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Daniel Pennac: Journal d'un corps

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: Journal d'un corps» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2014, ISBN: 978-2070456604, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Daniel Pennac Journal d'un corps

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13 ans, 1 mois, 8 jours Mercredi 18 novembre 1936 Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose. 50 ans et 3 mois Jeudi 10 janvier 1974 Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe. 86 ans, 9 mois, 16 jours Lundi 26 juillet 2010 Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

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Je l’ai suivie. J’ai mis mes dossiers à sa disposition, j’ai tenu ses fiches à jour, j’ai affiné ses enquêtes, j’ai porté son cartable, et pendant ces dernières années je me suis inquiété de son corps plus que du mien. En ces temps où l’hygiène de vie est l’hymne unique, où la seule bannière claquant sur nos têtes est celle du principe de précaution, Fanche fumait comme quatre, buvait comme douze, se nourrissait au lance-pierre, travaillait au point de tomber endormie la tête sur son bureau ; je lui disais attention Fanche, ralentis, à ce rythme tu ne tiendras pas cent ans. Mais non, mon pétard, s’il faut finir que ce soit à toute allure, au plus fort de la pente, commencer piano piano, d’accord, bien réfléchir à nos débuts, c’est entendu, mais finir à toute pompe, sans ménager nos carcasses, le principe d’accélération, tout est là, nous ne sommes pas des projectiles à chute molle, nous sommes des boules de conscience lancées sur la pente toujours plus raide de notre vie ! Que nos carcasses suivent ou pas, c’est leur affaire.

Nous avons donc laissé nos carcasses à elles-mêmes pour nous pencher sur la santé du monde. Tu connais la suite, ma chérie : conférences, symposiums, tribunes libres, meetings, lycées, collèges, avion, train, parole intarissable de vieux machins à mémoire longue et conscience vive. Moi, l’homme des dossiers (plus aucun trou de mémoire !), Fanche, la femme des débats. C’est fou ce qu’elle était à la mode ! Nos adversaires spéculaient sur l’imminence de notre fin. Ces antiquités ne vont pas nous faire chier éternellement, tout de même ! Je vois à votre tête que vous souhaitez ma mort avant ma réponse, répondait Fanche aux imprudents qui la défiaient en débats singuliers. Elle mettait penseurs et rieurs de son côté. Les colériques trouvaient plus coléreux qu’eux et les sanguins la jugeaient sanguinaire. Moi, je l’entraînais à ne pas crier trop fort, ça brouillait son propos. Ses coups de gueule étaient un double effet de son tempérament et de sa surdité. Il était plus facile de lutter contre la seconde. Mona et moi lui avons farci les oreilles de petits appareils idoines qui, en améliorant son audition, décuplèrent sa puissance de feu car elle saisissait désormais les chuchotements de la partie adverse et on ne pouvait plus parler dans son dos. Elle entraîna une génération dans son tourbillon. Les jumelles, qui assuraient notre soutien logistique, me reprochèrent de leur avoir caché cette grand-tante de compétition. Pendant ce temps ta Marguerite a mis au monde le petit Stefano, et Fanny — effet de la gémellité j’imagine — l’a doté du petit Louis son cousin jumeau, mes arrière-petits-fils, donc, et toi grand-mère par voie de conséquence, et Mona arrière-grand-mère ! Ceci compensant cela, quelques morts se sont ajoutés à ma liste, dont Fanche elle-même, finalement, qui a tiré sa révérence à la Pitié-Salpêtrière, voici trois semaines.

Ses dernières paroles : Ne fais pas cette tête, mon pétard, tu sais bien qu’on finit tous dans la majorité.

*

86 ans, 2 mois, 28 jours

Jeudi 7 janvier 2010

Pas ouvert ce journal depuis la mort de Grégoire. Sept ans, donc. Mon corps m’est devenu aussi indifférent qu’il me l’était dans ma petite enfance, quand l’imitation de papa me suffisait en guise d’incarnation. Ses surprises ne m’épatent plus. Les pas qui raccourcissent, les vertiges quand je me lève, le genou qui se bloque, la veine qui claque, la prostate de nouveau rabotée, la voix qui graillonne, l’opération de la cataracte, les phosphènes qui s’ajoutent aux acouphènes, le jaune d’œuf séché au coin de la lèvre, le pantalon de plus en plus pénible à enfiler, la braguette que j’oublie de fermer, les fatigues subites, la multiplication des siestes, une routine désormais. Mon corps et moi vivons la fin de notre bail en colocataires indifférents. Plus personne ne fait le ménage et c’est très bien comme ça. Pourtant, les résultats de mes dernières analyses me soufflent que le moment est venu de prendre la plume une dernière fois. Quand on a, sa vie durant, tenu le journal de son corps, une agonie ça ne se refuse pas.

86 ans, 2 mois, 29 jours

Vendredi 8 janvier 2010

Depuis que Frédéric me contrôle à raison d’une analyse sanguine tous les six mois, l’ouverture de l’enveloppe a beaucoup perdu en suspens. Frédéric interprète les résultats et nous constatons ensemble que mes taux de ceci et de cela demeurent dans la norme raisonnablement élevée qui est le lot de mon âge. Vous faites un vieux schnock tout à fait présentable ! Avant-hier, pourtant, un chiffre m’a mis la puce à l’oreille : Et cette baisse de globules rouges, n’est-ce pas un peu… ? Ce n’est rien, a tranché Frédéric, un petit coup de fatigue, vous vous portez comme un quadra qui aurait un peu forcé la veille. Votre amie Fanche vous a fatigué et sa mort vous a sapé le moral, c’est tout. Allez, fichez-moi le camp, je ne veux pas vous voir avant six mois, sauf si Mona m’accepte à sa table entre-temps, bien sûr.

Tels sont mes rapports avec l’amant veuf de Grégoire. Et en effet, Mona l’invite parfois à dîner. Son humour brutal ne lui déplaît pas. Comme elle lui demandait pourquoi les hétérosexuels se convertissent si nombreux à l’homosexualité quand l’inverse est assez rare, il a répondu froidement : Pourquoi continuer à vivre en enfer quand on peut accéder au paradis ?

86 ans, 5 mois, 8 jours

Jeudi 18 mars 2010

Épuisé. À l’heure de me mettre au lit, j’ai envisagé notre escalier comme une falaise. Pourquoi avoir niché notre chambre si haut ? Depuis quelques jours, c’est ma main droite qui me hisse jusqu’à ce sommet. À chaque marche je tire la rampe à moi en murmurant intérieurement « ho-hisse ! ». Le filet du pêcheur. Je me remonte à bord. Lourd un peu plus chaque soir. Bonne pêche. Pas de pause surtout, on me suit des yeux, en bas. Ne pas inquiéter les enfants. Ils m’ont toujours vu grimper cet escalier d’un bon pas. Le palier atteint, une fois hors de vue, je m’appuie contre le mur pour reprendre mon souffle. Le sang bat à mes tempes, dans ma poitrine, jusque sous la plante de mes pieds. Je ne suis plus qu’un cœur.

86 ans, 8 mois, 22 jours

Vendredi 2 juillet 2010

Apparemment, j’avais raison, il fallait prendre plus au sérieux cette baisse des globules rouges. C’est ce que je lis dans les yeux de Frédéric après interprétation de mes nouvelles analyses. Vous sentez-vous particulièrement fatigué, ces temps-ci ? Essoufflé, quand je monte notre escalier surtout. Pas surprenant, votre hémoglobine est tombée à 9,8. Vous saignez ? Pas que je sache. Ni du nez ni d’ailleurs ? Il me parle d’examens complémentaires. Cette carcasse vaut-elle vraiment qu’on l’examine ? Ne me cassez pas les pieds, faites ce que je vous dis ! Une autre prise de sang en l’occurrence. Sur place. Et qui donne les mêmes résultats. Enrichis de ce détail : pas de déficit en vitamine B12. Ah ! tant mieux, dis-je. Comment ça, tant mieux, ce n’est pas du tout une bonne nouvelle, ça indique que vous faites peut-être une anémie réfractaire ! Réfractaire à quoi ? À tout traitement, répond Frédéric, agacé. Une seconde, il a oublié le patient ; il sermonne un étudiant décevant. Comment peut-on, à mon âge, ignorer ce qu’est une anémie réfractaire ? Silence courroucé. Je le sens tourner autour d’un pot nauséabond avant de l’entendre m’annoncer : Nous allons faire un myélogramme. Qui consiste en ? Une ponction de votre moelle. Ponction de ma moelle épinière ? Une aiguille dans ma colonne vertébrale, jamais ! Il me regarde, ébahi. Qui parle de votre moelle épinière ? Personne ne touche jamais à la moelle épinière ! Qu’est-ce que vous êtes en train de vous raconter ? Qu’on va traverser votre sternum, votre médiastin, votre cœur, votre aorte, pour aller pomper votre moelle épinière ? Frédéric, c’est bien vous qui m’avez parlé de ma moelle ? Osseuse ! Pas épinière, osseuse ! Votre moelle osseuse ! Il n’en revient pas. Tant d’ignorance le suffoque. Ignorance qui, pour son âme de pédagogue (c’est un professeur exceptionnel, disait Grégoire), est synonyme d’indifférence. Vous ne savez donc rien de votre corps ? Le sujet ne vous intéresse pas ? Terra incognita ? On court la planète pour veiller à la santé du monde et on laisse la sienne aux toubibs ? C’est de vous qu’il s’agit, bon Dieu, pas de moi ! De votre corps à vous ! Silence. Excusez-moi, bougonne-t-il. Sans pouvoir s’empêcher d’ajouter : Vous et votre foutue distinction !

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