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Daniel Pennac: Mon frère

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac: Mon frère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2072786303, издательство: Éditions Gallimard, категория: Биографии и Мемуары / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Daniel Pennac Mon frère

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« Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas j’ai perdu. J’ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais ai-je perdu ? » Daniel Pennac.

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— C’est vrai, monsieur, votre argent nous passionne. Alors, soyez gentil, l’année prochaine restez chez vous et envoyez-nous un chèque.

18

Je fermai les battants de la porte et m’avançai de nouveau vers Bartleby. La tentation fatale s’était emparée de moi, je le sentais, avec une force accrue. Je brûlais de voir Bartleby se rebeller encore contre moi. Or, je me rappelai qu’il ne quittait jamais l’étude.

Bartleby, dis-je, Gingembre est parti. Faites un saut jusqu’à la poste, voulez-vous (c’était une course de trois minutes), et voyez s’il y a quelque chose pour moi.

Je préférerais pas.

Vous ne voulez pas ?

Je préfère pas.

Je regagnai mon bureau en chancelant et me perdis dans une méditation profonde.

Mais mon impulsion aveugle revint. Comment pouvais-je encore m’attirer une ignominieuse rebuffade de la part de ce chétif pauvre hère — mon employé à gages ? Quelle était la chose parfaitement raisonnable qu’il refuserait certainement de faire ?

Bartleby !

Pas de réponse.

Bartleby ! dis-je en élevant la voix.

Pas de réponse.

Bartleby ! tonnai-je.

Tout comme un fantôme soumis aux lois de l’incantation magique, à la troisième sommation il parut à l’entrée de son ermitage.

Allez dans la pièce voisine et dites à Lagrinche de venir me trouver.

Je préfère pas, dit-il lentement et respectueusement.

Puis il disparut avec douceur.

Très bien, Bartleby, dis-je d’un ton tranquille et mesuré, empreint d’une sévérité sereine qui dénotait la décision irrévocable de recourir à quelque châtiment imminent et terrible.

Sur le moment, peut-être avais-je en effet une intention de ce genre. Mais à tout prendre, comme l’heure de mon déjeuner approchait, je jugeais préférable, pour cette fois encore, de mettre mon chapeau et de rentrer chez moi, plongé dans une perplexité et un désarroi profonds.

L’avouerai-je ? La conclusion de toute cette affaire se trouva être la suivante : ce fut bientôt chose avérée qu’un jeune et pâle scribe du nom de Bartleby avait dans mon étude un pupitre ; qu’il faisait de la copie à mon compte, au tarif habituel de quatre sous le folio, mais qu’il était définitivement exempté de collationner son propre travail, qu’en outre ledit Bartleby ne devait jamais, sous aucun prétexte, être envoyé en course, quelque insignifiante que celle-ci pût être ; que si pourtant on le suppliait de bien vouloir en faire une, il était généralement entendu « qu’il préférerait pas », en d’autres termes, qu’il refuserait de but en blanc.

19

Pendant que j’achevais mes études à la faculté d’Aix mon frère occupait à lui seul une immense maison, dans un gros bourg de Provence. C’était la maison d’un peintre local, ami de notre famille. Elle ouvrait sur un parc considérable, devenu jardin public aujourd’hui que tout le monde est mort. Le peintre, très beau et fort âgé, proférait d’une voix nasillarde des maximes désabusées où les sentiments avaient peu de place. Il pratiquait une peinture vaguement surréaliste, d’une plate perfection, sur laquelle ma famille se pâmait. Nous revenions quelquefois de nos visites avec un tableau de plus, comme on rentre le panier plein de chez un oncle paysan. Parfois, il faisait notre portrait. Celui des femmes surtout. Pour une raison qui devait tenir à son esthétique il affublait tous ses modèles de deux yeux globuleux où se reflétait une idée de lumière. Toute ma jeunesse, ces portraits ont orné nos murs comme si le temps ne passait pas.

Mon frère me paraissait immensément seul dans la maison du peintre. Il en habitait une pièce. Les autres étaient à l’abandon. Je le savais solitaire mais je ne lui connaissais pas cette solitude-là. Des allusions familiales m’apprirent qu’il était tombé amoureux. Rien de précis, des demi-mots, des silences entendus, le nom de la jeune fille en question prononcé plus souvent que d’habitude, de la discrétion ostensible comme il sied aux familles où la confidence passe pour une faute de goût. Bref, il était tombé amoureux. Mais il avait été éconduit.

Je connaissais la jeune fille. C’était une lointaine cousine. Énième degré. Filleule de mon père. Une grande fille charpentée au sourire éclatant, pas pimbêche pour deux sous. Elle me plaisait beaucoup. Je lui trouvais l’œil clair, le rire net, une joie de vivre contagieuse, une franchise d’être saisissante. Elle était là, oui. Une évidence vitale. C’est exactement la fille qu’il lui faut, me disais-je bêtement.

Aujourd’hui, je souris en écrivant ça. J’entends Boby Lapointe chantonner dans ma tête :

Car c’est bien la plus belleu,
La plus sensationnelleu
La plus ceci cela
Et la plus la plus et tout ça.
J’sais pas si tu t’rends compteu,
Mais dès qu’on la rencontreu,
On s’dit : Ouh là !
Ouh là là là tiens la voilà.
Salut Irma
Tu viens au cinéma ?
Non .

Mon frère ne me dit rien de ce chagrin d’amour. Il ne m’en parla tout simplement jamais. Et je n’ai jamais sollicité ses confidences. Ce fut un chagrin ravageur et durable. Il changea définitivement la qualité de sa solitude.

Dans la maison du peintre nous jouions aux échecs. Nos parties duraient. Quand nous étions en famille, notre mère s’étonnait de nous voir penchés pendant plusieurs jours sur la même partie. C’est qu’à chaque coup ou presque nous prévenions l’autre des dangers dont nous le menacions :

— Non, regarde, si tu joues ça je place mon cheval en E7, ta tour et ton fou sont pris en fourchette. Tu pourrais t’en foutre puisqu’en sauvant ta tour tu figes ma ligne de roque et que mon cheval sera pris si je mange ton fou, mais mon fou à moi, le noir, a été libéré par le déplacement du cheval et regarde ce qu’il y a au bout de sa diagonale si tu prends mon cheval avec le tien…

De retour à Aix, je le savais seul dans la maison du peintre. Je décidai de lui présenter des amies. Ce fut une idée inopérante.

20

Au fil des jours, je me réconciliai dans une très grande mesure avec la personne de Bartleby. Son application, son éloignement de toute dissipation, son activité incessante (sauf quand il lui plaisait de se mettre à rêver, debout derrière le paravent), sa grande tranquillité, son comportement inaltérable en toutes circonstances faisaient de lui une précieuse acquisition. Mais le grand point était… qu’il était toujours là : le premier le matin, continuellement présent tout le long du jour, et le dernier le soir. J’avais une confiance singulière en son honnêteté. Je sentais que mes papiers les plus précieux étaient parfaitement en sécurité entre ses mains. Assurément il m’arrivait parfois — je n’aurais pu m’en empêcher quand il y fût allé du salut de mon âme — de piquer une colère soudaine, spasmodique, à son encontre. Car il était extrêmement difficile de garder constamment présents à l’esprit les particularités et les privilèges étranges, les exemptions inusitées qui formaient les conventions tacites selon lesquelles Bartleby restait à mon étude.

21

Sur scène, j’ai bientôt cessé de lire. J’ai vite su le texte par cœur. Ma posture de lecteur était devenue une attitude de comédien et le livre un partenaire entre mes mains. Je ne lisais plus Bartleby , je le disais. Je le possédais. (À moins que ce ne fût le contraire.) Je récitais la totalité du texte dès mon réveil, sous ma douche ou en préparant le petit déjeuner, et je continuais le reste de la journée, en faisant les courses, en prenant le métro, en marchant dans la rue, en poireautant dans une queue de cinéma ou dans une salle d’attente. Je récitais mon Bartleby à toute allure. Je battais des records de vitesse. En termes de métier cela s’appelle faire des italiennes. C’était pour l’aisance, pour éliminer la question de la mémoire, pour parer à la menace des trous. Mais je disais le texte lentement aussi. Pour deux raisons : d’abord Bartleby m’était une compagnie qui palliait — inexplicablement, dans une très faible mesure, comme une allusion — l’absence de mon frère, ensuite j’éprouvais un grand plaisir à pétrir la phrase de Melville. Melville, c’est de la pâte à pain. C’est épais sans être lourd. C’est gorgé de sens et de silence. Melville, c’est parfois d’une lenteur de lave. C’est lent à remplir les anfractuosités mais ça les remplit toutes. Les interstices aussi. J’étais plein. (À me voir marmonner sans arrêt on pouvait d’ailleurs me croire saoul.) De toutes les traductions existantes, j’avais opté pour celle de Pierre Leyris. Leyris ne prétendait pas à l’allègement de Melville. Il ne cherchait pas à le rendre croustillant. Son style était de la même pâte. Il ne jouait pas les novateurs. Remplacer le verbe « préférer » par le verbe « aimer » par exemple : j’aimerais mieux pas. Non, Leyris savait que la préférence est explicitement au cœur de cette affaire Bartleby , que le verbe préférer est le pilier de cette histoire. Je préférerais pas. Dans une première version il faisait dire au scribe : je ne préférerais pas. Dans la seconde, plus de ne, la formule plus crue, rendue orale : Je préférerais pas . Les deux mots côte à côte, c’est-à-dire face à face : le verbe et son impossible adverbe de négation. L’oxymore qui rend fou. La querelle des traducteurs vient de ce que l’humour distingué de l’expression I would prefer not to est difficile à rendre chez nous. Ce mélange de politesse, de retenue, de détachement et de ferme résolution, cette fin de non-recevoir diluée dans une formule un peu étrange pour les Anglais eux-mêmes échappe à notre grammaire de l’humour. Si bien que sa traduction est devenue un objet de litige. À mes oreilles, I would prefer not to sonne déjà comme du Melville ; la formule a dû s’imposer à lui en même temps que le personnage de Bartleby.

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