Daniel Pennac - Le cas Malaussène (tome 1 - Ils m'ont menti)

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Le cas Malaussène (tome 1: Ils m'ont menti): краткое содержание, описание и аннотация

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Ma plus jeune sœur Verdun est née toute hurlante dans
, mon neveu
est né orphelin dans
, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans
. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l’on kidnappe l’affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d’écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle. Benjamin Malaussène

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Comme il allait glisser le ticket dans le composteur, une bouffée de musique jaillit du puits de béton où la fille de la pharmacie avait rectifié Youssef Delage. Titus rempocha son billet et descendit l’escalier. Plus il s’enfonçait, plus les notes venaient à lui. Une musique totale, montée des tripes mêmes de la ville. Les notes arrivaient par grappes multisonores. C’était une mélopée composite qui ne lui faisait penser à rien mais qui évoquait tout ce qu’il avait entendu dans sa vie. Une sensation de familiarité absolue et pourtant de complète nouveauté. Quand il atteignit l’esplanade, au-dessus de l’A14, elle était pleine de monde. Au centre de cette petite foule une longue fille aux cheveux en cascade et aux bras nus parcourait du bout des doigts une sorte de soucoupe volante où se déployaient en corolle les cases d’un damier multicolore. Chaque fois qu’un doigt de la joueuse effleurait une de ces cases, une grappe de sons s’envolait, aussitôt mêlée à d’autres notes qui flottaient encore au-dessus des têtes. Titus ne put s’empêcher de demander à son voisin le nom de l’instrument.

— C’est l’OMNI de Moullet *, monsieur, un objet musical non identifié.

Titus n’avait plus d’yeux que pour la silhouette de la longue fille à présent. La joueuse ne quittait pas la soucoupe multicolore des yeux. Chaque effleurement de ses doigts sur une des cases convoquait un essaim de sons nouveaux et la danse de ses deux mains sur cette palette d’aquarelle réveillait tout ce qui avait sonné aux oreilles du capitaine Adrien Titus depuis le jour de sa naissance. Le tam-tam des forêts vierges le disputait aux craquements de l’orage, au chuintement des pneus sur l’asphalte mouillé, aux carillons des places flamandes, aux pizzicati d’un violon fou.

— Et la fille, demanda Titus à son voisin, vous la connaissez ?

— C’est Alice ! Tout le monde la connaît dans le trou de la Défense.

Un livreur de pizza fendit la foule avec force sourires d’excuse. Titus le vit disparaître en contrebas d’une rambarde de fer.

L’OMNI maintenant l’emmenait dans un charivari d’arrière-sons où s’expliquaient, entre autres, un trombone et une clarinette. Titus ne lâchait plus les longs bras de l’interprète, la concentration de son visage dans la danse de sa chevelure, la grâce inouïe de ses doigts voletant sur les touches de couleur…

Ce fut au troisième livreur seulement que le flic en lui se réveilla. D’autant que le parfum qui émanait de cette troisième livraison lui rappelait quelque chose.

Beaucoup plus tard il conclurait :

— J’avais beau être tombé amoureux de cette Alice et de sa soucoupe musicale, ça m’a tout de même paru étrange qu’à minuit passé on livre un lièvre à la royale dans ce trou de béton.

*

— J’entre avec toi, ça ne te dérange pas ?

C’est ce que le capitaine Adrien Titus souffle à l’oreille de Tuc une fois qu’il l’a rejoint dans l’escalier métallique qui descend jusqu’à la porte.

Tuc sonne.

La porte s’ouvre.

Et c’est bien la petite que Titus voit, debout devant eux.

Et c’est bien la petite qui s’écrie :

— Parrain ! Tu en as mis du temps à nous trouver !

Et qui ajoute :

— Tu tombes bien, on vient juste d’envoyer notre manifeste ! Champagne ! Entre donc.

14

Le manifeste des ravisseurs se greffa sur l’écran de la juge Talvern pendant que l’avocat Soares récapitulait leur journée d’interrogatoire. Il était tard pour tout le monde. Minuit largement passé. Selon maître Soares, l’agent sportif Balestro, son client ici présent, serait facilement lavé des soupçons qui pleuvaient sur sa tête depuis (coup d’œil à sa montre) plus de neuf heures d’interrogatoire à présent. L’avocat affirmait qu’en dépit de la malheureuse affaire du footballeur Olvido, « qu’on peut considérer comme un péché de jeunesse », son client n’avait plus jamais contrevenu à la loi réglementant l’âge légal de l’achat ou du transfert des joueurs de foot sur le territoire européen. Avec un sourire dénué de toute agressivité, maître Soares se proposait de démontrer une fois pour toutes à madame la juge l’innocence de M. Balestro.

Le manifeste des ravisseurs vint éclore sur l’écran de la juge à la seconde où l’avocat prononçait l’expression « péché de jeunesse ». La juge Talvern attendit la fin de sa phrase et pria l’avocat de faire sa démonstration :

— Faites donc, maître, je ne vous interromprai pas.

Fort de cette promesse, Soares se lança dans un monologue qui permit à la juge de lire le manifeste à tête reposée.

Rédigé dans le style d’une décision de justice, le manifeste des ravisseurs disait :

Attendu que le préambule de la Constitution de 1946 garantit à tous des moyens convenables d’existence,

Attendu que cette résolution demeure en toutes lettres dans l’actuelle Constitution,

Attendu qu’elle a néanmoins été abandonnée par nos gouvernements successifs, de droite comme de gauche, pendant ces trois dernières décennies,

Attendu que cet abandon a pour cause l’allégeance de la force publique à la minorité des plus riches,

Attendu que, durant ces trente dernières années, les avoirs de ladite minorité ont enflé à proportion de l’accroissement vertigineux du seuil de pauvreté,

Attendu que, conséquemment, nos gouvernants mènent une guerre ouverte aux pauvres (qualifiés d’« assistés ») plutôt qu’à la pauvreté (qualifiée de « conjoncturelle »),

Attendu que le bénévolat prend partout le relais des missions de protection constitutionnellement dévolues à l’État,

Attendu que, de ce fait, à l’universelle notion de SOLIDARITÉ s’est substituée la très chrétienne, donc subjective, donc individuelle, donc aléatoire notion de CHARITÉ,

Par ces motifs,

Nous,

Magistrats bénévoles,

Constitués en tribunal provisoire,

Avons procédé à l’arrestation du dénommé Georges Lapietà,

prédateur notoire des catégories les plus démunies,

Et Nous,

Magistrats bénévoles,

Constitués en tribunal provisoire,

Informons que ledit Georges Lapietà ne sera remis en liberté que contre versement d’une rançon de 22 807 204 euros,

Somme correspondant au parachute doré touché

par ledit Lapietà pour la mise à pied des 8 302 salariés du groupe LAVA.

Cette rançon sera remise à M. l’abbé Courson de Loir, autrement dénommé l’Abbé,

Lequel Abbé en disposera au profit des orphelinats, ateliers, centres d’accueil, dispensaires, entrepôts, restaurants et autres œuvres ou associations actuellement sous sa responsabilité.

La rançon lui sera remise publiquement et en main propre par messieurs Paul Ménestrier, Valentin Ritzman, André Vercel et William J. Gonzalès, tous quatre administrateurs du groupe LAVA.

La cérémonie devra se dérouler sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dimanche prochain à la sortie de la première messe.

Nous,

Magistrats bénévoles,

Constitués en tribunal provisoire,

Condamnons en outre l’actuel gouvernement, réputé socialiste, à supporter seul le ridicule du premier enlèvement caritatif de l’histoire de notre justice.

Charité que nous déclarons conchier d’une même et forte voix,

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