Daniel Pennac - Le cas Malaussène (tome 1 - Ils m'ont menti)

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Le cas Malaussène (tome 1: Ils m'ont menti): краткое содержание, описание и аннотация

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Ma plus jeune sœur Verdun est née toute hurlante dans
, mon neveu
est né orphelin dans
, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans
. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l’on kidnappe l’affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d’écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle. Benjamin Malaussène

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En mémoire

De la Solidarité assassinée,

Et du Droit anéanti.

Dans les secondes qui suivirent cette lecture, la juge Talvern s’offrit une authentique vision. Elle vit l’abbé Courson de Loir — qu’on n’appelait, c’était vrai, jamais autrement que l’Abbé — planté droit comme un étendard sur le parvis de Notre-Dame devant les quatre administrateurs du groupe LAVA qui, genoux ployés, têtes basses et bras tendus, lui présentaient le chèque de la rançon épinglé sur un coussin rouge à glands dorés. Qu’est-ce qui me prend ? se demanda la juge. La vision était aussi nette que si elle avait pris la place du manifeste sur son écran.

Maître Soares interrompit son monologue.

— Madame la juge ? Vous m’écoutez ?

La juge Talvern fronça les sourcils et posa sur l’avocat un regard circonspect.

TALVERN : Êtes-vous croyant, maître ?

SOARES : Je vous demande pardon ?

TALVERN : Croyez-vous en Dieu ?

SOARES : Je ne vois pas ce que la religion vient faire dans notre affaire, je…

TALVERN : Vous venez de l’y introduire.

SOARES : Moi ?

TALVERN : En me priant de considérer le trafic d’adolescent auquel s’est livré votre client sur la personne de Nessim Olvido comme un « péché de jeunesse ». Un péché, n’est-ce pas ?

SOARES : C’était une façon de parler.

TALVERN : Façon religieuse. Qui réclame l’absolution.

SOARES : Une expression comme une autre…

De nouveau transportée sur le parvis de Notre-Dame, la juge entendait maintenant l’Abbé déclarer à une foule médiévale en tunique et surcot (où elle reconnut les édiles de la capitale et les membres du gouvernement) que jamais, au grand jamais, la Charité ne se nourrirait de l’argent du crime. La voix de l’Abbé tonnait. Il avait des lueurs de bûcher dans les yeux.

TALVERN : En matière de droit, maître, il n’y a pas d’expressions comme les autres.

SOARES : Je ne comprends pas ce que…

Au-dessus de l’Abbé, immobile dans le soleil du matin, une buse madeleine jouait à l’Esprit saint. Elle rayonnait. Un imperceptible frémissement de ses plumes indiquait qu’elle allait se ramasser sur elle-même et plonger. C’était imminent. Son œil rond avait repéré une proie. Ici, la juge Talvern entendit clairement une voix murmurer à son oreille : « Tu vas voir qu’elle va piquer le chèque, cette conne. » C’était une voix familière, montée de son enfance, une voix qui se plaisait à la drôlerie des choses.

La juge ne sourit pas.

TALVERN : Tenons-nous-en au droit, maître, voulez-vous ? Il se fait tard.

Tout à coup, elle s’adressa à Jacques Balestro.

— Le soleil est couché depuis longtemps, monsieur Balestro. Maître Soares a raison sur un point : en neuf heures d’interrogatoire nous n’avons guère avancé. Y passerions-nous la nuit que nous n’avancerions pas davantage, n’est-ce pas ?

Balestro rassembla ses dernières forces :

— Faut croire que j’ai plus rien à vous dire.

Quoique vêtu du même costume que la veille, Jacques Balestro avait émergé de sa première nuit de prison comme d’une peine de longue durée. Il ne s’étonnait même pas que, depuis l’aube, la juge s’adressât à lui sans le truchement d’un ordinateur. C’était une greffière qui tapait ses réponses. Longue, sèche, insensible à la fatigue, la greffière n’éprouvait pas le besoin de se nourrir. L’interrogatoire pouvait durer dix ans.

— « Faut croire », murmura la juge Talvern… Encore le religieux.

Puis,

TALVERN : Une dernière question, monsieur Balestro. La toute dernière. Après, nous allons nous coucher. Je vais prononcer cinq noms. Levez la main dès que vous en reconnaîtrez un.

Balestro haussa des épaules indifférentes.

TALVERN : Ali Boubakhi, ça vous dit quelque chose ?

Apparemment rien.

TALVERN : Fernand Perrin ?

Pas davantage. Mais l’immobilité de Balestro tenait de la statue de sel, à présent.

TALVERN : Philippe Durant, avec un « t » ?

SOARES : Madame la juge, puis-je…

TALVERN : Olivier Sestre ?

— Des amis à toi, Jacques ? ne put s’empêcher de demander l’avocat.

— Intimes, confirma la juge. Et Ryan Padovani, monsieur Balestro, vous ne le connaissez pas ?

À présent toute couleur s’était retirée des joues de la statue. Bloc de sel à lèvres grises.

TALVERN : Monsieur Balestro, je vous le demande pour la dernière fois, connaissez-vous une de ces cinq personnes ?

Ici, il y eut un silence sur lequel la juge parla comme on écrit, noir sur blanc. Elle expliqua à maître Soares que ces cinq noms figuraient sur cinq passeports dont la photo représentait le même individu. Brun ou blond, certes, les yeux bleus ou marron, certes, imberbe, barbu ou moustachu, certes, lunettes ou pas, certes, sans signe distinctif ou avec une petite croix tatouée à la base du cou, certes, chauve ou chevelu, bien sûr, mais le même homme, ici présent, assis à côté de vous, maître.

BALESTRO : N’importe quoi.

TALVERN : Une perquisition approfondie de votre domicile sera nécessaire mais nous trouverons ces passeports.

BALESTRO : Ça me ferait mal.

TALVERN : C’est donc que vous les cachez ailleurs.

BALESTRO : Nulle part, des conneries tout ça. J’ai jamais eu qu’un seul passeport.

TALVERN : Bon, vous les avez détruits. Vous les détruisez après chaque tournée de recrutement ? Il faudra me recommander votre fournisseur…

BALESTRO : Je voyage presque pas, moi. J’aime rester ici.

SOARES : Madame la juge, pardonnez-moi, vous ne pouvez produire aucun des passeports dont vous parlez ?

TALVERN : Aucun, maître, en effet.

BALESTRO : Bon, on va se coucher, alors ?

Balestro s’était levé. Mais il resta en suspension au-dessus de sa chaise, assez comiquement, car ni maître Soares ni la juge Talvern n’avaient ébauché le moindre geste qui allât dans le sens de sa proposition. Il dura quelques secondes ainsi, entre ciel et terre, sous le regard de la juge qui murmura, sans l’ombre d’un sourire :

— Trop balaise, Balestro.

Ça lui avait échappé. C’était ainsi qu’on parlait autour d’elle dans son enfance. Ses demi-frères, ses neveux, la famille… Deuxième attaque d’enfance en cinq minutes, se dit-elle. Qu’est-ce qui m’arrive ? La fureur dans le regard de la juge incita Jacques Balestro à se rasseoir au ralenti. Quand ce fut fait, elle dit :

— Excusez-moi, je voulais juste dire que vous n’êtes pas homme à faire des aveux, n’est-ce pas ?

BALESTRO : Pour ça, faudrait que je sois coupable de quelque chose !

Silence.

Dehors, la fête battait son plein. Les basses cognaient comme un cœur dans le bureau de la juge.

Qui rompit le charme :

TALVERN : Monsieur Balestro, nous sommes bien d’accord, vous ne connaissez pas Ryan Padovani ?

BALESTRO : Jamais entendu parler.

TALVERN : Peut-être sous un autre nom ? Oncle Ryan ? Quelque chose comme ça ?

BALESTRO : J’ai qu’un oncle, moi. C’est Joseph, son nom. Giuseppe, si vous préférez.

La juge acquiesça, sortit son portable et y tapa un bref SMS :

C’est bon, Gervaise, tu peux entrer .

Elle fit un signe de tête au fonctionnaire de police qui se tenait en faction devant la porte, et un autre de l’index, qui pouvait signifier : Ouvrez l’œil, ça risque de se gâter.

La porte s’ouvrit.

Jacques Balestro se retourna.

Ce qu’il vit ne dura qu’une seconde : un garçon d’une douzaine d’années, la tignasse hirsute, le visage mangé de croûtes et d’une maigreur de cauchemar venait de pénétrer dans le bureau de la juge. Quand il croisa le regard de Balestro le garçon poussa un tel hurlement qu’instinctivement le garde posa la main sur la crosse de son arme. Puis le garçon bouscula la femme qui l’accompagnait et l’on entendit un bruit de cavalcade dans le couloir.

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