Hervé Bazin - La mort du petit cheval

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La mort du petit cheval: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. » Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, Jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde. Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, Jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires, à la fois vif et modéré, contre un certain type d'oppression familiale.

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— Je tire les rideaux… Toi, Fred, allume la lampe Pigeon qui doit se trouver sur la table de nuit.

Nous savons ouvrir une armoire, depuis l'époque de la cleftomanie ! Une fois retourné, le crochet qui traîne sur la coiffeuse fera l'affaire. Si ma main tremble un peu, c'est parce que ce crochet est celui dont M. Rezeau se servait pour mettre ses bottines à boutons… Je sens son regard qui me perce le dos, car il est là, sur le mur, toque en tête et rabat sous le menton, la moustache déployée, toute une ferraille exotique épinglée à la simarre rouge des professeurs de Droit, tel enfin que le perpétue son portrait. Un léger déclic annonce le retrait du petit pêne, et je me retourne, victorieux et confus. « J'ai vécu vingt ans dans cette chambre, semblent dire les yeux de M. Rezeau, et je n'ai jamais ouvert cette armoire. » Fred suit mon regard et grogne :

— Tu sais, mon vieux, ce n'est pas l'heure de faire du sentiment.

La lampe Pigeon fait brasiller ses yeux de chacal et met en vedette les ongles trop longs de cette main qui s'allonge, impatiente, vers l'intérieur de l'armoire. Je le sais bien, si ce petit chacal avait pu s'arranger avec ma mère, si elle n'avait spolié que moi, il aboierait de toutes ses forces à mes chausses. Il m'aime, celui-là, précisément comme le chacal aime la panthère : pour les charognes qu'elle lui abandonne. Laissons-le faire, laissons-le s'acharner sur les tiroirs dont les secrets ont une insoutenable odeur d'entrailles.

— Je ne vois pas les bijoux, grince mon frère, désolé.

Je m'y attendais. Les bijoux ne rapportent rien. Madame Veuve, qui n'en use guère, a dû en liquider la plus grande partie pour se faire des rentes. Voici tout de même un serpent de platine aux yeux de saphir, que sa propriétaire a sans doute conservé par sympathie raciale, et que Fred met dans sa poche avec empressement. Hormis son alliance et sa bague de fiançailles, notre mère semble n'avoir rien conservé d'autre. Il ne reste qu'un tiroir, fermé à clef. Sans attendre que je le crochète, Fred retire le tiroir de dessus et passe la main par l'ouverture. La main ramène d'abord un cahier de moleskine noire, tandis que mon frère annonce, déçu :

— Peuh ! les comptes de la vieille, probablement.

La prise est pourtant excellente. Il s'agit d'un répertoire où sont consignés, mois par mois, tous les titres dont les coupons arrivent à échéance. Nous connaîtrons ainsi la liste exacte des valeurs de la famille.

— Des lettres !

M meRezeau est une femme d'ordre : toutes ces lettres sont ficelées par petits paquets, étiquetées. Nous éplucherons cela plus tard.

— Un portefeuille !

Fred a détaché les syllabes avec passion. Mais son intérêt fait très vite place au dépit. Le portefeuille ne contient que des photos. Des photos du seul Marcel, du « frère de Chine », Marcel à six mois, nous confie l'écriture cunéiforme, chevauchant au verso. Marcel. Changhaï, 12 juin 1920. Marcel encore, 17 mai 1921, à bord du Porthos. Marcel toujours, debout à côté de sa mère. Il s'agit d'une photo tronquée, il s'agit de notre unique photo de groupe : les ciseaux sont intervenus et nous ont guillotinés. Admirons enfin cette dernière épreuve, toute récente, qui a peut-être quinze jours : Marcel en sous-lieutenant.

— Presque attendrissant, dit Fred. Tu y comprends quelque chose, toi ? Elle l'a toujours un peu préféré. Pourtant, quand nous étions gosses, elle le traitait à peine mieux que nous.

A peine mieux que nous… Mieux, quand même. Mon frère est seulement étonné. Moi, je suis atterré. J'ai l'impression de respirer de l'ouate. Ce que j'ai pu être idiot ! J'entends encore mes rodomontades : « Tu ne pourras rien penser, ma mère, que je ne devine très vite », ou encore : « Si ma mère a des antennes, j'en ai aussi… » Courtes, les antennes ! Je croyais jadis qu'« elle se servait de Cropette sans l'aimer », qu'elle lui accordait les menues faveurs de la trahison. Elle ne se servait pas de lui, elle le servait. Elle l'aimait et, qui pis est, elle l'aimait tel qu'il était, indigne d'un tel choix. Cette combattante avait des complaisances pour ce soumis ; le beau monstre préférait ce bésiclard studieux, froid et calculateur. Étrange découverte qui éveille en moi une jalousie inattendue ! La vipère avait du sang chaud. Ses fureurs étaient en partie calculées. Son attitude a été sans doute une politique, que je n'ai pas comprise. Une tardive intuition me traverse, de part en part. Ne m'expliquez pas, ne m'expliquez rien… Je le saurai toujours trop tôt. Ah ! nous avons réussi ! Même si cet amas de papiers ne contient rien de plus intéressant — et je parierais bien le contraire — nous n'avons pas fait chou blanc !

Mon frère peut continuer à fouiller… Que fais-je ici, enrôlé sous sa bannière ? Voyez le beau merle qui, faute de mieux, découvre encore une boîte de fer-blanc bourrée de coupures — moins de dix mille francs — et qui remplit ses poches en gloussant de plaisir ! C'est à peine si je pourrai sourire, lorsque, s'emparant d'un flacon d'iode et d'un de ces tortillons de papier dont grand'mère faisait des bouquets (et qui servent à allumer les lampes à pétrole dans les vieilles maisons craonnaises dépourvues d'électricité), Fred peindra sur la porte, en s'esclaffant, cette épitaphe anthume :

Ci-gît Folcoche.
Sa mort
sera le premier acte agréable
de sa vie.

XXXII

Ferdinand s'appelle ainsi parce que notre père s'appelait Jacques, notre grand-père Ferdinand, notre arrière-grand-père Jacques et ainsi de suite, en alternant à chaque génération. Moi, je m'appelle Jean. Le père de Madame, honoré du même prénom, a peut-être cru qu'il m'avait été donné pour lui faire plaisir et je gage que rien n'a été fait pour le détromper, car il était sénateur et, surtout, fort riche. Mais, en réalité, je perpétue le souvenir de Jean Rezeau qui fut, paraît-il, « planteur en chef des forêts du roy » (nous dirions aujourd'hui, plus modestement, garde général des eaux et forêts). Quant à Marcel, il aurait dû s'appeler Michel, comme le protonotaire, ou Claude, comme le Vendéen, mâle conquérant des Ponts-de-Cé. M. Rezeau y faisait quelquefois allusion : « Ce pauvre Cropette, j'aurais voulu le mettre sous la protection de l'un des saints qui ont l'habitude de s'occuper de la famille. Ta mère a exigé qu'il s'appelât Marcel. Drôle d'idée ! Pourquoi pas Théodule ? En ligne directe ou collatérale, je ne connais pas un seul Marcel parmi les Rezeau. »

A tout prendre, il est possible qu'il n'y ait toujours pas eu de Marcel parmi les Rezeau. J'en reste abasourdi : voilà bien la dernière chose dont je me serais douté. C'est pourquoi je dis : il est possible. Par pudeur. Par pudeur envers ma longue et scandaleuse ignorance, s'entend. Disons donc prudemment : Marcel semble s'appeler ainsi parce que, dans la correspondance de Madame notre mère, il y a un autre Marcel, attaché au consulat général de Changhaï. Ce Marcel écrit vingt-huit fois, et ses lettres se partagent en trois séries : la série « Chère Madame », la série « Chère amie » et la série « Ma petite Paule ». Entre les deux Marcel, je me suis permis de faire un rapprochement. Le même rapprochement était à la portée de M. Rezeau : il lui eût coûté six pas, depuis son lit de cuivre jusqu'à l'armoire anglaise où il ne fourra jamais le nez durant vingt ans. Mais une telle femme connaissait un tel homme : il y a des faiblesses plus utiles qu'un coffre-fort.

— Sacré Cropette ! Jolie bouture de canapé ! jubile Fred, ce légitime aîné, si bâtard de tempérament.

Nous venons de rentrer et nous sommes penchés sur le courrier de notre mère, comme le pharmacien sur le flacon d'urine qu'il s'agit d'analyser. « Vous avez fait bon voyage ? » s'est contentée de nous jeter Monique, en ne m'accordant qu'un baiser très sec. Je l'entends qui bat des œufs dans la cuisine, mais elle ne fredonne pas comme d'habitude. De cinq minutes en cinq minutes, elle fait une apparition dans la chambre et nous lance un coup d'œil, curieuse parce qu'elle est femme, inquiète parce qu'elle est plus précisément la mienne.

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