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Daniel Pennac: La petite marchande de prose

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Daniel Pennac La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville… „Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“ Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. » Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur. Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Daniel Pennac

La petite marchande de prose

I

TABLIER DU BOUC

— Vous avez un vice rare, Malaussène vous compatissez.

1

C’est d’abord une phrase qui m’a traversé la tête : « La mort est un processus rectiligne. » Le genre de déclaration à l’emporte-pièce qu’on s’attend plutôt à trouver en anglais : « Death is a straight on process »… quelque chose comme ça.

J’étais en train de me demander où j’avais lu ça quand le géant a fait irruption dans mon bureau. La porte n’avait pas encore claqué derrière lui qu’il était déjà penché sur moi :

— C’est vous, Malaussène ?

Un squelette immense avec une forme approximative autour. Des os comme des massues et le taillis des cheveux planté au ras du pif.

— Benjamin Malaussène, c’est vous ?

Courbé comme un arc par-dessus ma table de travail, il me maintenait prisonnier dans mon fauteuil, ses mains énormes étranglant les accoudoirs. La préhistoire en personne. J’étais plaqué à mon dossier, ma tête s’enlisait dans mes épaules et j’étais incapable de dire si j’étais moi. Je me demandais seulement où j’avais lu cette phrase : « La mort est un processus rectiligne », si c’était de l’anglais, du français, une traduction…

C’est alors qu’il a décidé de nous mettre à niveau : d’un coup de reins, il nous a arrachés au sol, mon fauteuil et moi, pour nous poser en face de lui, sur le bureau. Même dans cette position, il continuait à dominer la situation d’une bonne tête. À travers le roncier de ses sourcils, son œil de sanglier fouillait ma conscience comme s’il y avait perdu ses clefs.

— Ça vous amuse de torturer les gens ?

Il avait une voix bizarrement enfantine, avec un accent de douleur qui se voulait terrorisant.

— C’est ça ?

Et moi, là-haut, sur mon trône, incapable de penser à autre chose qu’à cette foutue phrase. Pas même belle. Du toc. Un Français qui veut faire l’Amerloque, peut-être. Où est-ce que j’ai lu ça ?

— Vous n’avez jamais peur qu’on vienne vous casser la gueule ?

Ses bras s’étaient mis à trembler. Ils communiquaient aux accoudoirs de mon fauteuil une vibration profonde de tout son corps, façon roulement de tambour avant-coureur des tremblements de terre.

C’est la sonnerie du téléphone qui a déclenché le cataclysme. Le téléphone a sonné. Les jolies modulations liquides des téléphones d’aujourd’hui, les téléphones-mémoire, les téléphones-programmes, les distingués téléphones, directoriaux pour tous…

Le téléphone a explosé sous le poing du géant.

— Ta gueule, toi !

J’eus la vision de ma patronne, la reine Zabo, là-haut, à l’autre bout du fil, plantée jusqu’à la taille dans la moquette par ce coup de massue.

Sur quoi, le géant s’est emparé de ma belle lampe semi-directoriale et en a pété le bois exotique sur son genou avant de demander :

— Qu’un type se pointe et réduise tout en miettes dans votre bureau, ça ne vous est jamais venu à l’idée ?

C’était le genre de furieux chez qui le geste précède toujours la parole. Avant que j’aie pu répondre, le pied de la lampe, retrouvant sa fonction originelle de massue tropicale, s’était abattu sur l’ordinateur dont l’écran s’éparpilla en éclats pâles. Un trou dans la mémoire du monde. Comme ça ne suffisait pas, mon géant a martelé la console jusqu’à ce que l’air soit saturé de symboles rendus à l’anarchie première des choses.

Nom de Dieu, si je le laissais faire, on allait bel et bien retomber en préhistoire.

Il ne s’occupait plus de moi, à présent. Il avait renversé le bureau de Mâcon, la secrétaire, envoyé d’un coup de pied un tiroir bourré de trombones, de tampons et de vernis à ongles s’écraser entre les deux fenêtres. Puis, armé du cendrier à pied que sa demi-sphère plombée faisait gracieusement osciller depuis les années cinquante, il attaqua méthodiquement la bibliothèque d’en face. Il s’en prenait aux livres. Le pied de plomb faisait des ravages épouvantables. Ce type avait l’instinct des armes primitives. À chaque coup qu’il portait, il poussait un gémissement de gosse, un de ces cris d’impuissance qui doivent composer la musique ordinaire des crimes passionnels : j’écrase ma femme contre le mur en pleurnichant comme un marmot.

Les livres s’envolaient et tombaient morts.

Il n’y avait pas trente-six façons d’arrêter le massacre.

Je me suis levé. J’ai saisi à pleines mains le plateau de café que Mâcon m’avait apporté pour amadouer mes précédents râleurs (une équipe de six imprimeurs que ma sainte patronne avait réduits au chômage parce qu’ils avaient livré six jours trop tard) et j’ai balancé le tout dans la bibliothèque vitrée où la reine Zabo expose ses plus belles reliures. Les tasses vides, la cafetière à demi pleine, le plateau d’argent et les éclats de vitres firent suffisamment de potin pour que l’autre s’immobilise, le cendrier dressé au-dessus de sa tête, et se retourne vers moi.

— Qu’est-ce que vous faites ?

— Je fais comme vous, je communique.

Et je lançai par-dessus sa tête le presse-papiers de cristal que m’avait offert Clara pour mon dernier anniversaire. Le presse-papiers, une tête de chien qui ressemblait vaguement à Julius (pardon Clara, pardon Julius), fit éclater le visage de ce vieux Talleyrand-Périgord, fondateur occulte des Éditions du Talion en un temps où, comme aujourd’hui, tout le monde avait besoin de papier pour régler ses comptes avec tout le monde.

— Vous avez raison, dis-je, quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor.

Il laissa tomber le cendrier à ses pieds. Et ce qui devait arriver arriva enfin : il éclata en sanglots.

Les sanglots le disloquèrent. Il ressemblait maintenant à une de ces marionnettes de bois qui se déglinguent quand on appuie sur leur socle.

— Venez par ici.

Je m’étais de nouveau assis dans mon fauteuil, le fauteuil toujours posé sur le bureau. Il s’approcha de moi en titubant. Entre les câbles de son cou, la pomme d’Adam faisait des voyages incroyables pour expulser la douleur. Je connaissais bien ce chagrin-là. Ce n’était pas la première fois.

— Venez plus près.

Il fit encore deux ou trois pas qui le portèrent à mon niveau. Son visage ruisselait. Même ses cheveux étaient trempés de larmes.

— Excusez-moi, dit-il.

Il s’essuyait avec ses poings fermés. Il avait les phalanges poilues.

J’ai posé ma main sur sa nuque et j’ai attiré sa tête contre mon épaule. Une demi-seconde de résistance, puis le tout s’est abandonné.

D’une main, je lui maintenais la tête dans le creux de mon épaule, de l’autre je lui caressais les cheveux. Ma mère faisait très bien cela, il n’y avait aucune raison pour que je ne sache pas le faire.

La porte s’est ouverte sur la secrétaire Mâcon et sur mon ami Loussa de Casamance, un Sénégalais d’un mètre soixante-huit, qui a des yeux de cocker et les jambes de Fred Astaire et qui est, de loin, le meilleur spécialiste en littérature chinoise de toute la capitale. Ils virent ce qu’il y avait à voir : un directeur littéraire assis sur son bureau et consolant un géant debout dans un champ de ruines. Le regard de Mâcon évaluait les dégâts avec horreur, celui de Loussa me demandait si j’avais besoin d’aide. D’un revers de main je leur fis signe de se tirer. La porte se referma dans un souffle.

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