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Daniel Pennac: Mon frère

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: Mon frère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2072786303, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Daniel Pennac Mon frère

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« Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas j’ai perdu. J’ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais ai-je perdu ? » Daniel Pennac.

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DANIEL PENNAC

Mon frère

Pour Loïc

Je vous connais et je n’ai rien à vous dire.

Herman MELVILLE, Bartleby le scribe

1

Le désir de monter au théâtre le Bartleby de Melville m’est venu un jour que je pensais à mon frère Bernard. Je conduisais sur l’autoroute du Sud, entre Nice et Avignon. Un bolide venait de me doubler, un de ces projectiles de luxe comme on en trouve tant sur cette portion d’autoroute. Ferrari, peut-être, du rouge en tout cas, et du neuf. J’étais un homme d’âge mûr et n’avais jamais acheté une voiture neuve de ma vie.

— On ne va tout de même pas ajouter à l’entropie…

Un des principes de mon frère mort.

— Usons l’usé ?

— C’est ça, n’abusons pas, usons l’usé.

Il était mort depuis seize mois. Sa présence me manquait. Nous habitions à sept cents kilomètres l’un de l’autre, nous nous voyions assez peu mais nous nous téléphonions souvent. Dans les premières semaines qui suivirent sa mort il m’est arrivé de décrocher le téléphone pour l’appeler. Arrête. Ne fais pas le fou. On souffre beaucoup mais on n’est pas fou de douleur. Je raccrochais sans composer son numéro, en m’accusant de m’être offert une petite représentation de deuil fraternel.

Seize mois plus tard il me manquait encore quotidiennement. Mais il s’invitait souvent. Avec tact, je dois dire. Il s’installait discrètement en moi. Mon cœur n’accusait plus le coup. Les larmes ne me venaient plus. Mon frère débarquait à brûle-pourpoint et mon chagrin avait cessé de le rejeter. L’émotion se faisait accueillante. Je l’acceptais en l’état. Je constatais sa présence parce qu’une bagnole me doublait à toute allure sur l’autoroute du Sud. Cette flamme qui me frôle, ce point rouge si vite à l’horizon, l’écho tenace de l’échappement, je viens d’être doublé par l’exact contraire de mon frère. C’est à cet instant précis que m’est venu le désir de relire le Bartleby de Melville, de le monter au théâtre et de le jouer. Un de mes regrets — mais bien sûr ça ne veut rien dire — c’est que Bernard n’ait pas vu le spectacle.

— Bartleby… En voilà un qui n’ajoutait pas à l’entropie.

C’est ce qu’il m’aurait dit, à coup sûr.

2

À la suite de l’annonce que j’insérai, un jeune homme immobile apparut un matin sur le seuil de mon étude (nous étions en été et la porte était ouverte). Je vois encore cette silhouette lividement propre, pitoyablement respectable, incurablement abandonnée ! C’était Bartleby.

Après quelques mots touchant ses capacités, je l’engageai, heureux d’avoir dans mon corps de copistes un homme aussi singulièrement paisible qui ne manquerait pas, pensais-je, d’exercer une influence salutaire sur le tempérament évaporé de Dindon et sur les esprits ardents de Lagrinche. C’étaient là des surnoms que mes deux autres scribes s’étaient mutuellement décernés et qui passaient pour définir leurs personnes et leurs caractères respectifs.

Dindon était un Anglais trapu et bedonnant, qui, le matin, était le plus civil, le plus débonnaire et le plus respectueux des hommes, mais, passée l’heure du déjeuner il faisait des taches, mettait ses plumes en pièces, envoyait promener ses papiers avec une inconvenance de manière fort triste à observer chez un homme qui avait à peu près le même âge que moi, c’est-à-dire qu’il frisait la soixantaine.

Lagrinche, lui, était un jeune homme qui pouvait avoir dans les vingt-cinq ans, parfaitement sobre celui-là, mais chez qui la nature avait tenu lieu de vigneron en lui donnant dès la naissance un tempérament si foncièrement irritable et comme alcoolique que toute libation était inutile. Heureusement pour moi, sa nervosité irascible, son intolérance ricaneuse se manifestaient principalement le matin. En sorte que je n’avais jamais à supporter en même temps les excentricités de mes deux employés.

Gingembre, le troisième, était un gamin d’une douzaine d’années dont la fonction consistait essentiellement à pourvoir Dindon et Lagrinche en gâteaux et en pommes.

Quant à moi, je suis un de ces hommes de loi sans ambition, qui jamais n’interpellent un jury ni ne suscitent en aucune manière les applaudissements publics, mais qui, à Wall Street, dans la fraîcheur tranquille d’une retraite douillette, besognent douillettement parmi les obligations, les hypothèques et les titres de propriété des riches.

3

À la façon dont il décrit son métier, le narrateur de Melville, avoué de son état, éphémère « conseiller à la Cour de la Chancellerie », serait plutôt chez nous un notaire. J’ai donc monté Bartleby le scribe sous la forme du monologue que tient ce notaire dont je me suis attribué le rôle, et, seul en scène, je l’ai joué une centaine de fois. Deux versions successives : une première avec metteur en scène, musique, décors et déplacements, puis la mienne, ni metteur en scène, ni musique, ni décors, une chaise, une corbeille à papier renversée, quelques feuilles froissées éparpillées sur le plateau.

C’est mon découpage que je reproduis ici. Les coupes sont nombreuses (le spectacle ne durait qu’une heure quinze), elles constituent une amputation importante du texte et ne peuvent qu’inciter à lire la nouvelle dans sa version intégrale.

4

J’ai oublié de dire que des portes à double battant de verre dépoli divisaient mon bureau en deux compartiments, occupés l’un par mes scribes, l’autre par moi-même. Je résolus d’assigner à Bartleby un coin près des portes, mais de mon côté, afin de pouvoir aisément appeler à moi cet homme tranquille si j’avais quelque petite chose à lui faire faire. Je plaçai donc son pupitre dans cette partie de la pièce, tout contre une fenêtre qui, du fait de constructions nouvelles, n’offrait plus de vue du tout, bien qu’elle donnât quelque lumière. Afin de rendre cet arrangement plus satisfaisant encore, je dressai un grand paravent vert qui mettrait Bartleby entièrement à l’abri de mon regard tout en le laissant à portée de ma voix. Ainsi nous nous trouvâmes en quelque sorte unis, mais chacun en privé tout ensemble.

Pour commencer, Bartleby abattit une extraordinaire quantité d’écritures. On eût dit d’un homme longtemps affamé de copie et se gorgeant de mes documents. Il ne s’arrêtait pas pour digérer, mais tirait jour et nuit à la ligne, copiant à la lumière du soleil comme à celle des bougies. J’aurais été ravi de son application s’il avait été allègrement industrieux. Mais il écrivait toujours silencieusement, lividement, machinalement.

C’est, il va sans dire, une part indispensable du travail de scribe que de vérifier mot à mot l’exactitude de sa copie. Lorsqu’il y a deux scribes ou plus dans une étude, ils s’assistent mutuellement dans cet examen, l’un lisant la copie, l’autre prenant en main l’original. Si j’avais placé Bartleby aussi près de moi derrière le paravent, c’était, précisément, pour user de ses services à ces menues occasions.

Il était, je crois, depuis trois jours avec moi, et ses propres écritures n’avaient pas encore dû être collationnées lorsque, fort pressé d’expédier une petite affaire en cours, j’appelai tout à coup Bartleby. Dans ma hâte et dans ma confiance en son obéissance immédiate, j’étais assis la tête penchée sur l’original, et la main droite tendant la copie de flanc avec quelque nervosité, afin que Bartleby pût s’en saisir dès l’instant qu’il émergerait de sa retraite. Telle était donc exactement mon attitude lorsque je l’appelai en lui expliquant rapidement ce que j’attendais de lui : à savoir qu’il collationnât avec moi un bref mémoire.

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