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Daniel Pennac: Mon frère

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: Mon frère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2072786303, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Daniel Pennac Mon frère

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« Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas j’ai perdu. J’ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais ai-je perdu ? » Daniel Pennac.

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À malaxer leur texte du matin au soir j’étais devenu le mitron de Leyris et de Melville. La phrase qui tombait le plus fréquemment dans mon pétrin est la dernière du passage précédent : Car il était extrêmement difficile de garder constamment présents à l’esprit les particularités et les privilèges étranges, les exemptions inusitées qui formaient les conventions tacites selon lesquelles Bartleby restait à mon étude.

— Merde, pourquoi il le vire pas, ce chieur ?

C’est, un soir, ce que s’est écrié un spectateur du premier rang. Sa voisine lui donna un coup de coude. Il mit la main devant sa bouche :

— Oh ! Pardon !

Il m’attendait à la sortie du théâtre pour s’excuser encore.

— Désolé, monsieur, vraiment, je ne sais pas ce qui m’a pris.

22

Certain dimanche matin, je me rendis à l’église de la Trinité pour entendre un célèbre prédicateur, et, me trouvant en avance sur les lieux, je décidai d’aller faire un tour au bureau. J’avais heureusement ma clef sur moi ; mais, lorsque je l’appliquai à la serrure, je constatai qu’elle rencontrait une résistance intérieure. Fort surpris, j’appelai. À ma consternation, quelqu’un tourna une clef du dedans ; après quoi, projetant son maigre visage à travers la porte qu’il tenait entrebâillée, Bartleby apparut en bras de chemise, et, par ailleurs, dans un déshabillé étrangement loqueteux. Il me déclara tranquillement qu’il regrettait, mais qu’il était fort occupé et qu’il… préférait ne pas me recevoir pour l’instant. Puis il ajouta un mot ou deux pour expliquer brièvement que je ferais peut-être mieux de tourner deux ou trois fois autour du pâté de maisons, et que d’ici là il aurait sans doute terminé ses affaires.

L’apparition parfaitement inattendue de Bartleby hantant de la sorte mon étude un dimanche matin avec sa nonchalance cadavérique et distinguée, mais aussi avec son air de fermeté et de sang-froid, cette apparition, dis-je, eut sur moi un effet si singulier que je m’éloignai incontinent de ma propre porte et fis comme il le désirait. En vérité, c’était surtout son extraordinaire suavité qui me désarmait, ou pour mieux dire, m’émasculait. Car je considère comme temporairement privé de sa virilité un homme qui laisse tranquillement son employé à gages lui dicter sa volonté et le chasser de ses propres appartements.

En outre, j’étais fort inquiet de ce que Bartleby pouvait bien faire dans mon étude en bras de chemise et, d’une manière générale, dans un appareil aussi débraillé, un dimanche matin. Se passait-il quelque chose d’incorrect ? Non, cela était hors de question. On ne pouvait soupçonner Bartleby d’être un personnage immoral. Mais que diantre faisait-il là ? De la copie ? Pas davantage ; quelles que pussent être ses excentricités, Bartleby était une personne éminemment protocolaire. Il eût été le dernier à s’asseoir à son pupitre dans une condition voisine de la nudité. Au surplus, c’était dimanche, et il y avait quelque chose en Bartleby qui interdisait de supposer qu’il pût violer par une occupation profane les interdits de cette journée.

23

Si je devais résumer la vie de mon frère, je dirais qu’il fut d’abord le fils et le frère préféré d’une famille de quatre garçons, puis le cadre estimé d’une vingtaine d’ouvriers dont il avait pris soin d’apprendre les métiers, puis le père adoptif de deux enfants chanceux, puis le père égaré d’un enfant mort-né, puis l’âme parkinsonienne d’une fin de vie sans amour. Je dirais aussi qu’il n’abusa ni de son statut d’enfant chéri ni de son autorité paternelle, qu’il ne se vanta pas de l’estime que lui portaient ceux qui travaillaient sous ses ordres, qu’il garda pour lui la douleur du deuil et ne se plaignit jamais d’un quelconque déficit d’amour conjugal — à mes yeux pourtant aussi flagrant les dernières années de sa vie que si on l’avait abandonné nu dans la neige. (Dans mes plus mauvais moments, il m’arrive de penser qu’il est mort de ce froid-là.)

24

C’est plein d’une inquiète curiosité que je regagnai enfin ma porte. J’introduisis la clef sans rencontrer de résistance, ouvris et entrai. Point de Bartleby. Je regardai vivement autour de moi, jetai un coup d’œil derrière le paravent ; mais il était clair que mon homme avait disparu. Un examen plus minutieux des lieux me donna à penser que, depuis un temps indéterminé, Bartleby devait manger, s’habiller et dormir dans mon étude, et cela sans assiette, miroir ni lit. Oui, pensai-je, il est manifeste que Bartleby a fait de ce lieu son logis, qu’il y tient tout seul ses quartiers de célibataire. Et aussitôt m’envahit la pensée de l’absence de tout ami, de la solitude ô combien misérable qui se trahissait là. Sa pauvreté était grande, mais son abandon combien horrible !

Soudain, je fus attiré par le pupitre fermé de Bartleby, dont la clef était restée en évidence sur la serrure. Je pris sur moi de regarder à l’intérieur. Tout apparut méthodiquement rangé, les papiers disposés avec soin. Déplaçant les piles de documents, je tâtonnai dans leur profondeur. Je sentis quelque chose que je tirai au-dehors. C’était un grand mouchoir, aux coins noués, assez pesant. Je l’ouvris, et me trouvai en présence des économies de Bartleby.

J’évoquai alors tous les mystères tranquilles que j’avais observés chez cet homme. Je me souvins qu’il ne parlait jamais, sinon pour répondre, qu’il avait refusé de me dire qui il était, d’où il venait et s’il avait aucun parent en ce monde. Par-dessus tout, je me rappelai cette expression inconsciente de blafarde… comment dirai-je… mettons de blafarde hauteur, ou plutôt d’austère réserve qu’il prenait parfois, expression qui m’avait positivement intimidé au point que j’en étais venu à me plier docilement à ses excentricités, à ne plus oser lui demander la moindre vétille.

Comme je retournais toutes ces choses dans mon esprit, un sentiment de craintive prudence m’envahit. Mes émotions premières avaient été de pure mélancolie et de la plus sincère pitié ; mais à mesure que la détresse de Bartleby prenait dans mon imagination des proportions de plus en plus grandes, cette même mélancolie se muait en frayeur, cette pitié en répulsion.

Finalement, je pris la résolution suivante : le lendemain matin je lui poserais calmement certaines questions sur son histoire et, s’il refusait d’y répondre ouvertement et sans réserve (comme, sans doute, il le préférerait), je lui donnerais un billet de vingt dollars en sus de ce que je pourrais lui devoir, et je lui dirais que je n’avais plus besoin de ses services, tout en lui déclarant que si je pouvais lui être utile par ailleurs d’une manière ou d’une autre, je serais ravi de le faire.

25

Dans les premières semaines qui suivirent la mort de mon frère, j’ai perdu l’usage de mon corps. Je me suis abandonné. J’ai manqué me faire écraser plusieurs fois dans Paris, je me suis fait casser la gueule dans le métro, je suis tombé d’une falaise, j’ai fait un tête-à-queue qui a placé le museau de ma voiture au-dessus d’un précipice. Et je n’ai pas eu peur. Ni dans l’instant ni en y repensant. Histoire de me reprendre en main, je me suis dit que j’allais écrire sur lui. Sur nous. Ma mémoire s’y refusa, comme s’il avait emporté nos souvenirs avec lui. Sa maigreur, certes, son humour, bien sûr, ce regard qui ne jugeait pas, d’accord, le timbre un peu nasal de sa voix, son refus de dramatiser, oui, sa résolution de ne rien ajouter à l’entropie, bon, le fait que nous ne nous soyons jamais disputés, pas une seule fois tout au long de nos vies, c’est vrai…

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