Daniel Pennac - Journal d'un corps

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13 ans, 1 mois, 8 jours
Mercredi 18 novembre 1936
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose.
50 ans et 3 mois
Jeudi 10 janvier 1974
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe.
86 ans, 9 mois, 16 jours
Lundi 26 juillet 2010
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

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75 ans, 9 mois, 6 jours

Vendredi 16 juillet 1999

Répandu les cendres de Tijo sur le Briac. C’était sa volonté. Du haut de ce fayard où, enfant, il dénichait les corneilles. (Une idée de Grégoire.) En regardant mon petit-fils grimper à cet arbre dont le tronc a dû tripler de volume, une seconde je me suis revu monter au secours de Tijo. C’était l’écorché du Larousse qui se hissait de branche en branche. Mais avec grâce, sans ce côté guindé que m’a toujours donné l’ exercice de la volonté , et dont Tijo se moquait. Prises dans le vent, ses cendres se sont rassemblées, éparpillées, rassemblées de nouveau, elles ont viré sur l’aile pour finalement exploser dans le ciel. Tijo nous a fait un adieu d’étourneaux.

75 ans, 10 mois, 5 jours

Dimanche 15 août 1999

Réveillé par ma vessie à deux heures du matin. Ma paresse résiste, jusqu’à ce que des rires venus d’en bas me décident à me lever. Grégoire, Frédéric et les jumelles jouent au jeu de l’oie. Protestations de Fanny qu’un mauvais sort bloque dans sa progression, ricanement de Frédéric qu’un double six propulse vers la victoire. Attention, le voilà ! s’exclame Grégoire en me montrant du doigt, et tous de se coucher sur le jeu, faisant mine de me le cacher. C’est un secret, glapit Marguerite comme si elle était encore petite fille, tu n’as pas le droit de voir ! J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait du Jeu de l’oie du dépucelage que j’avais offert à Grégoire au début de son adolescence, mais c’est pire : c’est un Jeu de l’oie de l’hypocondriaque , qu’il a conçu pendant ses nuits de garde. De maladies atroces en maladies abominables, les joueurs aboutissent à la mort, dernière case qui les guérit enfin de la peur de tomber malades. Veux-tu jouer avec nous, demande Fanny ? (Et j’admire l’emploi de cette forme interrogative chez une jeune fille de sa génération.) On me donne trois coups d’avance. Je décroche une sclérose en plaques, ce qui me donne le droit de rejouer encore. (C’est le principe du jeu, plus on est malade, plus on avance.) Demain, on joue aux sept familles ! ordonne Marguerite. Les sept familles en question sont quarante-deux maladies dont on se passerait volontiers. (Dans la famille Cancer, je demande la prostate, dans la famille Plumard, je demande l’herpès génital, dans la famille Médecins je demande Parkinson, etc.) Dédramatisons, dédramatisons, sourit Grégoire, de toute façon la dernière case est la même pour tous ! Apparemment, les petites — qui désormais sont grandes — adorent.

75 ans, 11 mois, 2 jours

Dimanche 12 septembre 1999

La veille de sa mort, Tijo, qui me rendait dix ans, m’a dit : Même en âge je t’ai rattrapé ! Le plus vieux c’est le plus près de la sortie.

Même jour, 17 heures

J’écris cela en buvant mon thé. Renoncé au café depuis mon opération. Impression que le thé me nettoie. Une sorte de douche intérieure. T’en bois un, t’en pisse trois, disait Violette. Peut-être un jour passerai-je à l’eau chaude, comme sur sa fin la tante Huguette.

76 ans, 2 jours

Mardi 12 octobre 1999

À propos de la tante Huguette qui avait ses « aigreurs », ou de maman qui « faisait de l’acidité », ces formules ont-elles toujours cours ? Et cette femme qui se tournait toutes les cinq minutes de trois quarts pour que le bismuth tapisse entièrement ses intérieurs… Cette façon de se concevoir comme une barrique faisait rire son entourage. Pourtant, à bien des égards, nous ne sommes guère mieux que des récipients. Mona prend un médicament contre l’ostéoporose qu’elle doit ingérer le matin à jeun, avec un verre d’eau. Après quoi, elle doit absolument rester debout une demi-heure, sans se recoucher, car la potion pourrait bousiller son œsophage comme de la soude caustique. Récipients, donc, nous sommes. Pas davantage. Par parenthèse, le bismuth est considéré aujourd’hui comme un poison, absolument interdit par la Faculté.

77 ans, 2 mois, 8 jours

Lundi 18 décembre 2000

Réveillé avec une douleur à l’articulation métacarpo-phalangienne de l’annulaire, comme si j’avais passé la nuit à boxer un mur. C’est le doigt que je me suis retourné il y a dix ans dans le jardin de Madame P. L’usurier réclame ses intérêts.

77 ans, 6 mois, 17 jours

Vendredi 27 avril 2001

Mes nuits entrecoupées par ces envies pressantes et peu productives. Miction impossible. (Joli titre.) Combien de fois ? me demandait jadis mon confesseur. Combien de fois ? me demande aujourd’hui mon urologue. Le premier me menaçait d’une tripotée de Pater et d’Ave, le second d’une nouvelle résection du col de la prostate : rien à faire, il vous faudra y passer. Ça ne vous rendra pas vos vingt ans, mais vos nuits seront plus longues. Certes, mais que deviendront ces moments de rêverie que je m’accorde sur mon trône de roi improductif ? À ces heures de la nuit où l’envie de pisser me réveille, je ne me figure pas ma vessie tendue comme une outre mais fossilisée comme une coque d’oursin, une coque de calcaire que je vide vaille que vaille, le petit doigt sous un robinet, en ouvrant une vanne sans pression. Lente vidange de moi-même. Triste perpendiculaire. En compensation me viennent des images de vieil âne abandonné au milieu d’une prairie, et l’âne m’émeut doucement. Ou bien je pense au scandale de cette source que les Marseillais, voisins de Manès, avaient laissé tarir. C’était une source dont le franc débit berçait mes endormissements. À classer dans la famille des bruits apaisants, avec les pas sur le gravier, le vent dans la treille, la meule à aiguiser de Manès… (Manès passait les premières heures de la nuit à aiguiser ses outils à la meule et à l’enclume, et j’aimais aussi les notes piquées de l’enclume, qui allaient par couples : Ti’ng-ti’ng, ti’ng-ti’ng.) La source des Marseillais, donc, s’est tarie. La mousse s’y est mise et peut-être, en amont, quelque adénome vaseux. Finalement un filet d’eau brunâtre et silencieux, puis un goutte-à-goutte, puis plus rien. À la grande fureur de Manès — qui peut-être l’avait bouchée lui-même.

78 ans

Mercredi 10 octobre 2001

Lison, Grégoire et les jumelles nous ont offert un vidéoprojecteur et une douzaine de films, parmi mes préférés : Les Fraises sauvages d’Ingmar Bergman , The Ghost and Mrs Muir de Mankiewicz, The Dead de Huston, et Le Festin de Babette , aussi. Ah ! Le Festin de Babette ! qui donc est l’auteur de ce film ? Gabriel Axel ! me souffle Fanny. Eh bien, gloire à ce Gabriel Axel ! Longtemps qu’un cadeau ne m’avait tant fait plaisir. Au point que je me suis demandé pourquoi je ne me l’étais pas offert moi-même. Mona ayant ouvert le paquet, ma joie a jailli de la boîte en même temps que l’appareil de projection. Je me suis surpris à attendre la tombée du jour avec une impatience d’enfant. Quand nous avons enfin tendu un drap blanc sur le mur, j’ai revécu l’excitation où me plongeait Violette quand elle installait sa lanterne magique sur le guéridon du salon. Mona et les enfants m’ayant laissé le choix du film, j’ai opté pour Les Fraises sauvages, le jubilé du professeur Isak Borg, stupéfait de me souvenir de son nom ! Eberhard Isak Borg, qui s’en va, en compagnie de sa belle-fille Marianne, se faire sacrer docteur jubilaire en la cathédrale de Lund. Soixante-dix-huit ans, comme moi ! Cela, bien sûr, je l’avais oublié puisque je n’avais pas quarante ans quand j’ai vu le film pour la première fois. Soixante-dix-huit ans donc. Évidemment, je me suis mis à scruter le visage de ce vieillard (qui m’a paru faire beaucoup plus vieux que moi) nous cherchant des rides communes, reconnaissant en lui certaine lenteur de mes gestes, ou ces demi-sourires que l’âge rend lointains, mais ces brusques éclats de vie aussi, suscités par des désirs inentamés (celui, par exemple, de prendre sa voiture pour se rendre au jubilé alors qu’il a son billet d’avion en poche) ou cette gaieté que réveillent en lui les trois jeunes gens que Marianne et lui prennent en stop — tout à fait comparable, cette gaieté, à la joie que me donne la présence brouillonne de Grégoire, Marguerite et Fanny pendant les vacances, leurs farces, leurs chamailleries, leurs réconciliations hilares…

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