Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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M meRezeau joint les mains, pitoyable.

— Ah ! j'en conviens, gémit-elle, c'est une bien mauvaise affaire. Mais mon pauvre mari aurait dû vivre encore vingt ans, nous ne pouvions pas prévoir sa mort. Me voici sans maison et bien heureuse que l'acheteur accepte de me garder comme locataire !

Dans cinq minutes, il va falloir la plaindre. Les « arrangements », eux aussi, commencent à devenir clairs. Allons jusqu'au bout, malgré les yeux de Monique.

— Et les meubles ?

La Belle Angerie a été vendue meublée, reprend ma mère avec une vivacité qui la trahit.

De mieux en mieux ! II ne manque plus qu'un maillon à la chaîne.

— A qui ?

Marcel est écarlate, le notaire se tasse dans son fauteuil. Madame Veuve fait front.

— De quoi te mêles-tu ? La Belle Angerie est vendue et ne figure pas à la succession, un point, c'est tout. Ton père n'avait pas, je pense, besoin de ton autorisation pour disposer de son bien et vivre décemment ses vieux jours.

Mais Fred, trouvant une minute d'audace, se penche vers moi.

— L'acheteur, c'est M. Guyare de Kervadec, ricane-t-il.

Voilà le pot aux roses ! J'ai compris. Je réfléchis très vite, je tâche de prendre une décision et surtout une attitude avantageuse, tandis que M eSaint-Germain, se trompant sur mon silence, tire rapidement du dossier des pièces toutes préparées. Il a soudain l'air très pressé. Comme dans un rêve, je l'entends murmurer : « Voulez-vous signer, Madame… ici… et là… puis là… Je vous remercie. » M meRezeau se soulève, appose son rude paraphe et retombe dans son fauteuil. Je sens son regard qui me surveille : c'est lui maintenant qui cherche le mien, vainement. J'observe Marcel qui se détache de sa chaise, pesamment : soixante hectares, un par minute, lui tombent sur le dos depuis une heure. Il signe, imperturbable. C'est le tour de Fred. Mais Fred hésite, regarde successivement le stylo que lui tend la main accueillante du polytechnicien, puis sa mère, puis moi-même.

— Ne signe rien.

Je suis debout. Je croise les bras, je martèle mes mots :

— Résumons-nous. M meRezeau, nantie d'une procuration générale et agissant au nom de notre père, très malade, a vendu en dernière minute la propriété et ses meubles, c'est-à-dire l'essentiel de la succession, pour une somme dérisoire.

— Un viager ! rétorque M' Saint-Germain, tandis que M meRezeau se contracte, fait de violents efforts pour rester dans son rôle.

— Un viager de tout repos : mon père était déjà condamné. Et qui achète la propriété ? M. Guyare de Kervadec, le futur beau-père de Marcel. Parions qu'avant un an elle sera revenue dans la famille, au bénéfice d'un seul, avec un bon petit usufruit pour M meRezeau. Le tour est classique. Par ailleurs, si le demi-million représente le prix de vente et doit être retiré de la fortune mobilière, le compte n'y est plus. Je ne demande même pas ce que sont devenus l'argenterie et les bijoux… Il s'agit là d'une spoliation, les tribunaux décideront.

On entend un bruit sec : lâché par Fred, le stylo vient de tomber. Marcel s'avance, les mains en avant, comme s'il voulait protéger sa mère. Quant à celle-ci, dépouillant sa faiblesse, ruse inutile, elle se redresse d'un seul coup, tel Sixte-Quint après l'élection. Elle gesticule, fait voler ses voiles : on dirait une araignée au centre de sa toile.

— Tu peux faire ce que tu voudras, vocifère-t-elle. J'ai tout prévu. Le patrimoine ne tombera pas aux mains d'un vaurien qui depuis dix ans ne fait que des sottises, qui nous humilie de toutes les manières, qui détruit tout ce que nous avons de sacré. Un valet de chambre ! Un camelot ! Un raté qui vient de faire le plus stupide des mariages…

C'est curieux, la voix de ma mère manque de naturel ; elle déclame, elle s'enroue, elle reprend péniblement son souffle pour lancer, tragique :

— Un mariage qui a tué ton père !

Marcel s'efforce de l'entraîner. M eSaint-Germain est au supplice et postillonne en vain des « Voyons, voyons ! » du côté de ma mère, et des « Très légal, vous savez ! » de mon côté. La vieille, déchaînée, s'en prend maintenant au chef de nom et d'armes.

— Toi, le matelot, tu peux boucler ta valise. Ne compte plus sur moi pour te tirer d'affaire. Ah ! vous faites une jolie paire, tous les deux.

Nous y passerons tous, même Monique, qui s'avance, souriante. (Je sais pourquoi elle sourit : elle sait enfin à quoi s'en tenir.) Elle a le tort de mettre la main sur mon épaule, de murmurer : « Allons-nous-en, chéri ! » Elle répondra immédiatement du crime de tendresse. Sur le pas de la porte, échappant au bras de Marcel, Madame Mère se retourne et crache une dernière tirade :

— Vous, la midinette, tenez-le-vous pour dit : vous ne ferez jamais partie de la famille.

Dans un éclair a lui la dent d'or. Ah ! écraser cette dent, son maxillaire et sa tête ! Mais voici une autre lueur : la main de ma femme, où brille une légère alliance, me saisit le poignet, impérieuse. Une Monique inattendue, insensible à l'humiliation, apparemment invulnérable, répond d'une voix suave :

— Vous avez donc une famille, Madame ?

Nous n'avons plus rien à faire ici. Nous repartons. J'aurais voulu auparavant aller sur la tombe de mon père, mais Fred, qui vient de faire un saut jusqu'à La Belle Angerie et nous a rattrapés sur la route, m'explique, tout essoufflé :

— M. Rezeau est mort à l'hôpital de Segré où, par souci d'économie, l'avait fait transporter son épouse attentionnée… A propos, sais-tu le dernier tour que vient de me jouer cette inconsolable veuve ?… Elle a exigé que je fasse ma valise devant elle, comme le jour où nous sommes partis au collège. Elle m'a fouillé, pour être bien sûre que je n'emporte rien de ce qu'elle nous a volé. Elle n'a pas changé, la douairière !

« Douairière » me plaît. La vraie M meRezeau, doublement vivante, c'est ma femme dont je suis actuellement très fier, parce qu'elle a su lancer le mot de la fin. Pourtant, si l'ancienne n'a point changé, d'où vient le sentiment qu'elle m'inspire aujourd'hui ? La première colère passée, je ne retrouve plus cette fureur profonde, qui soutint ma jeunesse, qui avait conclu avec l'adversaire un pacte d'inimitié. Nos grands heurts passés n'étaient pas aussi pénibles que celui-ci : ils étaient parfois exaltants. Notre haine a dégénéré : son admirable gratuité sombre dans des questions de gros sous.

— Nous reviendrons, triomphe Fred. J'ai tout de même réussi à lui passer sous le nez une des clefs de la serre. Comme on n'entre jamais par là, la vieille ne s'en apercevra même pas.

J'examine avec intérêt la clef rouillée qui tourne au doigt de mon frère.

— Ah ! la garce ! jette-t-il encore, en torturant son nez.

— Il fallait le lui dire tout à l'heure ! fait doucement Monique, qui saute dans le fossé et se met à cueillir un bouquet de stellaires avant de me sauter au cou, sans raison apparente.

Fred détourne la tête : de telles démonstrations l'agacent. Mais soudain — pour quelques secondes — je trouve la succession moins importante, l'eau de l'Ommée plus claire et le jaune colza moins acide. En dehors des corneilles qui craillent noir en s'enlevant lourdement, il y a tout de même des alouettes qui tirelirent et turlutent très haut, à fleur de soleil.

XXX

Rentrés à Paris, nous avions dû héberger Fred.

— Très provisoirement, mon vieux ! assurait-il.

Ce provisoire menaçait de s'éterniser. M. Rezeau (mon frère tenait beaucoup, depuis la mort de son père, à ce qu'on supprimât son prénom sur les enveloppes), M. Rezeau trouvait naturelle mon hospitalité et, comme elle ne comportait plus de patates bouillies, jouait hardiment de la fourchette. Nous n'avions pas hésité à faire l'achat d'un divan démontable, dont M. Rezeau usait beaucoup, encore qu'il le trouvât « un peu dur ». Car il daignait même se plaindre, et sa gratitude de chardon commençait déjà à m'agacer le tympan.

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