• Пожаловаться

Daniel Pennac: Mon frère

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: Mon frère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2072786303, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Daniel Pennac Mon frère

Mon frère: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mon frère»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas j’ai perdu. J’ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais ai-je perdu ? » Daniel Pennac.

Daniel Pennac: другие книги автора


Кто написал Mon frère? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Mon frère — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mon frère», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Imaginez ma stupeur, non, ma consternation lorsque, sans quitter sa solitude, Bartleby répondit d’une voix singulièrement douce et ferme :

Je préférerais pas.

L’idée me vint aussitôt que mes oreilles m’avaient abusé ou que Bartleby s’était entièrement mépris sur le sens de mes paroles. Je répétai ma requête de la voix la plus claire que je pusse prendre. Mais tout aussi clairement retentit la même réponse que devant :

Je préférerais pas.

Vous préféreriez pas ? fis-je en écho, me levant avec beaucoup d’excitation et traversant la pièce à grandes enjambées. Que voulez-vous dire ? Êtes-vous tombé sur la tête ? Je veux que vous m’aidiez à collationner ce feuillet-ci… Tenez.

Et je le lui tendis.

Je préférerais pas, dit-il.

5

Au premier refus de Bartleby, le public rit. On est chez Guignol, l’employé tape sur le patron, vive l’employé ! Ils rient. C’est un bon rire, surprise et solidarité, un rire fraternel. Un rire d’expectative aussi. On attend la suite. Un début pareil, ça promet.

Je préférerais pas, dit-il.

6

Je le regardai fixement. Son visage offrait une maigreur tranquille ; son œil gris une vague placidité. Si j’avais décelé dans ses manières la moindre trace d’embarras, de colère, d’impatience ou d’impertinence ; en d’autres termes, si j’avais reconnu en lui quelque chose d’ordinairement humain, je l’eusse sans aucun doute chassé violemment de mon étude. Mais en l’occurrence autant mettre à la porte mon pâle buste de Cicéron en plâtre de Paris.

Je restai quelque temps à le considérer tandis qu’il poursuivait ses propres écritures, et puis je retournai m’asseoir à mon bureau. Voilà qui est étrange, pensai-je. Quel parti prendre ? Mais les affaires pressaient. Je décidai d’oublier provisoirement l’incident, le réservant à d’ultérieurs loisirs. J’appelai donc Lagrinche du fond de l’autre pièce, et le mémoire fut rapidement collationné.

7

Dans la première mise en scène, les bureaux du notaire étaient symbolisés par des piles de vieux journaux. Un drapé blanc en fond de scène réfractait la lumière, me donnant le public à voir. Je les voyais très bien, tous, dans leurs fauteuils, ce qui faisait de moi le spectateur de la pièce qu’ils me donnaient eux-mêmes, chaque soir semblable et différente. Ils sortaient du travail. Ils venaient s’asseoir ici, dans ce théâtre-ci, à dix-neuf heures, pour écouter une lecture. (C’est ainsi que l’affiche présentait le spectacle : Bartleby d’Herman Melville, lecture-spectacle.) La plupart d’entre eux étaient fatigués. Cela s’entendait dès le brouhaha de leur installation qu’un haut-parleur diffusait dans ma loge. Et, de la scène, cela se voyait. C’était une fatigue de bureaux, de commerces, de professeurs, de médecins, d’employés, de journalistes, de gens qui toute la journée avaient eu affaire à d’autres gens. Et subi les trépidations de la ville. C’était une fatigue parisienne. En province, autre fatigue : je jouais à vingt et une heures, les spectateurs avaient dîné, ils venaient en famille. La digestion parfois endormait les plus âgés. Je prenais garde à ne pas les réveiller tout en veillant à ne pas endormir les autres. Il y a de la confiance à s’assoupir au théâtre. Ce n’est pas un signe d’intérêt passionné pour le texte, certes, mais c’est placer notre sommeil sous la protection d’une voix. Un délice de régression dont j’abuse moi-même assez souvent.

Au premier refus de Bartleby, donc, le public riait. Même si j’atténuais le comique de la situation, l’expression Je préférerais pas opposée à l’ordre impératif d’un employeur amusait les spectateurs. Ils prenaient parti. Peut-être riaient-ils contre les concessions qu’ils avaient eux-mêmes faites à l’autorité, ce jour-là.

I would prefer not to. Moi aussi, d’ailleurs, je trouvais la formule amusante. Pourtant, je connaissais la fin.

8

Quelques jours après, Bartleby acheva quatre longs documents. Il devint nécessaire de les collationner. Le procès était important, la plus grande précision s’imposait. Après avoir préparé toutes les pièces, j’appelai Dindon, Lagrinche et Gingembre dans mon bureau, avec le dessein de placer les quatre copies entre les mains de mes quatre employés tandis que je lirais l’original. Dindon, Lagrinche et Gingembre s’étaient donc assis en rang, chacun tenant en main son document, lorsque je criai à Bartleby de venir se joindre à ce groupe intéressant.

Bartleby ! Vite, j’attends.

J’entendis les pieds de sa chaise grincer lentement sur le plancher nu, et bientôt il apparut à l’entrée de son ermitage.

Que désirez-vous ? demanda-t-il suavement.

Les copies, les copies, dis-je d’un ton pressé. Nous allons les comparer. Tenez…

Et je lui tendis le quatrième duplicata.

Je préférerais pas, dit-il, et il disparut doucement derrière le paravent.

9

C’est une clinique privée qui a tué mon frère. On pratique une résection de la prostate, on perce accidentellement l’intestin, tout s’infecte, votre frère meurt de septicémie. Quand j’arrive au chevet de mon frère mort il est enflé comme une outre, rendu méconnaissable par les gaz. On a fait de lui, si maigre, un cadavre obèse aux paupières boursouflées. Bien entendu ce n’est la faute de personne : ni du chirurgien qui n’admet pas son erreur, ni de l’unique infirmière qui n’a pas vu la fièvre monter, ni de l’anesthésiste de garde, ailleurs ce jour-là, ni de la clinique en général qui, pendant que je veille mon frère mort, demande encore à la clientèle de bien vouloir faire la publicité de ses bons résultats. C’est ce dont me prie une affichette collée à la vitre de la caisse. J’ai déchiré l’affiche (c’était un geste enfantin) et je n’ai plus su quoi faire.

10

Je demeurai pendant quelques instants comme un pilier de sel. Puis, me ressaisissant, je m’avançai vers le paravent et demandai la raison d’une conduite aussi insolite.

Pourquoi refusez-vous ?

Je préférerais pas.

Avec tout autre que lui je fusse aussitôt entré dans une colère terrible et, sans daigner ajouter un mot, je l’eusse ignominieusement banni de ma présence. Mais il y avait quelque chose en Bartleby qui me désarmait étrangement, bien plus, qui me touchait et me déconcertait d’une façon extraordinaire. Je me mis à raisonner avec lui.

Ce sont vos propres copies que nous allons collationner. Nous vous épargnerons ainsi du travail, puisqu’un seul examen vaudra pour vos quatre exemplaires. C’est l’usage. Tout copiste est tenu d’aider à collationner sa copie. N’est-il pas vrai ? Ne parlerez-vous pas ? Répondez !

Je préfère pas, répondit-il d’une voix flûtée.

Il m’avait semblé, tandis que je lui parlais, qu’il retournait soigneusement chacune de mes déclarations dans sa tête ; qu’il en saisissait pleinement le sens ; qu’il ne pouvait contredire à l’irrésistible conclusion ; mais qu’en même temps, quelque considération souveraine l’obligeait à répondre comme il le faisait.

Vous êtes donc décidé à ne point faire droit à ma requête… Une requête dictée par l’usage commun et le sens commun ?

Il me donna brièvement à entendre que, sur ce point, mon jugement était juste : oui, sa décision était irrévocable.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mon frère»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mon frère» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Daniel Pennac: Au bonheur des ogres
Au bonheur des ogres
Daniel Pennac
Daniel Pennac: La fée carabine
La fée carabine
Daniel Pennac
Daniel Pennac: Monsieur Malaussène
Monsieur Malaussène
Daniel Pennac
Daniel Pennac: Chagrin d'école
Chagrin d'école
Daniel Pennac
Daniel Pennac: Comme un roman
Comme un roman
Daniel Pennac
Отзывы о книге «Mon frère»

Обсуждение, отзывы о книге «Mon frère» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.