ?

— Celui où tout le monde va.

— Bah, chez Ti Beudeff ! fit-il comme si c’était évident.

— C’est où ?

Le brouhaha de la foule se faisait plus dense.

— Si vous réussissez à faire cent mètres, vous y êtes, là, dans la côte qui mène au bourg…

Le policier ne releva pas ; il avait déjà bien du mal à respirer. De volets verts en volets bleus, les maisons semblaient ouvrir les bras. Mc Cash, sa maison, il la voudrait taillée dans des pierres centenaires, seule au sommet d’une falaise où gisaient des générations de suicidés, quelque part en Écosse puisqu’il était tricard à la maison, une citadelle battue par des torrents de pluie glacée qui empêcheraient quiconque de sortir, ou alors à ses risques et périls, un manoir sur la colline, loin des siens, loin de tous… Ou alors un pavillon, pour y foutre le feu.

Délirant à plein tube, il déboutonna sa chemise, évita les bicyclettes qui dévalaient la côte et pénétra dans un bar aux murs de pierre taillée. Ti Beudeff : deux salles sombres ornées de poutres, un débit de tabac, des tables de bois, des cendriers en carton pour éviter de se les mettre sur la gueule en fin de soirée, des oripeaux bretons aux murs et des promotions de produits régionaux — bière, cidre, pommeau, chouchen… Le bistrot ouvrait à peine. Afin d’enrayer le goût de médicament assez atroce qui naviguait dans sa bouche, Mc Cash commanda un verre de blanc au jeune Celte qui rangeait les tabourets.

— Tu connais ?

Il posa deux photos sur le comptoir.

— Pourquoi, je devrais ?

— Lui c’est mon petit frère, prétendit Mc Cash. J’ai des nouvelles urgentes à lui communiquer.

— Ici faut pas être pressé, rétorqua le serveur, les oreilles criblées d’anneaux.

Le Breton, de nature, se méfiait.

— C’est important, insista-t-il sur un ton doucereux qui ne lui allait guère. La fille qui est avec lui a les cheveux rouges…

Le jeune homme rangea la bouteille de muscadet dans un frigo.

— Faudrait demander à Fifi : il boit avec tout le monde…

— Ah ouais ? Et c’est qui, ce Fifi ?

— Il bosse au bateau.

— Il est comment ?

— Barbu.

Le policier laissa la moitié de son verre de blanc, abandonna une pièce ou deux sur le comptoir et sortit d’un mauvais pas.

— Merci Braz ! salua le Celte tandis que le borgne cognait sa hanche contre le rebord d’une table.

Mc Cash trouva Fifi à la terrasse de chez Émilienne. Rêvassant après son travail, il lissait avec application sa barbe de Pied nickelé, la pipe aux lèvres. En guise de présentation, Mc Cash s’écroula sur la table où l’employé municipal entamait son quatrième demi-pression. Une fois rétabli, il demanda :

— Vous connaissez Frédéric et Alice ?

Le barbu releva à peine un sourcil : depuis le temps, il savait que c’était rarement les filles qui tombaient du ciel, plutôt les emmerdes.

— Dis donc, mon vieux, vous n’avez pas l’air dans votre assiette…

— Un mauvais moment à passer, rétorqua le policier.

— C’est ce que je me dis souvent.

— Fred et Alice, expulsa-t-il en économisant ses mots. Il faut absolument que je les trouve.

— Ah ouais ?

Malgré sa migraine, Mc Cash reprit son souffle ; ce type n’avait pas nié les connaître. Ils étaient donc là.

— J’ai une nouvelle importante pour Frédéric.

— Ah ouais ? continua l’autre depuis sa barbe pleine de mousse.

— Au sujet de sa petite sœur…

Mais Fifi n’avait pas quitté son île pendant quinze ans pour se faire berner par un borgne tombé du ciel.

— Eh bien on ne devrait pas tarder à les voir rappliquer : nous avons rendez-vous depuis… Il regarda sa montre : un bon quart d’heure.

— Vous savez où ils campent ?

— Non.

L’employé municipal observait l’Irlandais derrière l’épais rideau issu de sa pipe, songeur : Alice avait-elle fait une connerie ?

Mc Cash s’épongea le front d’une manchette : s’il lui avouait son activité de flic, ce type était capable de se fermer comme une huître.

— Qu’est-ce que je vous sers, Co ? demanda Émilienne, surgissant dans son dos.

Il cligna de l’œil devant les seins lourds de la patronne, penchés sur la table.

— Un café double…

Elle allait repartir quand il la retint :

— Vous devez connaître ces deux jeunes, ils traînent dans le coin…

Il tendit ses photos et rectifia :

— La fille a les cheveux rouges…

La dame acquiesça aussitôt :

— Oui oui, ils sont venus boire un verre tout à l’heure.

— Quand ça ?

— Y a pas un quart d’heure, Co ! D’ailleurs ils sont partis sans payer, les sagouins… Dites, vous êtes sûr que ça va ? Vous avez une drôle de tête.

Mc Cash persistait à réfléchir : s’ils avaient quitté sans payer le café à l’heure du rendez-vous, c’est qu’ils l’avaient vu arriver par la navette du matin. Avec son bandeau, on ne voyait que lui. Ils s’étaient croisés chez Mavel… Acculés, ils chercheraient à quitter l’île, par n’importe quel moyen. Or il n’y avait qu’un moyen de s’échapper d’ici : la mer. Et le prochain ferry pour le continent ne partait pas avant cet après-midi…

— On peut trouver une voiture ici ?

— On trouve plus facilement des vélos, répondit l’insulaire.

— Et ça, qu’est-ce que c’est ?

Sur la table, un paquet d’Amsterdamer et un jeu de clés de voiture. Une Renault. Fifi se taisait toujours.

— Prête-moi ta bagnole, fit le borgne, je te la rendrai.

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